Et si la vertu avait besoin d’un tour de vis ?
par siatom
jeudi 4 avril 2013
Dans le rôle de Justine qui incarne la vertu, ce ne peut être que le Parti Socialiste, tout en lui est vertueux, à commencer par son vocabulaire, il y est question d’exemplarité, d’ordre juste, de justice sociale, de république irréprochable. Par conséquent, si le verbe est vertueux et la posture morale impeccable, nous en déduisons que le comportement est lui aussi inattaquable.
Pour interpréter Juliette, qui personnifie le vice, point n’est besoin d’être grand clerc, ni même Dominique Besnehard pour recruter la Droite dans toutes ses composantes. Elle est par définition vénale, bling bling, amie des riches, fraudeuse fiscale, elle est donc à l’image de son ancien chef selon la formule de Benoît Rayski celle que nous aimons haïr.
Mais voilà, Justine qui déteste tout comme nous la finance, connaît et c’est bien normal, quelques infortunes, ce qu’il est convenu d’appeler les malheurs de la vertu. Et comme chez le divin marquis, elle nous les narre et nous, avec notre empathie naturelle nous compatissons.
Nous nous scandalisons à l’unisson avec le président, nous pleurons avec Gérard Filoche, nous nous sentons outragés, martyrisés, trahis. Les bras nous en tombent, sauf chez les manchots bien entendu, à l’image de ceux de Montebourg qui les a pourtant déjà très longs. Pire, comme Harlem Désir nous n’hésitons pas à nous amputer d’un membre même s’il en convient, celui s’était exclu de lui-même.
Enfin liberés, nous applaudissons des deux mains, si ça nous est encore possible, au discours de fermeté du grand timonier. Il nous l’assure, le vice ne triomphera pas de la vertu.
Aristote considérait la vertu comme un organe qu’il convient d’entraîner continuellement à l’instar d’un vulgaire triceps brachial si l’on ne veut pas la voir s’étioler, dégonfler, régresser et finalement finir terrassée par le vice.
Au PS, ils semblaient croire qu’elle leur était acquise en même temps que la carte de militant, ou mieux pour certains, pensaient qu’elle faisait partie de leur capital génétique.
Fustiger la finance et confier la gestion de la trésorerie de sa campagne à un spécialiste de l’investissement dans des sociétés offshore aux iles caïmans n’est pas une bonne routine d’entraînement pour optimiser le développement de la vertu fiscale.
Décidément cette vertu là a vraiment besoin d’un tour de vis.