Esprit...es-tu là ?

par alinea
samedi 2 avril 2022

D’abord on met la population dans sa poche en désignant l’ennemi, avec force détails et rabâchages et après on fait ce qu’on veut.

Il y en a pour tous les goûts : les journaux populaires, les journaux spécialisés, et les journaux huppés de l’intelligentzia, lus aussi par la classe moyenne qui se croit supérieure.

Ça les arrange tout ça : nous n’y sommes pour rien, on fait de notre mieux, nous n’avons rien à nous reprocher, notre monde est aussi beau que possible. Qu’est-ce qui rend notre monde moche ? Tout simplement les dictateurs sanguinaires, et pis c’est tout, puisque les pollueurs ne polluent pas ni les chimistes ne tuent ou en tout cas c’est impossible de faire sans eux - on mourrait de faim sans eux - je dirais plutôt qu’on ne peut pas faire sans casser les eux -, mais eux non, le monde est comme il est, vous n’y pouvez rien, adaptez-vous et soyez heureux d’être en occident, ailleurs c’est pire.

Cela fait si longtemps que je brame que l’adaptation aux aléas, aux caprices de Dame Nature sont naturels, évidents, obligatoires, mais qu’en aucun cas nous devons nous soumettre aux aléas dictés par des hommes, aux caprices des hommes.

Si longtemps que ça me fait radoter. Notre humanité aujourd’hui, en particulier la nôtre si supérieure se comporte exactement comme les gens des temps anciens, peureux passifs qui se planquent puisqu’il n’y a pas d’autres moyens d’échapper à l’orage, à la tempête, au raz-de-marée, à l’avalanche, à l’éruption volcanique ou à la tombée de météorites.

Monsieur Biden que personne ne moque et que tout le monde respecte, nous tombe dessus – c’est une image générique ( il faut tout spécifier !!) – pour s’encourager nous prédit l’apocalypse mais c’est pas lui le méchant, donc, on l’entend. Que vous le vouliez ou non mes pauvres amis, la mondialisation est incontournable, ce qu’ils veulent est incontournable alors débrouillez-vous pour trouver votre petit trou de souris pour vous en sortir : vaxxins lavabo, passes empruntés, magouilles ici, démerdes là, repli chez soi et inch’allah !

Pour que ça marche, que plus jamais le peuple ne se rassemble comme une entité indomptable, il a fallu formater les jeunes dans l’individualisme, qui peut se pratiquer aussi avec de belles idées, atomiser les travailleurs, puis délocaliser pour désolidariser et ainsi avoir un boulevard dégagé même si de temps en temps il faut y mettre beaucoup de flics pour contenir les débordements et montrer qui commande, en temps normal ça roule tout seul.

 

Quelque chose frappe dans ce décor populaire face aux puissants, depuis le début des temps civilisés ?

 

L’adéquation au monde est quelque chose qui est donné au vivant ; toute plante, tout animal a la capacité de faire tout ce qu’elle peut pour croître, vivre, et se reproduire. Ces capacités nous mettent en adéquation avec le vivant.

L’adéquation n’est pas une harmonie, ni une facilité, certains souffrent, s’épuisent et ne peuvent pas croître, elle n’est rien d’autre qu’un être-au-monde sain ; ce peut être la paix, l’harmonie, la douceur, ce peut être le combat, la fuite, l’exil, le succès ou la mort. Parce que la mort est inévitable. Mais chaque chose en son temps.

Le fait que voir une biche se faire dévorer par un loup, en images mouvantes, nous bouleverse prouve à quel point nous sommes dénaturées ; moi la première, mais nous pouvons dépasser cet émoi, parce que nous avons développé un bout de cerveau pour ça.

Pour tous les aspects de sa vie animale, l’humain doit garder les capacités de cette adéquation, mais pour accéder au sublime, il doit en prendre conscience.

Quand les peuples étaient tout occupés à travailler pour survivre, la religion suffisait à les terroriser, l’ignorance s’en remettait aux prêtres. J’ai du mal à y croire vraiment parce que, l’orage, la tempête, la foudre, j’ai vu que ça ne terrorisait pas mes animaux ; certes on veut se mettre à l’abri, certes c’est pas agréable, mais un chien qui déboule dans un troupeau de moutons dans leur pré, peut semer la panique et causer des morts, aussi.

Ce qu’a l’homme en plus des animaux, ce n’est pas la capacité d’abstraction, c’est l’esprit, la conscience de l’appartenance au monde. Mais à bien y réfléchir, cela ne concerne pas tout le monde !

Où est l’esprit dans la provocation d’un enfant gâté, qui est sûr d’être soutenu par le pouvoir, parental, gouvernemental… qui veut nuire et se montrer plus fort que l’autre enfant dont il pressent la puissance intérieure mais dont il sait qu’il n’a pas l’agrément supérieur. On a tous vu ou été témoin de ce genre de comportement.

Aujourd’hui, tous ceux qui se croient adultes, défendent l’enfant gâté, croient l’enfant gâté, et plus l’enfant gâté est cru et soutenu, plus il en invente, il trouvera toujours d’autres tours pour se faire féliciter, soutenir et agréer.

L’enfant gâté, c’est Zelensky ; il en a l’allure, la désinvolture, l’outrecuidance, il avance comme si tout lui était dû. Un pote clone de Macron quoi.

C’est sûr que la dureté qu’il faut pour diriger, remonter, hisser un pays comme la Russie, n’a pas le loisir de cette désinvolture, ces jeux de pianos ou de queues ; sûr que la vigilance, l’extrême exigence, c’est pas fun ! Sûr que les temps ne sont pas encore mûrs pour la rigolade, les seins nus dans les églises, les revendications consuméristes qu’on nous offre comme summum de la réussite humaine, la sexualité débridée donnée comme idéal.

Un Sarko qui divorce, un Hollande qui roule nuitamment en scooter, un Macron et ses transes, c’est tellement plus moderne… je les vois bien se débrouiller avec les voleurs des richesses de l’URSS, dits oligarques. Je conseille à tout le monde de lire des biographies pour comprendre les choix de Poutine en son pays. Je conseille à tout le monde un effort de se mettre dans la peau de l’autre dans une autre situation que la sienne. Vœu pileux !! Et plus prosaïquement, que Poutine ait contraint à l'exil les oligarques les plus véreux, mais se soit contraint de concéder aux autres leur droit à exister, à condition qu’ils fassent ce qu’il ordonne et qu’ils payent leurs impôts en Russie, me prouve à la fois le sens du réel et celui d'une morale pour le bien du pays ; la traduction de cette attitude sous nos longitudes, c'est qu'il est un oligarque, le plus riche de tous, gavé des richesses de l'ex-URSS ! Pourtant nous avons tous vu cette vidéo où Poutine mouche un oligarque et le contraint à garder son usine ouverte. Composer avec les oligarques est vu, par nos nounours occidentaux, comme une preuve de corruption ; tandis que s’y soumettre, et les servir comme il se fait en occident, n’est pas commenté.

Mais pour ce faire, pour voir, pour admettre, il faut être capable de quitter son père et sa mère et aller son chemin solitaire. Alors faut pas rêver : la caractéristique de la névrose et son embarrassant collègue narcissisme, c’est l’absence de curiosité ; on le comprend bien, quand on n’est pas sûr de soi, que l’on tient le coup dans des étroits couloirs, des cases bien rangées, on a peur de l’inconnu, de l’autre, de l’aventure ; sans compter que toute notre civilisation nous y incite : assurance, téléphone mobile, numéros d’urgence,etc.

Donc rien ne changera. Le déclin fait partie de la dynamique de la vie.

Alors juste un conseil pour ceux qui voient, et flippent et souffrent : développer l’esprit.

L’esprit est ce qui nous met en adéquation avec le monde, sachant que le monde déborde largement de la mare aux humains civilisés.

La Vie est vaste, belle, forte, invincible. Il suffit de vouloir vivre, mais il y en a des encombrements sur la route, des tas de déchets, de nuisances, de mauvaise volonté.. cela fait un chemin comme un autre qui nous mènera à un but.

Le rire n’est pas le propre de l’homme mais l’esprit oui, qu’il possède et qui peut le mettre en adéquation avec le monde. S’il se fait croire qu’il peut vivre sans être dans l’harmonie, nous ne pouvons rien d’autre que nous éloigner.

L’esprit ne se veut pas, ne se commande pas, ne se paye pas comme un service, c’est une donnée gratuite à tous qu’il suffit de saisir et de développer.

J’ai tellement confiance en la vie, tout en sachant que des milliers, des millions d’humains, sur terre, ont vécu l’abominable détresse de l’abandon du groupe, la détresse de la gazelle choisie par la lionne.

Mais la bien-pensance, reliquat du catholicisme qui se place au dessus de ce destin et juge et commente et condamne sur trois infos glanées, me terrifie bien davantage.


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