Et si nous avions enfin le droit de « buller » ?

par rosemar
jeudi 18 mars 2021

Dans le cadre de la semaine de la langue française : Dix mots qui ne manquent pas d'air !

Le verbe "buller"...

Et si, pour une fois, on "bullait" ? Si nous avions enfin le droit de paresser, de ne rien faire, de laisser libre cours à notre imagination, de rêver...

Le droit à la paresse... Existe-t-il dans nos sociétés vouées à la vitesse et à la performance ?

 

"La paresse est le seul péché capital que le capital ne peut accepter", écrit Christian Godin dans son ouvrage intitulé Ce que sont devenus les péchés capitaux.

Il précise : "Ce que la société ne supporte pas chez le paresseux, c'est qu'il n'accomplit pas sa fonction de travailleur et de consommateur rapide qui fait tourner efficacement la machine économique."

"Travailler, produire, consommer", tel est le credo de nos sociétés...

 

C'est Paul Lafargue qui nous rappelle aussi que "la finalité des progrès de la civilisation ne peut être autre chose que la réduction du temps de travail. Le travail effréné est le plus terrible fléau qui ait frappé l'humanité..."

Hélas ! La tendance actuelle nous invite, à l'inverse, à travailler toujours plus, toujours plus longtemps. Heures supplémentaires imposées, recul de l'âge de la retraite, productivité, recherche de la performance...

Nous n'avons plus le temps de "buller" ou si peu... nous n'avons plus de temps pour rêver, pour développer notre imagination.

Et pourtant, c'est là une dimension essentielle de notre humanité.

L'imagination est source de création, et d'innovations. Et cette créativité est elle-même source de bonheur, d'épanouissement et d'émerveillement...

 

Cernés par des écrans de toutes sortes, nous engloutissons des quantités d'images, nous sommes submergés par des flots de publicités...

On nous conditionne pour travailler le plus possible, avoir du rendement... puis consommer à outrance.

 

De plus, "à mesure que la machine se perfectionne et abat le travail de l'homme avec une rapidité et une précision sans cesse croissantes, écrit Lafargue, l'ouvrier, au lieu de prolonger son repos d'autant, redouble d'ardeur comme s'il voulait rivaliser avec la machine."

 

Et Christian Godin rajoute : "La révolution informatique, que d'aucuns appellent la troisième révolution industrielle, a confirmé amplement ce diagnostic : les machines qui devaient nous faire gagner du temps et nous mettre en repos, nous prennent en réalité de plus en plus de temps, et nous tiennent occupés de manière presque continue, chaque jour de l'année."

 

Dans ces conditions, "buller" devient quasiment impossible... Ainsi se perd inexorablement le droit à la paresse !

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2021/03/et-si-nous-avions-enfin-le-droit-de-buller.html

 

http://www.dismoidixmots.culture.fr/ressources/la-thematique-dis-moi-dix-mots-qui-ne-manquent-pas-dair

 


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