Evangile de Marc, essai de décryptage

par Emile Mourey
vendredi 9 juillet 2021

Suite à mes articles "Evangile de Luc et Evangile de Jean".

Datation des évangiles, leur origine, les grands prêtres de l'époque (ma thèse).

Vers l'an 30, évangile/prophétie de Jean, communauté essénienne de Judée opposée à la romanisation, décimée par le fer à Macheronte/mer Morte, Anne, grand prêtre de Jérusalem, Caïphe, grand prêtre de Tibériade.
 Vers l'an 34, évangile de Marc, communauté essénienne rescapée de Jean, réfugiée en Galilée, Caïphe grand prêtre.
Vers l'an 38, évangile de Luc, réécriture de Marc par l'apôtre Paul, Théophile grand prêtre. 
Vers l'an 48, évangile de Mathieu, communauté essénienne, derniers feux. Tibère Alexandre procurateur de Judée, crucifixion du conseil essénien rassemblé : Jacques, chef de la communauté de Jérusalem, Simon, fils de Juda de Gamala, chef de la communauté de Galilée/Bethsaïde.

Marc refait par la Parole la conquête de la Galilée qu'Alexandre Jannée a faite par les armes 118 ans plus tôt 

Alexande Jannée, roi asmonéen de Judée, grand prêtre d'Israël, avait conquis Gamala pendant la guerre en Galilée contre le dirigeant séleucide Démétrius Eucaerus (Flavius Josèphe, guerre de Juifs).

Après avoir reçu le baptème/onction de Jean-Baptiste, Jésus retourne en Galilée pour prêcher la Parole de Dieu. Passant le long du lac de Galilée, il voit Simon (des esséniens galiléens en train de pêcher) Il les appelle, ainsi qu'André, son frère (des esséniens de Judée qui les avaient rejoints) Il voit au loin (autour d'une mer Morte sans poissons et donc ne pêchant pas mais raccommodant leurs filets) Jacob (la troupe militaire asmonéenne de Judée) et Jean (les esséniens de Judée). Il les appelle. Ils entrent dans Capharnaüm. Ils entrent dans la maison de réunion (la synagogue). Jésus enseigne la foule.

et voici qu'il y avait dans la maison de réunion un homme [qui était] dans un esprit impur et il s'est mis à crier et il a dit quoi à nous et à toi ieschoua/ha-nôtzeri (traduction Tresmontant)
est-ce que tu es venu pour nous détruire, je sais qui tu es, le saint de dieu
et alors il a crié contre lui et il l'a menacé, ieschoua, et il a dit tais-toi et sors de lui
et alors il l'a jeté à terre l'esprit impur,
et il a crié avec une grande voix et il est sorti de lui et ils ont été épouvantés tous (Mc 1, 23-27)

et voici qu'ils sont sortis de la maison de réunion
et ils sont entrés
dans la maison de schiméôn et d'andréas
avec iaqob et iôhanan/Jean

... or, la belle-mère de SIméon était couchée ; elle avait la fièvre (Mc 1, 30)

Il faut comprendre que la communauté essénienne Simon, Siméon ou Schiméôn, est mariée, pour ainsi dire, à la ville de Bethsaïde. Bethsaïde étant colonie/fille de la Galilée, la Galilée est donc la belle-mère de Simon ; c'est elle qui a la fièvre (Flavius Josèphe confirme que la Galilée était en perpétuels troubles). Pourquoi la Galilée a-t-elle la fièvre ? parce que, bien qu'ayant reçu l'esprit de justice, elle n'a pas encore reçu l'esprit d'amour. Esprit de justice, esprit d'amour mais aussi esprit de pureté, Jésus incarne tout cela, même si violence il faut. Ainsi s'explique, dans ce paragraphe, la violence de Jésus contre les impurs. 

Les Simon et André qui habitent les maisons de Bethsaïde sont des esséniens, les premiers, natifs de Galilée, les seconds, natifs de Judée, qui les ont rejoints. Les Simon et André qui pêchent en jetant leurs filets dans le lac sont peut-être des opposants, chassés ou partis des dites maisons. Ils ont "vu" le Jésus porteur de la nouvelle Parole ; ils "l'ont entendu" ; "ils l'ont suivi ". Ils s'emparent de la ville avec l'appui des esséniens venus de Judée, et des troupes juives de Judée, Jean et Jacob. Il s'agit là d'une opération de guerre tout à fait classique. Que ce soit au temps de Jannée ou après, le fait est là : la différence est que la "campagne" de Jésus se fait par la Parole et non par les armes.

Marc guérit par la Parole l'homme dont la main était jadis desséchée.

C'était un jour de sabbat, le jour du repos consacré à Dieu ; car il est écrit dans la loi de Moïse : “Tu travailleras durant six jours... mais le septième jour, tu le consacreras au Seigneur ton Dieu.”(Exode)

Jésus marchait dans la campagne, accompagné de ses disciples. Poussés par la faim, ceux-ci avaient cueilli tout en marchant quelques menus épis de blé ; ils voulaient en faire griller les grains. Voyant cela, des Pharisiens invectivèrent Jésus, lui disant : « Tes disciples ne jeûnent pas. Ils font ce qu'il est interdit de faire un jour de sabbat. » Et ils se rendirent à Capharnaüm pour raconter ce qu'ils avaient vu.

Irrité, Jésus s'y rendit et, dans la synagogue, il leur dit : « Répondez-moi sans détour. Est-il permis de sauver une vie un jour de sabbat ? »...

Face à l'autel de Dieu et espérant en lui, un homme à la main droite desséchée était accroupi... Jésus, se tournant vers les régions stériles et non irriguées de la Galilée, lui dit : « Etends ta main ! » et lui-même étendit la main par-dessus, jusqu'à recouvrir toutes ces régions réputées infertiles. Alors, dans la main paralysée, la vie retrouva son chemin. Oui, vous avez bien entendu : la vie qui avait quitté ces régions y revint grâce à Jésus. (mon interprétation de Marc 3, 2-6)

23 ans plus tôt, l'histoire de Jésus enfant selon Thomas, israélite de nation et philosophe, vers l'an 11, explique-t-il ce miracle ?

Jésus enfant (l'esprit qui se trouvait à Gamala dans la communauté des Saints issue des Juifs babyloniens) avait cinq ans (en l'an 11 après J.C. si l'on prend pour référence la date de naissance indiquée par Luc). Il jouait au bord d'une rivière (le Jourdain ou plutôt le Yarmouk). Il traçait des rigoles pour recueillir les eaux et celles-ci obéissaient à sa voix (Gamala entreprend en Batanée de grands travaux d'irrigation). Avec de la boue, il façonna douze oiseaux au milieu des enfants qui jouaient avec lui, et frappant dans ses mains, il les fit s'envoler (Gamala devenue maison-mère établit dans la région douze maisons-filles avec le concours de la population indigène).
 Or, un Juif qui se trouvait là (des opposants Juifs) alla dire à Joseph (Nazareth) que Jésus travaillait le jour du Sabbat (il prêchait alors qu'il n'en avait pas le droit). Aussitôt alerté par Joseph, le fils d'Anne (les prêtres de Jérusalem) se rendit sur les lieux ; et (sous le prétexte probable que Jésus ne lui reversait pas les dîmes perçues) il fit écouler les eaux avec une baguette de saule (il ouvrit une brèche dans les digues pour que la bonne parole de Gamala s'échappe et se perde).

Le Jésus de Marc est-il le même que le Jésus de Jean ?
 Auprès du peuple qui a déjà reçu l'enseignement de Jean-Baptiste, le Jésus de Marc fait faire par ses disciples un sondage d'opinion sur la question : « Qui suis-je ? » (Marc 8,17). Certains lui répondent : « Tu es Jean le Baptiste. » D'autres disent : « Tu es Elie ou bien un autre prophète. » Au loin dans son palais, Hérode proclame : « C'est Jean le baptiseur qui s'est relevé des morts. Celui que moi j'ai fait décapiter, Jean, c'est lui qui s'est relevé. »(Marc 6,16).

A Tibériade, Marc reprend le texte de l'évangile de Jean mais le modère en lui enlevant son agressivité missionnaire.
  Il y avait une femme qui depuis douze ans souffrait de pertes de sang et dont les souffrances n'avaient fait qu'empirer malgré les efforts des médecins...Yahvé avait dit en effet à Moïse et à Aaron : « Toute femme est impure pendant ses règles, sept jours avant et sept jours après. » Et il avait même précisé que celles dont l'écoulement de sang durait plus longtemps étaient impures pendant toute la durée de l'écoulement (Lévitique 15,19-33).
  ..Quand elle sortait de sa maison, on s'écartait sur son passage. Si elle touchait un objet, on ne touchait pas l'objet après elle. Et si par mégarde, quelqu'un la heurtait, il allait aussitôt se laver de sa souillure. Personne ne la plaignait ; tous la méprisaient ; car on pensait que son mal était en rapport avec son péché.
  La femme s'était dissimulé le visage sous un voile pour qu'on ne la reconnaisse pas dans la foule, et elle se disait à elle-même : « Si je puis m'approcher de Jésus et le toucher, ne serait-ce que le pan de son manteau, je serai guérie. » Alors, se frayant un passage, elle toucha Jésus. Aussitôt, la source de son mal se tarit, et elle connut dans son corps qu'elle était guérie.
  Jésus, sentant qu'une force était sortie de lui, se retourna et dit : « Qui a touché mes vêtements ? » car la foule le pressait de tous côtés. Et lui, cherchant du regard le regard inquiet de la femme, lut dans ses yeux le drame qui l'avait habitée ; il la rassura par ces mots : « Va ! sois guérie de ton fléau. Ta foi t'a sauvée ! »(ma traduction de Marc 5, 21-29)

Qui était cette femme que Jésus a guérie par un extraordinaire acte de foi ? Quelle était le nom de cette malade dont l'impureté remontait à douze ans ?
   La question était pourtant facile. Il s'agit de l'antique bourgade au pied de laquelle Tibériade est née : Magdala, vieille cité juive près du lac de Galilée. C'est elle qui a enfanté Tibériade.
  Hélas ! l'enfantement s'est très mal passé, car Hérode Antipas a eu la malencontreuse idée de faire construire la ville sur un ancien cimetière, obligeant ainsi les habitants à marcher sur le corps des morts, ô sacrilège !
  Voilà pourquoi les Juifs pieux ne voulaient pas venir habiter à Tibériade ! Douze ans après le commencement des douleurs, l'accouchement n'est toujours pas arrivé à son terme. Le sang coule, la femme souffre, et le site de Tibériade est toujours impur.

   Le chef de la synagoque est très inquiet pour sa ville. Il se rend auprès de Jésus et l'implore : « Ma jeune enfant (la nouvelle ville de Tibériade), lui dit-il, est très gravement malade. Viens imposer tes mains sur elle pour la sauver et la faire vivre. »
 En arrivant à la maison, c'est-à-dire dans la ville de Tibériade, Jésus y trouva une foule en grand tumulte. Certains, interpellant le chef de la synagogue, lui criaient : « Ta fille (Tibériade) est morte ! » Mais Jésus, ayant entendu, lui dit : « Sois sans crainte ! Aie foi seulement ! Ta fille n'est pas morte, mais elle dort. »
  S'approchant du chevet de l'enfant, il lui prit la main et lui dit : « Talitha Koum » ce qui signifie : « Fillette, je te le dis, lève-toi ! » Aussitôt, Tibériade se leva et elle marchait, car elle avait douze ans (Marc 5,30-43) ;
  On sait que Tibériade fut fondée en l'an 19 et consacrée en l'an 22 de notre ère (guides Nagel : Israël, page 245). Le miracle de Jésus, survenant douze ans après, nous donne la date de l'évangile de Marc : l'an 34, soit environ trois ans après l'évangile de Jean, trois ans après le Jésus de Jean-Baptiste.

Marc corrige Jean qui faisait arrêter Jésus par le pouvoir occupant romain. Il ramène l'affaire à un conflit interne juif.

Dans Jean, c'était une cohorte romaine, conduite certes par Judas, qui arrêtait Jésus, mais avec une cohorte commandée par un centurion agissant sur ordre du pouvoir occupant romain. Dans Marc, c'est seulement une foule conduite par Judas. Ceux qui les envoient sont clairement désignés... et accusés : ce sont les grands prêtres, les scribes et les Anciens. Quant à Pilate, Marc ne l'exonère cependant pas. Il le met face à ses hésitations et à ses contradictions, et à travers lui, c'est le pouvoir occupant romain qu"il accuse, mais d'une façon détournée.

Comme dans Jean, Marc situe à Jérusalem, le discours de Jésus, son jugement et sa crucifixion que, dans ma logique militaire, je situe à Tibériade.

  1.  Il fait descendre Jésus à Jérusalem pour se faire voir à Philippe et à André, alors que cette "vision" n'a pu avoir lieu qu'à Gamala et à Bethsaïde où habitaient Philippe et André.
  2. L'appel à "la lumière" qui , probablement, s'adressait à la foule immigrée de Tibériade dans le document original perdu se fait dans Jean et Marc à Jérusalem, ce qui ne s'explique pas.
  3. Comme Jean, il fait siéger Pilate à Jérusalem au lieu de Césarée, ce qui est étonnant, (une pierre gravée au nom de Pilate a été retrouvée à Césarée).
  4. Comme Jean, il fait se cotoyer deux grands prêtres à Jérusalem, ce qui est étonnant.
  5. Comme Jean, il imagine un jardin inconnu à Jérusalem, alors qu'en toute logique, c'est celui de Tibériade, chargé d'histoire et de sens, qui figurait probablement dans le document original perdu.
  6. Comme Jean, il fait descendre Marie de Magdala à Jérusalem alors que la scéne ne se comprend que si Magdala "voit" Tibériade depuis sa hauteur.
  7. Comme dans Jean, c'est un Joseph qui vient de Ha-ramataïm, Ramah ou Ha Rama, chercher le corps de Jésus ? Dans le contexte, il ne peut s'agir que de l'importante agglomération juive de Hammat toujours existante à Tibériade, là où se trouvaient sa synagogue (Marc 5, 35) et ses sources chaudes. Dans la logique mystique, le corps de Jésus est ramené dans la synagogue pour qu'on y célèbre ses funérailles avant la mise au tombeau... une synagogue dont on dit qu'elle n'existait qu'au III ème siècle ?
  8. Le jardin grandiose et mystique auquel on est en droit de s'attendre ne se retrouve pas à Jérusalem mais à Tibériade.
  9. Replacées à Tibériade, la crucifixion et la résurrection de Jésus lèvent l'anathème qui frappait Tibériade en faisant relever les morts de l'ancienne nécropole.

Qui sont les auteurs de l'évangile de Marc ?

Victimes de la répression hérodienne qui avait tenté d'étouffer dans l'œuf le mouvement de résistance essénien, les rescapés de la mer Morte et de Nazareth avaient décidé - de toute évidence - de se réfugier de l'autre côté de la mer de Galilée, à l'ombre de la cité essénienne de Gamala.
  La décapitation de Jean-Baptiste sur l'ordre d'Hérode Antipas (Marc 6, 27), a précipité le mouvement. 
  S'adressant à tous les croyants et à tous les saints qui déployaient leur zèle dans la campagne, Jésus battait le rappel, disant : « Venez vite vous réfugier dans un lieu à l'écart et désert pour y trouver le repos et la sécurité. » (Marc 6, 32)
  Ils furent nombreux à partir, fuyant la répression hérodienne qui s'était abattue sur leurs communautés. Sans même avoir eu le temps de se concerter autour du repas communautaire, ils quittèrent leurs maisons monastiques. On les voyait partir et le peuple les accompagnait en pleurant.
  Ils arrivèrent au bord du lac de Galilée. Jésus était avec eux. Et ils montèrent dans un bateau (dans des bateaux)... 
 Quels sont les auteurs de l'évangile de Marc ? Réponse : les esséniens survivants de la mer Morte qui se sont réfugiés auprès des esséniens galiléens de Gamala.

Au pied de la croix, se trouve sa mère, Marie, femme de Joseph de Nazareth. Quelle est cette autre Marie qui s'y trouve aussi ? (Marc 19, 25)

et elles se tenaient debout
près de la croix de ieschoua
sa mère et la sœur de sa mère
maria la [femme] de klôpha et maria de magdala

Réponse : il s'agit de la Marie représentée dans les fresques de l'église de Gourdon, en Bourgogne. Il faut lire : "Maria, mère de Cléopas". La fresque précise "Maria, femme de Joseph". En lisant dans le symbole, je lis : population pieuse d'Israël immigrée en Bourgogne, mère d'un sauveur espéré "Cléopas". Ce Cléopas s'est incarné dans les cohortes gauloises qui sont venus en Palestine avec les Romains. J'en veux pour preuve les tombes qu'on y trouve à ce nom.

An 38, évangile de Luc, Jésus de Nazareth se fait reconnaître à Cléopas sur le chemin d'Emmaüs, lieu de garnison des légions. C'est un appel adressé aux descendants des anciens exilés :
l'un des deux
et son nom [c'est] qleôpha
et lui a dit (Luc 24, 13-35).

An 107. En Palestine : (Martyrologue romain, en l'an 107 sous Trajan, saint Siméon, évêque et martyr. Fils de Cléopas, selon la tradition, et proche parent du Sauveur, il fut ordonné évêque de Jérusalem après le martyre de saint Jacques, frère du Seigneur ; il fut accusé d'être un descendant du roi David, torturé et enfin mis en croix.)

J'en déduis que les deux courants se sont alliés jusqu'à ce que l'empereur Constantin impose le seul Jésus de évangiles.

Pourquoi on se trompe en faisant de Qumrân le centre origine des esséniens.

Rouleau des hymnes, V, 7 et 8 : « Tu m’as placé dans un lieu d’exil parmi de nombreux pêcheurs qui étendent leurs filets sur la surface des eaux.

Pour l'ancien militaire que je suis, une localisation s"impose : à Bethsaïde, village de pêcheurs, et sur la montagne de Gamala, dans le cadre de ce que j'appelle la cité double... synagogue de Gamala, site chargée d'histoire.

Où sont les importantes archives que ces esséniens babyloniens avaient forcément conservées ?

Réponse : dans les grottes de Qumrân, là où le roi asmonéen Jannée les a cachées après avoir pillé la cité.

Emile Mourey, le 8 juillet 2021, au château de Taisey.


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