Essences, Etre, Temps, Trinité… : Un grand livre de philosophie en projet

par Bernard Dugué
mercredi 28 février 2018

J’ai commencé un essai visant à construire une nouvelle métaphysique pour notre époque marquée sous le signe : « les sciences et la technique achevées ». Une confrontation avec Heidegger s’impose afin de le dépasser ou le contourner. Je souhaite vous faire partager ce projet qui aboutira à un livre aussi important que le fut « Etre et Temps ». Si ce livre se veut grand, c’est parce qu’il est minuscule eu égard aux champs de recherches immenses et inexplorés qu’il ouvre.

Si vous avez quelques « indices » ou « tuyaux » pour des contacts philosophiques ou éditoriaux, merci de votre bienveillance. Ce projet est certes personnel mais il concerne un enjeu de société qui dépasse les préoccupations politiques ordinaires. La science a permis des progrès matériels mais nul ne peut prévoir quels seront les progrès de (dus à) l’esprit. Il est souhaitable que les bonnes volontés soient reliées pour faire avancer la cause de l’Etre et la liberté humaine.

Commentaires constructifs et critiques bienvenus. Et bonne lecture pour cette présentation provisoire.

 

Temps, Trinité et Etre

ou

Temps, Essences et Trinité

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Les Essences, l’Etre et la Trinité du Temps

 

Sous-titre

Essai post-métaphysique et post-christique sur les essences, l’homme et la trinité du Temps et de l’Etre.

 

§ 1. L’exploration des savoirs contemporains livre les signes d’un achèvement, d’une fin attendue sans être espérée, avec l’installation d’un système technoscientifique qui ne cesse de produire des résultats et des outils, sans qu’une vision autre que matérialiste n’émerge de ces pratiques. Se dessinent alors l’idéologie transhumaniste et la fascination pour les computers et « l’intelligence dite artificielle ». Quant à la philosophie, est devenue plurielle. Les penseurs contemporains ne suivent pas le même chemin. Les uns sont enthousiastes et commentent diversement les évolutions technologiques et sociales, alors que d’autres, respectueux des traditions multiséculaires, tentent de préserver les grandes pensées ayant émergé depuis l’Antiquité jusqu’aux temps modernes. La philosophie traditionnelle a perdu le contact avec les sciences. Alors que les scientifiques n’ont pas les fondamentaux ontologiques pour construire une philosophie scientifique de la nature.

La pensée philosophique occidentale a commencé avec Parménide et Héraclite. L’ontologie platonicienne et la métaphysique aristotélicienne ont été absorbées par la théologie chrétienne, de Origène et saint Augustin à saint Thomas. Une rupture a institué les grandes pensées modernes qui maintenant sont achevées, avec multiples déclinaisons ontologiques, de Descartes et Malebranche à Hegel et Nietzsche. Figure du sujet, figure de Dieu, figure de l’Absolu puis mort de Dieu.

Le 20ème siècle commence avec une configuration instable dans le champ des connaissances. Le siècle précédent avait livré un héritage « empoisonné ». En philosophie, Kant avait jeté le trouble en doutant de la possibilité d’une ontologie et d’une pensée de l’Etre. Si pour Kant l’ontologie est impossible, pour Auguste Comte, l’ontologie est inutile car seules les sciences positives et empiristes ont une légitimité à occuper le champ de connaissances. Kantisme et positivisme hantent la pensée alors que du côté de la théologie, la figure du Christ et la christologie sont devenues quelque peu étroites pour inclure les aspirations spirituelles et gnoséologiques de l’époque.

Les années 1930 marquent une césure avec en philosophie le déploiement d’une pensée de l’Etre par un Heidegger qui se voit en char d’assaut prêt à déconstruire la métaphysique en se basant sur l’analyse fondamentale du Dasein. On assiste à un véritable tournant, à la fois dans le champ de la philosophie métaphysique et dans le domaine de la physique. La mécanique quantique et la relativité ont ouvert la voie vers une nouvelle pensée qui a échappé à un Heidegger de surcroît pressé de balayer la métaphysique en dédaignant les développements possibles en christologie et en hénologie plotinienne. Au lieu de chercher des interlocuteurs en physique et en théologie, Heidegger a préféré s’enfermer dans un questionnement irrésolu tout en forçant le dialogue avec Parménide et quelques poètes remarquables.

Il n’en reste pas moins que la confrontation avec Heidegger est un passage obligé pour toute pensée qui vise la vérité du monde et de l’Etre. Mais il ne faut pas se laisser envoûter par cette pensée aux résonances parfois fulgurantes et d’autres fois laborieuses. La métaphysique n’est pas enterrée sous réserve que l’on sache utiliser les sciences physiques pour élaborer une philosophie de la nature. En mobilisant la cosmologie, la physique quantique, avec une interprétation en termes d’information et d’énergie. Une métaphysique des essences est en vue et la différence entre étant et être passe par la différence entre étant et essence. Ce qui conduit vers une nouvelle formulation de la différence ontologique, entre l’essence de l’étant et l’essence de l’Etre.

§ 2. L’étude consignée dans « Temps, Trinité et Etre » ouvre à nouveau le « dossier ontologique » contenant deux volets, la métaphysique des essences et la pensée de l’Etre (…)

§ 3. Quelques notes sur ce long périple qui a conduit les hommes vers un monde gouverné par la technique et les savoirs scientifiques modernes. Nous pouvons tracer une parabole sur les âges de l’Humanité dans laquelle se dessinent les étapes décisives de la connaissance. Brièvement :

(1) l’Antiquité archaïque occidentale (et moyen-orientale) couvre une période allant des cités-états d’Egypte et Sumer jusque vers Homère et Hésiode. L’homme a pris conscience des essences, du cosmos, des dieux. Il a saisi quelques rudiments de connaissance sur les essences pouvant se mêler, se mélanger, se transformer, passant des règnes animaux et des dieux vers les humains et réciproquement.

(2) L’Antiquité classique correspond à ce que Jaspers avait désigné comme période axiale. Ce moment est décisif pour l’humanité. En Occident, les sages élaborent une connaissance détaillée et surtout intelligée des étants, du cosmos et de l’Etre. Les étants sont compris à travers leurs essences et leur présence. L’homme métaphysique de la techné chemine avec le sage et la pensée de l’Etre.

(3) L’Antiquité occidentale tardive se dessine à partir du second siècle de notre ère, dans un monde dominé par Rome et des inquiétudes sur le salut qui devient la préoccupation centrale des hommes. C’est une époque marquée par les gnoses, de Valentin à Origène. En reprenant la thèse de Voegelin, les vérités sotériologiques font place aux vérités anthropologiques de l’Antiquité classique et aux vérités cosmologiques de l’Antiquité archaïque. La recherche du salut l’emporte sur la recherche de la vérité. Augustin s’impose contre l’école néoplatonicienne qui sera fermée par Justinien.

(4) Age de la scolastique. La pensée médiévale a placé au centre de l’univers un Dieu puissant, créateur, rédempteur. Ce dispositif théologique a le mérite de servir les inquiétudes existentielles mais en revanche, il dessert la connaissance en oubliant le jeu métaphysique des essences en transformation. Il prépare ainsi l’avènement des choses qui deviendront les objets de la science moderne. La scolastique est aussi un levier pour l’apparition du sujet sur la scène anthropologique.

(5) L’Age moderne se dessine lors d’un long processus sur plusieurs siècles. Le règne de la technique et de la science est définitivement installé dans le courant du 19ème siècle. C’est le règne des objets et des exactitudes. Le sujet moderne se cherche. La technique devient centrale. Le faire et le savoir-faire. Calculer, installer, gérer, produire, dévorer. L’animal métaphysique est devenu le genre humain universel pour les Européens. Et par ailleurs un sujet universel qui sera passé au tamis du soupçon avec Nietzsche, puis Freud et Heidegger.

(6) La post-modernité n’est pas encore installée. Elle se dessine lentement à travers diverses expériences et pensées. La physique quantique et la cosmodynamique quantique participent à l’évolution des connaissances sous l’angle du Logos héraclitéen (tout est dans tout). Le Logos johannique est élargi à la trinité du Temps avec les énergies-informations transfinies. La pensée s’agrandit pour révéler une clairvoyante transfiguration du sens à exister et surtout à Etre.


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