Et maintenant, pourquoi pas ?

par Henri Diacono
mardi 8 mai 2012

Ouf ! Le soulagement est indéniable. Après cinq années de turpitudes, d’exaspérations, de rejets, de désarrois, de regrets et quelquefois de dégoûts, la France a retrouvé quelques couleurs d’apaisement. Elle respire et se remet à espérer.

Du moins la moitié de la France car la vague rose n’a pas réussi à éteindre l’incendie que n’a cessé d’attiser dans le pays, pendant une quinzaine de jours, celui qui croyait, ou plutôt voulait, vaincre à nouveau.

Vaincu, celui là, en se retirant, a laissé derrière lui une nation blessée, plus profondément qu’il a voulu le laisser croire, lorsqu’au soir de sa cinglante défaite, la main sur le cœur et la larme à l’œil, il a feint de porter en lui l’amour de la patrie.

Qu’il le veuille ou non, Nicolas Sarkozy, en voulant opposer les uns aux autres, s’est acharné à semer la haine.

Soit, mais aujourd'hui, la page est tournée. Définitivement. Du moins faut-il le croire, car au soir du 6 mai, sur la scène intimiste de la Mutualité, à défaut de l’estrade de la place de la Concorde, la mal nommée et déserte, l’homme aux Ray Ban et Rolex, a prétendu quitter la politique d’un pied, sans jamais dire où il poserait l’autre.

Donc François Hollande, le champion de la moitié de la France, plus riche de un million et quelques centaines de milliers de voix que l’autre, accède au Palais.

Et maintenant ?

Justement, maintenant. En découvrant les ors et oripeaux que la République lui offre, le Président du Changement gardera-t-il en mémoire, le rejet de ceux qui ne voulaient pas changer, le croyant incapable, et surtout, oui surtout, le dégoût du monde politique, l’une des raisons, essentielle, que des millions de ses fans ont voulu lui faire passer ? Certes les travaux d’Hercule l’attendent, mais avant de les entamer il lui faudrait peut-être prendre une décision qui rassurerait le peuple entier sur son honnêteté de citoyen pareil à tous les citoyens, de quelque bord qu’ils soient, et de les assurer, qu’avec lui, la République retrouvera ses vraies couleurs, ses vraies valeurs dont la modestie n’est pas la moindre d’entre elles.

François Hollande mettra, dit-on, très vite en pratique l’une de ses promesses de campagne. Réduire de 30% les émoluments de sa fonction et celle de ses ministres. Bien, mais pourquoi ne pas aller plus loin dans la symbolique ? Pourquoi ne pas tenir compte d’entrée de jeu du remarquable travail d’un homme de son camp, René Dosière, pourfendeur de la gabegie et des dépenses aussi inutiles qu’indécentes de l’Elysée comme des politiques dans leur ensemble ?

Alors, avant d’entamer aucune autre démarche ou réforme, pourquoi ne pas constituer un gouvernement réduit à l’essentiel ? En évitant, cela changerait un peu, de distribuer des postes en guise de récompense ou cadeau à des potes dont certains, qui ont déjà vécu le couronnement politique voilà plus de trente ans, voudraient tant revenir sur le devant de la scène.

Pourquoi, comme dans le récent quinquennat défunt, une cinquantaine de ministres, sous-ministres et secrétaires d’Etat ? Pourquoi quelques 630 conseillers répartis dans tous les ministères ? Sans compter la flopée de ceux attachés à la Présidence ? Pourquoi tant- de voitures et de chauffeurs, de valets et de brigades de cuisiniers ?

Ils se comptent par milliers.

Pourquoi des restaurants de luxe et des palais ? au Luxembourg comme à l’Assemblée avec le Palais Lassay ?

Ce n’est pas moi qui lai inventé, c’est René Dosière qui l’a souvent crié sur tous les toits de la République, pendant des années et preuves à l’appui.

Et puis, enfin pourquoi ne pas décréter une fois pour toutes d’ajouter à la Cour des Comptes de la République, la fonction de sanctionner les abus à celle de les dévoiler ?

Pourquoi pas maintenant ?


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