Fake News de guerre 27

par Krokodilo
lundi 12 décembre 2022

La guerre en Ukraine semble ralentir avec l'hiver qui s'installe. Une note optimiste quand même, l'histoire d'amour entre la France et la Russie n'est pas Iter-minée : La Russie envoie un aimant géant à la France !
Par ailleurs, on voit bien que nous restons de grands enfants, même dans l'horreur des conflits :

- C'est moi qui tire le plus loin, nananère !

- Pas vrai, c'est mon drone, na !

- Ton drone, avec un lance-pierre je le dégomme !

- Mais toi, tu fais des crimes de guerre !

- C'est c'lui qui dit qui est ! Là.

- Et pis d'abord, mon papa Joe va venir te casser la gueule, bien fait !

- Qu'il vienne, je vous prends tous les deux, quand je veux !

COP 27 (guerre au climat, pour le climat ?)

(Pour ceux qui n'ont pas la télé et ne lisent pas les journaux, précisons qu'il ne s'agit pas de la vingt-septième coopérative laitière de France, mais de la Conférence des parties sur le climat.)

Notre reporter a pu interviewer anonymement le proche conseiller d'un président.

- On a fait le bilan carbone des 26 COP qui nous ont précédées, en prenant en compte le nombre de participants, de chefs d’État accompagnés de leurs équipes, les distances parcourues, le tout rapporté aux mesures qu'il en est résulté et à leur efficience...

- Résultat ?

- Eh bien, nous sommes formels : les COP sont de très loin les réunions internationales ayant le plus mauvais bilan carbone !

- On dit qu'il a aussi beaucoup été question de la guerre en Ukraine...

- Oui, c'est encourageant.

- Pardon ? Comment ça ? Vous parlez de négociations en marge de la COP ? C'est un scoop !

- Non, non, pas du tout : c'est encourageant sur la baisse de la démographie mondiale. Bien sûr, 100 à 200.000 morts, c'est peu comparé à la guerre d'Irak ou de la Yougoslavie, mais nous avons bon espoir que cela dégénère en un conflit mondial ou une famine cet hiver.

- Mais... c'est horrible, cynique.

- Non, juste réaliste. Après 26 COP hypocrites et inutiles, nous avons fait le pari d'une COP du parler vrai, d'une écologie mature et pragmatique.

- Pourtant, cela n’apparaît ni dans le communiqué final, ni dans le rapport complet.

- Certes, parce qu'on ne peut supprimer brutalement toute hypocrisie de la vie politique et médiatique, mais la discussion entre chefs d’État a été très franche, ils ont même débattu des guerres futures, lesquelles s'annoncent assez prometteuses : guerre de l'énergie, guerre de l'eau, des terres rares, ou tout simplement de la nourriture.

- Mais... mais...

- Je comprend votre réaction, mais nous ne sommes pas des monstres, nous trouverons des solutions pour partager les ressources restantes – c'est la realpolitik écologique ! On cherche d'ailleurs un slogan pour faire accepter ce virage idéologique par nos concitoyens ; si vous avez une idée... Que pensez-vous par exemple de : « L'eau pour les vivants, tout pour les survivants », ça rime bien, non ?

(Suite à un malaise, notre reporter a dû être rapatrié par avion médicalisé, il est possible que son reportage soit le fruit d'un délire paranoïaque dû à une forte fièvre, nous le publions donc sous toute réserve.)

Voyage du président Macron aux USA (guerre économique, à l'Ouest rien de nouveau)

(Le président Biden se prépare avec ses aides)

- Mister président, dans une heure vous recevez le président français, vous vous souvenez ?

- Charles De Gaulle ? Oui, oui, qu'est-ce qu'il nous les casse celui-là...



- Non, non, pas lui, un autre, le président Macr...

- Mais De Gaulle il est où, on l'a buté ?

- Non, monsieur le président : mort naturelle. Maintenant, c'est le président Macron.

- Un emmerdeur lui aussi, comme tous ces maudits Français ?

- Non, non, lui c'est un good guy, ancien young leader, il a toujours protégé nos intérêts.

- Alors, pourquoi on le reçoit avec tout ce tralala ? Un cadeau de Noël c'était suffisant, ou une dinde à Thanksgiving. Il nous a acheté des F-35 ou quoi ?

- Euh... non, M. le président,

- Tous les Européens achètent notre bel avion - et lui non ? Comment ça se fait ? Leurs pilotes refusent de voler dessus ? Ils savent que...

- Non, non : simplement ils ont leurs Rafales.

- Ah oui, c'est vrai on m'a briefé dessus.

(Plus tard, les deux présidents, seuls)

E.M. :

- Maintenant qu'on est entre nous, dis-moi, tu dois bien savoir qui a saboté le gazoduc Nord Stream2 ?
J.B. :

- Ah ! On me l'a dit, mais... j'ai oublié ! Tu sais bien que je perds la mémoire !
E.M. :

- Ah ! Ah ! C'est pratique.
J.B. :

- De toute façon, il est bon, notre gaz de schiste, non ?
E.M. :

- Un peu polluant peut-être, et cher...
J.B. :

- Bon, le gaz, c'est réglé. Parlons plutôt business : tu nous ennuies avec tes Rafales, quand est-ce que tu nous achètes des F-35 ? Vous nous faites le coup d'Astérix, le petit village européen qui résiste encore aux USA, tu nous la joues comme ça ?
E.M. :

- Euh, non, je...
J.B. :

- Vous donnez le mauvais exemple aux autres pays ! La Pologne, les Baltes, les Italiens sont rentrés dans le rang, et l'Allemagne nous prend même nos nouvelles bombes nucléaires ! Tu veux que je te dise, Emmanuel ? T'as pas l'esprit européen !
E.M. :

- Si, quand même, je suis même le seul dans l'UE...
J.B. :

- Ou alors, fais un geste : achète un Boeing pour en faire ton « Air Force Two » !
E.M. :

- Air Force One !
J.B. :

- Non, ça c'est moi. Toi, tu serais le numéro deux, le boss de l'Europe !
E.M. :

- Je vais y réfléchir, mais j'ai peur que ça passe mal auprès des Français...
J.B. :

- Ou alors tiens, j'ai une idée : deux ou trois grandes bases américaines en France, comme en Allemagne et en Turquie, tu pourras même y mettre tes bombinettes à toi, t'en dis quoi ?
E.M.

- Euh... je vais y réfléchir, faire des sondages d'opinion, avec une bonne communication... mais on verra ça après la guerre en Ukraine.
J.B. :

- À ce sujet, Zélensky te trouve un peu mou du genou : quand est-ce que tu envoies tes forces spéciales ?
E.M. :

- Secret défense !
J.B. :

- Ah ! Ah ! Good joke !
E.M. :

- Et toi, est-ce que vous dirigez la guerre en Ukraine ?
J.B. :

- Top secret !
E.M. :

- Ah ! Ah !
J.B. :

- Dis donc, il serait pas un peu Français, ce Zélensky ? Parce qu'il obéit aussi mal que vous autres Gaulois ! Il a envoyé un missile en Pologne sans notre autorisation, le con, il voulait qu'on envoie l'Otan, t'imagines le merdier ?
E.M. :

- Euh... oui, plutôt, oui. Mais avec tout ça, j'ai failli oublier : tes mesures sur les subventions et la primauté aux produits américains, elles sont, comment dire, protectionnistes et « super agressives »...
J.B. :

- Well, America first ! Ah ! Ah ! « Super agressives », vous, les Européens, vous êtes des petites natures..."

Après cette difficile et peu productive rencontre avec le président Biden, quoique chaleureuse et bon enfant, Macron est allé se ressourcer à la Nouvelle-Orléans, la région la plus francophone des États-Unis :

- « Je vais lancer la créolisation des cultures », et j'ai déjà commencé en France avec l'anglais.

(En aparté, avec ses conseillers)

- Ils sont bizarres, les Américains de là-bas : je leur parle dans mon excellent anglais, mais ils tiennent absolument à me répondre en français, avec un accent si épouvantable que j'y pige que dalle.

- À ce sujet, monsieur le président, les Québécois se sentent délaissés, vous pourriez y faire une courte étape...

- Ah non ! Je les comprends encore moins que les Américains de Louisiane ! Allez, on rentre aux États-Unis, euh... je veux dire, en France.


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