Fake News la France en guerre ?

- Monsieur le conseiller, les Français sont opposés à l’envoi de troupes en Ukraine. Ils connaissaient le « en même temps » du président Macron, voilà qu’ils découvrent, un peu inquiets, l’ambiguïté stratégique. Pouvez-vous nous préciser la pensée du président ?

- Sa pensée est déjà précise, simplement les Français ne la comprennent pas. Prenez, par exemple, le projet de loi sur « l’aide à mourir » : le président veut simplement aider les Français à mourir. Pour ceux qui sont en mauvaise santé, il y aura le suicide assisté, et pour les autres, l’Ukraine !

- Euh…

- Je passe sur l’ambiguïté sexuelle : nous avons déjà conseillé au président d’être moins tactile avec ses homologues, comme Zélensky, Trump, Charles III, ou avec des sportifs, car malgré le côté peuple et chaleur humaine, cela faisait le bonheur des complotistes.

- Alors venons-en à ce qui inquiète réellement les Français : le nucléaire.

- C'est pareil : une aide à mourir ! Pour les Français ce serait une euthanasie, et pour le président un suicide assisté ! Dès qu’il appuiera sur le bouton, même à l’abri dans le PC Jupiter… boum ! Il y a un peu de « en même temps » dans le concept d'ambiguïté stratégique !

- Euh… je ne suis pas sûr que vous ayez clarifié la situation…

- Normal : c’est de l’ambiguïté politique. Nul ne sait s’il parle sérieusement ou s’il bluffe ! Pas même l’état-major !

- Voulez-vous dire que vous maintenez les Français dans la peur afin qu’ils oublient la catastrophe économique et financière ? Qu’ils votent bien ?

- « No comment »... Ambiguïté !

- Pensez-vous que cette stratégie marche aussi avec la Russie, avec Poutine ?

- Reposez-moi la question dans six mois.

- La suggestion de partager le parapluie nucléaire avec les Européens n’est-elle pas imprudente, un changement de doctrine un peu soudain ?

- Sa générosité est bien connue, demandez à Mc Kinsey.

- L’Otan n’est-elle pas avant tout une alliance défensive ?

- Si un de vos amis est attaqué, n’allez-vous pas prendre sa défense ?

- La France n’avait pourtant aucun accord avec l’Ukraine, aucun intérêt.

- Depuis qu’on leur envoie des milliards, ils sont très amis !

- Mais l’envoi de troupes dans un pays en guerre ne serait-il pas une escalade, une mondialisation du conflit dont la France serait responsable ?

- Ce sont les grands évènements qui font les grands hommes : de Gaulle, César, Napoléon, Louis XIV, Alexandre le Grand - seraient-ils restés dans l’Histoire s’ils s’étaient contentés de gérer une révolte paysanne et une épidémie de grippe ? Que les Français ne doutent pas de la détermination du président Macron, j’ai presque envie de dire Macron le Grand !

Alors, après cet entretien pour le moins inquiétant, faut-il se préparer à la guerre, comme le dit l’adage, ou bien tous ensemble dirons-nous au président Macron : « Fous-moi la paix ! »