Erdogan VS Charlie Hebdo

Les faits

Je lis aujourd’hui dans Le Monde[1] : « Le climat continue de se tendre entre la Turquie et la France, alors que le parquet d’Ankara a annoncé, mercredi 28 octobre, l’ouverture d’une enquête contre les dirigeants de Charlie Hebdo à la suite de la publication d’une caricature du président turc, Recep Tayyip Erdogan, en « une » de l’hebdomadaire satirique français.

« Les actions judiciaires et diplomatiques nécessaires seront entreprises contre ladite caricature », avait plus tôt déclaré la direction de la communication de la présidence turque dans un communiqué en français. »

Rappelons brièvement les faits : L’humour du président turc Recep Tayyip Erdogan s’arrête là où sa personne et son idéologie commencent.

La publication par Charlie Hebdo, mardi soir sur les réseaux sociaux de la « Une » de son dernier numéro, sur laquelle s’étale une caricature de M. Erdogan en slip, une canette à la main, qui soulève la robe d’une femme voilée en s’écriant : « Ouuuh ! Le Prophète ! », a suscité l’ire d’Ankara.

La présidence turque a condamné ce mercredi avec « la plus grande fermeté » cette « caricature abjecte » qui reflète, selon elle, une « hostilité contre les Turcs et l'islam »[2].

Je pensais que le sultan néo-ottoman avait été sincère lorsqu’il a dépêché son Premier ministre d’alors, Ahmet Davutoglu, le représenter à la manif parisienne de janvier 2015, condamnant les attentats contre Charlie Hebdo !

Cependant, l’humour et l’humeur changent lorsque l’on est visé soi-même par la caricature ; en tout cas, c’est ce que pense la présidence turque.

Une approche dystopique

« Erdogan se réveille un matin de la fin octobre 2020. Il s’étire, se lève, fait sa toilette (car même les dieux ou demi-dieux ont des besoins humains…parfois !!!).

Son secrétaire particulier lui amène une première revue de Presse ; elle concerne la Presse étrangère.

Stupeur ! Et satisfaction !

Il est à la une de tous les médias internationaux !

Ses guerres en Méditerranée orientale, en Syrie, en Libye, en Irak, dans le Caucase et dans la mer Égée sont étalées sur toutes les « Unes » de la Presse internationale.

Mais, car il y a toujours un « mais » ou un « en même temps » qui vous gâche la vie…

Mais, arrive à la fin (son secrétaire particulier l’aurait-il fait exprès ?), la « Une » de Charlie Hebdo !

Là, l’aspirant calife éclate !

Il balance tout par la fenêtre de son palais blanc d’Ankara (il a couté plus d’un demi milliards d’euros au contribuable turc !).

Il appelle son ministre des Affaires étrangères, son ministre de la Justice, son ministre des armées, son ministre de l’Intérieur.

Il réfléchit à une invasion de Paris, afin de clouer le bec à ces mécréants !

Impossible, lui dit-on.

Il prend un air triste et consterné, peste contre Macron et la France !

Si seulement Charlie Hebdo était un journal turc !

Il n’aurait aucun mal à le fermer, ou mieux encore, à le faire racheter par ses amis afin qu’il lui chante des louanges !

Si seulement… »