Et si l’on parlait d’autre chose ?

par alinea
mercredi 21 novembre 2012

Il y a des exclus qui sont autrement stigmatisés, bafoués, rejetés, violentés, expulsés !

Il y en a qui sont réduits à rien et qu'on laisse crever, comme les chiens.

Pas un mot pour les sortir de là, des politiques aveugles et veules, des décrets ignominieux, des paroles en l'air, quand il y en a.

Eux ne disent rien : pas les moyens ! Tant de souffrances dans leur chair, on ne parle même plus de dignité. On ne veut plus les voir : Disparaissez ! Vous gênez le paysage !

Et quand certains s'indignent et tentent de les aider, « on » les décrète hors la loi !

Mais, au bout du compte, chacun s'en accommode.

Alors ? Où est passée la décence ?

Parce que, pendant ce temps-là, d'autres nous inondent de leurs revendications petites, bourgeoises, petit-bourgeoises, étalent leurs sentiments, nous défient de leur différence.

Les mœurs évolués les laissent en paix, libres de leur vie et de leurs choix, de gagner leur pain !

Ils s'offusquent, se rebiffent : la liberté ne leur suffit pas, ils veulent plus, reconnus, adoubés, identiques !

Des enfants gâtés : « regarde-moi » ! « reconnais-moi » ! Mais pas pour ce que je fais, mais pour ce que je suis, pour ce que je veux.

Le pouvoir n'entendra-t-il que les « pigeons » ? les carabins ? Les patrons du « CAC » ! les homos ?

Le monde va à vau-l'eau ; tout va de travers, le peuple est étranglé, le sol est mort, les océans pollués, irradiés, vidés de leurs vies, pourris de plastiques, l'eau douce est pesticidée, les espèces sauvages sont éradiquées, les forêts abattues, l'air pollué, le nucléaire explose en toute impunité.

De sourdes guerres menacent d'éclater- combats de coq autour d'un grain- les religions ne sont plus que des dogmes mortifères, guerrières, comme au bon vieux temps ! Le mensonge fait flores, l'individu s'exhibe, chatoie, se pousse du col, se rebiffe, s'offusque...

Et pendant ce temps-là... les homos veulent se marier.

Quid des Gide, des Foucault et de tous ceux qui ont, par le passé, fait de leur différence, des œuvres ?

Et pour plaider leur cause, on transforme un mystique aux amours platoniques en « gay ».

Tout est dit dans ce mot : l'Amérique, l'Améri-ique...

On marche sur la tête, le monde tourne à l'envers et... les homos veulent se marier.

Peu leur en chaut de faire des petits dans un bocal, de payer des ventres affamés pour en porter, ils n'ont pas trop envie de regarder du côté des pays « exportateurs d'enfants » ! Ces pays lointains qui les font à des prix abordables !

Ils ont la tune, ils veulent leur gosse.

Point.

Et ce n'est que justice.

Ils oublient un peu vite le sort des générations précédentes : les goulags, les camps de la mort ; ils veulent tout et tout de suite !

Vivre leur sexualité, bourgeoisement, au fond de leur lit douillet dans des appartements chauffés, non, cela n'est pas assez raisonnable. Ce n'est pas suffisant. Non, l'impatience est à la mode : il faut en profiter !

Pleurez sur moi, pleurez sur moi !

Et si je ne pleure pas, je suis une ennemie !!!

Alors :

Au nom de mes ami(e)s homo, libres, gagnant leur vie, qui ne sont pas cailloutés, qui ne sont pas stigmatisés et ne demandent rien, heureux de vivre un temps où ils n'ont plus besoin de se cacher ou de se frustrer, pour tous ceux qui déambulent dans notre société sans être inquiétés, mais aussi pour celles qui, sans amour, sans fric, sans soutiens se débrouillent à survivre ; pour tous ces hommes perdus dans leur veuvage ou leur divorce, tous ces solitaires, ces esseulés, qui pleurent en douce le soir devant leur verre, pour toutes ces détresses qui ne peuvent s'organiser, pour tous ces humbles qui ne pipent mot, pour tous ces drames de la vie, je demande, aux homos à qui le sexe opposé ( est-il opposé ?) dégoûte la libido, à tous ces homophobes à qui ceux de leur propre sexe dégoûte la libido, je demande, oui, je demande qu'ils se calment, qu'ils nous foutent la paix, qu'ils s'agitent pour d'autres combats, beaucoup plus urgents ceux-là !

Mais aussi que plutôt que, la main sur le cœur, ils affirment leurs bons sentiments, ils dévoilent à toutes fins utiles, leurs prostitutions, leurs débordements, leur débauche comme on peut le faire pour les nuisibles hétéros.

Nous remettrons les choses en place ; il n'y aura pas, d'un côté la cucuterie fleur-bleue des gentils homos, et l'abjecte violence des autres.

Alors oui, je demande : Qu'ils se marient donc ! Et qu'on en finisse !

Qu'ils jouent leur partition de conformité, qu'ils se fondent dans la masse si c'est leur plus grand souhait !

Mais je n'en suis pas sûre !
Qu''ils s'incluent donc dans ce monde délétère ; d'autres pays plus libéraux que le nôtre l'ont déjà fait, et cela donne des forces vives à leur doctrine.

Car ils ne sont pas révolutionnaires ! Ils veulent juste que les choses continuent comme elles sont ! Qu'attendre ?
Marions-les, cela ne peut servir que les intérêts bourgeois !

Qui sait ? Peut-être sont-ils l'espoir du libéralisme ?

Le petit rouage qui manquait, la petite goutte d'huile pour que tout continue ; à l'identique, benoîtement conformiste !

Allons, festoyons .

Marions-les et que l'on puisse passer à autre chose !


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