Fabien Roussel (PCF), un homme de gauche qui redécouvre le droit à la sécurité

par Beauceron
mercredi 26 mai 2021

Allez, soyons justes et honnêtes : Fabien Roussel nous a agréablement surpris. Notre bonhomme est député communiste du nord de la France, un territoire pauvre où le RN fait un carton. Sa fiche wikipédia nous indique ses origines populaires (fils d'une employée de la sécurité sociale) et ses engagements de jeunesse contre la loi Devaquet (1986). Il est candidat investi par le PCF pour la présidentielle de 2022, crédité de seulement 2% (mais c'est déjà une bonne base), et déjà en campagne.

Première surprise, Fabien Roussel était présent à la manifestation des policiers en colère. Il en a profité pour rappeler que l'insécurité gangrène l'existence des quartiers populaires, sa volonté de mettre ne place une police de proximité digne de ce nom et, plus surprenant de sa part, l'instauration d'une peine de trente ans de prison pour les assassins des détenteurs de l'autorité publique. Sans doute, la colère perçue sur le terrain par les vendeurs de l'humanité est-elle enfin remontée jusqu'aux responsables de gauche totalement en décalage sur le sujet. Marre des trafics, des cages d'escaliers squattées, des voitures dégradées et de la loi des racailles, de toutes ces conséquences du désengagement de l'état qui ont poussé nos compatriotes vers les sirènes de l'ultra-droite ou de l'abstention aux élections.

La sécurité est la première des libertés. Qu'un Mélenchon et qu'un Besancenot s'indignent d'une manifestation qui demande le retour à l'ordre républicain est une absurdité. Autrefois, la gauche ouvrière et républicaine s'occupait d'améliorer le sort des plus humbles, revendiquait un état protecteur qui redistribuait les richesses, qui éduquait au civisme et au respect des autres. Aujourd'hui l'ultra-gauche et les prétendus "insoumis" veulent l'égalité entre les pauvres, la police hors des quartiers, ne remettent pas en cause les privatisations. Il s'agit plutôt de lutter contre les "discriminations" et de promouvoir le droit à la débauche, illustré par le tag des "lesbiennes révolutionnaires" place de Châtelet à Paris. Un délire qui a conduit tant d'ex-électeurs de gauche à partir voir ailleurs.

Ajoutons que sans volonté d'embauche de policiers, de magistrats, de construction de prisons donc d'investissements dans la sécurité, nous parlons dans le vide. Sarkozy et sa droite ont sabré dix mille postes de policiers, le RN est discret sur le sujets dans ses quelques communes. Le fait divers d'Hayange (Moselle), une commune gérée par la droite nationaliste est une illustration du problème : un faux-réfugié kosovar a tué sa petite amie française. Le maire mariniste se contente d'une condamnation, sans préciser par qui et comment ce type a été logé dans sa commune(!) Pourquoi n'est-il pas intervenu pour le faire expulser ? Comment des migrants au parcours doûteux peuvent-ils se loger à Hayange ? A quoi sert d'élire un maire RN s'il ne peut rien faire contre cela ?

Hormis la sécurité, il y a aussi la question du séparatisme. Fabien Roussel a condamné les réunions non-mixtes à L'UNEF, conséquence de la logique du séparatisme et de l'infiltration des certains islamistes dans les milieux étudiants : il est un des rares à l'avoir fait à gauche. Son mouvement a toujours eu ses syndicats ; où sont ceux de la droite et du RN ? Il défend un état interventionniste, citoyen, qui aurait la main sur la politique énergétique ; il veut renationaliser ERDF et GDF, relancer le nucléaire. Berf, il est à contre-courant des théories écolos-bobos libérales-libertaires qui ont contribué à l'effondrement de la société française.

Ses choix sont courageux, à plus d'un titre. On imagine la contre-attaque des milieux bobos qui ne vont pas tarder à l'assimiler au maréchal Pétain et/ou à Marine Le Pen. Pour Libé, les inrocks, France-inter et toute la clique, un homme de gauche est anti-sécurité, libéral, bisexuel, pro-migrants et ne manifeste pas avec la police et les victimes de la délinquance. Sauf qu'il s'agit d'un non-sens. Les thèmes développés par Fabien Roussel relèvent de l'intérêt général et non des clivages ; il rejoint les idées énoncées par le philosophe Jean-Claude Michéa croisées avec celles de Thomas Picketty, voire par Onfray sur quelques sujets. Le socialisme républicain pour l'économie, la sécurité pour le sociétal afin de permettre à chacun de vivre en paix.

Au moins le candidat communiste aura remis les points sur les i. L'histoire de son parti est ce qu'elle est, mais au moins c'est celle du petit peuple et des quartiers populaires, contrairement à l'aventure des partis nationalistes français, traditionnellement ultra-libéraux, anti-communistes pour protéger le porte-feuille et conservateurs. Si le nationalisme a rimé avec progressisme dans d'autres pays, ce n'est pas le cas chez nous. L'enjeu de la prochaine élection présidentielle sera de ramener les électeurs dans les isoloirs, et pour cela il faudra revenir aux principes concrets pour améliorer les choses. Souhaitons un score honorable à Fabien Roussel et à tous les candidats souverainistes, progressistes, honnêtes et lucides, qui considèrent la démocratie autrement qu'un système pour vivre sur le dos des autres dans des quartiers paisibles et sécurisés, loin du populo...

Notons qu'il y a quarante ans, c'était le PCF qui s'opposait à l'arrivée des "migrants" en bon défenseur des classes populaires :

 


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