Faisons un rêve

par Dancharr
vendredi 9 avril 2021

 Je rêve que le président en exercice, au moment où les candidats à la fonction se déclarent, dise :

" Françaises, français, je ne briguerai pas un deuxième mandat. Je me suis aperçu au fil des 5 années qui se sont écoulées que je n'étais pas l'homme de la fonction. Je n'ai fait rien de grand. Je n'ai pas fait mieux que mes prédécesseurs. Je n'ai pas relevé la France comme je m'y étais engagé. Je n'ai pas enrayé son déclin. La dette a explosé et je ne connais pas le moyen de la rembourser. Je voulais diminuer les dépenses de l'État en réduisant son train de vie, en supprimant les dépenses inutiles. Le contraire s'est produit : le nombre des fonctionnaires a augmenté, le Sénat n'a pas été reformé, les députés sont toujours aussi nombreux. Je voulais réduire la criminalité, l'insécurité. Le contraire s'est produit : des banlieues sont incontrôlables, les gangs se battent dans la rue, leurs crimes sont impunis, la drogue circule sans se gêner. Je ne voulais pas que le Mali devienne notre Afghanistan. Le contraire s'est produit, nous y sommes enlisés. Les jeunes maliens, plutôt que de se battre pour leur pays, le construire, préfèrent venir chez nous pour travailler. J'avais prévu une grande politique migratoire pour que notre pays et l'Europe ne deviennent pas une colonie de l'Afrique. Cela n'est pas leur vocation. Je n'ai pas utilisé les mots qu'il fallait, agi au lieu de parler, demandé aux africains d'imiter les chinois, les indiens, de ne procréer que les enfants que la famille saura élever, nourrir, éduquer, soigner. Je n'ai pas su changer la France pour la rendre capable d'écouter un tel discours. 

Mon rêve était que mes compatriotes soient fiers d'être français, qu'ils disent, comme autrefois, "impossible n'est pas français" et non plus, tristement, "possible n'est plus français". Je songe, en disant cela, à notre incapacité à construire un EPR, à la patrie de Pasteur de sortir un vaccin anti-Covid, à suivre l'exemple des pays qui, bien que ne faisant pas de la liberté leur fierté autorisent chacun à être maître de sa mort comme de sa vie. 

J'ai échoué dans ma politique européenne comme dans tous les autres chantiers que je m'étais fixé. À la traine dans tous les domaines, parfois objet de dérision, la France n'est pas un leader, un exemple qui aurait des idées alors qu'elle se montre incapable d'appliquer celles qu'elle se donne.

La présidence ne grandit pas l'homme. Mon ambition n'était pas à la hauteur de celle que j'avais pour la France. Lucide, j'ai compris que je n'avais pas le courage, l'indépendance, l'éloquence, le charisme, le sens de l'histoire, l'intelligence qu'un président doit avoir.

J'espère que l'aveu que je vous fais, avec mes excuses de m'être pris pour celui que je n'étais pas, vous servira pour choisir mon successeur. Les candidats pourront s'inspirer de moi et et réfléchir sur ce qu'ils sont avant de s'apercevoir qu'ils ne se connaissaient pas.

 


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