Fête Nationale et Mythologie révolutionnaire

par Kalman SCHNUR
mardi 5 juillet 2016

Qui oublie son passé est condamné à le revivre. Le 14 juillet la France oublie le sien.

FETE NATIONALE et MYTHOLOGIE REVOLUTIONNAIRE. 

 

Qui oublie son passé est condamné à le revivre. Le 14 juillet la France oublie le sien.

 

Car année après année scolaire, génération après génération, Histoire tendancieuse, feux d’artifice et parade militaire y imprègnent les esprits du mythe fondateur de la glorieuse ‘Révolution’.

Le terrain y est donc constamment labouré pour rester propice aux idéologues vociférant des logorrhées ‘printanières’, exhortant le bon peuple à l’indignation, l’insurrection, le Grand Soir.

 

Pourtant il suffirait d’un regard lucide sur le 14 Juillet 1789 pour rétablir la mémoire.

Pour s’en rappeler les conséquences : injustes, sanglantes, calamiteuses.

Déplorer le supplice collectif à la hache des élites de l’ancien régime et de leurs familles, suivi du suicide mutuel des celles du nouveau ; commémorer la si bien nommée ‘Terreur’.

S’indigner du massacre des vendéens et autres opposants.

De la sanguinaire Marseillaise, dont le texte, écrit aujourd’hui, aurait été interdit de publication.

Regretter la ‘vacance du pouvoir’ provoquée par l’extermination des élites.

Admettre que ce vide a permis l’ascension d’un caporal corse promu empereur.

Pousser un cocorico : on décapite roi et reine pour tomber sous le joug d’un empereur…

S’indigner de l’empereur qui, comme il se doit, n’avait de cesse que de se constituer un empire.

Exportant, à feu et à sang, les effets dévastateurs de la Révolution sur toute l’Europe.

Pour finalement infliger défaite à son pays, mort et désolation au continent comme jamais Roi de France n’osa faire.

 

Ces faits indéniables, parmi tant d’autres, sont occultés lors des festivités du 14 juillet.

Accréditant le pieux mensonge selon lequel l’avènement d’une démocratie républicaine en France est dû au ’printemps’ de 1789. 

 

Accréditant l’utopie sanguinaire de la révolution comme vecteur de progrès.

Alors que l’analyse objective des conséquences de celle dite ‘française’ et des évènements comparables (comme la ‘russe’ de 1917), démontre le contraire.

 

Oubliés, aussi, les contrechocs de la mythique ‘Révolution’ pendant le siècle suivant.

Car l’échec de 1789, révolte populaire visant la monarchie, fût tel que 80 ans après la France était toujours gouvernée par un ‘Empereur’.

Huit décennies calamiteuses ; d’instabilité chronique parsemée d’affrontements meurtriers.

Avec alternance chaotique entre pseudo-républiques et monarchies d’opérette qui aurait été risible si n’était le destin tragique infligé à plusieurs générations.

 

La France a la mémoire sélective. Elle scande encore, chaque 14 juillet, ‘marchons, marchons’ à la gloire de Sainte Colère dite ‘populaire’ et des casseurs de l’an un.

L’indignation y est toujours aussi puérile ; on y joue encore à défiler de ‘République’ pour prendre une chimérique Bastille.

 

Grotesque ; car le pays actuel ne doit au 14 juillet 1789 que sang et larmes.

 

Sa réelle genèse remonte à la conjugaison de plusieurs facteurs pendant la décennie 1870. 

Notamment la fronde et le discrédit du gouvernement de Napoléon III, aggravés par la guerre contre la Prusse et la perte de l’Alsace et de la Lorraine.

Sur fonds de bouleversement social majeur vu l’émergence d’une classe ouvrière et d’une classe moyenne, terreaux de la démocratie, issues d’une révolution vraie : l’industrielle du 19ème siècle.

 

Eriger le 14 juillet en fête nationale revient donc à glorifier un mythe porteur de mortifères illusions.

Dont celle de la revendication incantatoire comme solution aux problèmes.

 

  Kalman Schnur.


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