Féminicides : « des crimes de propriétaires »...
par rosemar
lundi 3 octobre 2022
En Iran, une jeune femme a été d'abord interpellée, arrêtée pour avoir mal porté son voile. A l'issue de cette arrestation, elle est décédée...
Choquées par la mort de Mahsa Amini, les Iraniennes se lancent dans des manifestations qui secouent le pays, n’hésitant pas à retirer leur hidjab.
Déjà au moins 92 décès au cours de ces manifestations...
Des féminicides intolérables : un phénomène qui touche aussi la France...
L’an dernier, malgré les décisions qui faisaient suite au Grenelle des violences conjugales ouvert en 2019, 122 femmes ont été victimes de féminicide en France, un chiffre en hausse de 20% par rapport à 2020. Et d’après les derniers décomptes des associations, 94 femmes seraient déjà mortes cette année sous les coups de leur conjoint, ex-conjoint ou d'un membre de leur famille.
"Je trouve que c'est très important que ce terme fasse irruption depuis quelques années" insiste la ministre Isabelle Lonvis-Rome, "notamment lors du Grenelle des violences conjugales en 2019, parce qu'il fait bien état de ce que sont ces meurtres. Des meurtres qui potentiellement peuvent toucher 52 % de l'humanité. Je trouve que c'est un terme qui est très percutant, parce qu'il renvoie à la construction de la société qui a pu justement s'édifier sur des rapports de domination patriarcale du masculin sur le féminin. Et je pense que c'est la mise en exergue de cette domination qui ne passe pas forcément dans notre pays".
L'historienne Christelle Taraud propose la formule de "continuum féminicidaire" : "parce que ce sont toutes les violences faites aux femmes, de la naissance à la mort qui peuvent être des violences physiques, sexuelles, psychologiques, symboliques aussi. C'est cet agrégat de violences, qui constitue le crime de féminicide, étant entendu que le point d'acmé du féminicide, c'est bien sûr le meurtre de femmes parce qu'elles sont des femmes, dans un contexte individuel, mais aussi dans un contexte collectif".
La ministre Isabelle Lonvis-Rome le rappelle : "Une journaliste du nom de Séverine, à la fin du XIXᵉ siècle, les appelait des crimes de proprios, des crimes de propriétaires. (…) Il y a une vingtaine d'années, ces crimes s’appelaient encore des crimes passionnels et étaient punis de six ans, huit ans d'emprisonnement". Mais notre société et notre droit commencent à réagir, "aujourd'hui, on est plutôt sur une fourchette comprise entre 18 ans et perpétuité".
Nos mères ont connu cette mentalité archaïque qui imposait à la femme de se soumettre aux diktats de son époux.
Mais ces temps devraient être révolus : c'est loin d'être le cas...
Droits des femmes bafoués, souffrances, cris de douleur, femmes insultées, humiliées, meurtries, blessées parfois à mort est-ce en France que cela se produit ?? Est-ce dans ce pays moderne, où les gens ont accès à l'instruction, à la connaissance, au savoir, que ces faits se déroulent ?
Malheureusement, la pandémie a eu tendance à accentuer ce problème : toujours plus de violences.
Les femmes de milieu modeste subissent aussi plus fréquemment des violences sexuelles, des agressions verbales ou physiques à l'intérieur de leur ménage.
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2022/09/feminicides-des-crimes-de-proprietaires.html
Sources :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-temps-du-debat/feminicides-1796589