Filière bovine : menace persistante de disparition !

par Valentin Lagorio
samedi 30 novembre 2019

Filière bovine : menace persistante de disparition !

Ce jeudi 28 novembre 2019, le Parlement européen a adopté par 457 voix contre 140 et 71 abstentions un accord d’importation de bœuf américain sans hormones sur le continent européen dans le cadre du Panel Hormones, qui concerne de la viande dite de haute qualité. Les États-Unis pourront ainsi exporter jusqu’à 35 000 tonnes de viande bovine.

Dans le même temps, ce même Parlement a voté l’urgence climatique et environnementale...quelle belle hypocrisie lorsqu’on sait que ces viandes états-unienne sont fabriquées dans des coûts inférieurs aux nôtres, nourries avec des farines animales interdites en Europe et qui autorise donc son transport par des moyens dit non écologiques avec une forte « empreinte carbone ».

Nos élites importent de la viande pour nous nourrir...et exporte notre viande, notre production à l’étranger...en Chine…

Début novembre, le Président Macron et les acteurs de la filière bovine se sont rendus en Chine, rencontrer le Président chinois Xi Jinping dans le but que ce dernier ouvre son marché à notre viande bovine.

Il y a quelques années, nous affirmions que les chinois font la pluie et le beau temps dans nos campagnes. C'est bien vrai. Rappelons nous que l'usine Synutra à Carhaix spécialisée dans la production de lait infantile a été abandonné par les chinois et rachetée partiellement par Sodiaal, la coopérative laitière qui travaillait en partenariat avec Synutra.

Nous ne pouvons pas rester dans la logique d'importer pour exporter. Cette logique, qui n'en est pas une, colle parfaitement à la philosophie macroniste du « en même temps ». En ajoutant le CETA, la France se retrouvera submergée de viande bovine qui ne respectera pas nos standards de production et qui trouvera preneur dans la restauration, sacrifiant toujours les mêmes, c’est-à-dire, nos éleveurs qui ont été sommés de monter en gamme pour être davantage compétitifs. …

En vouant la production bovine à l'exportation, c'est condamner les acteurs de la filière à amoindrir la qualité de la viande. Quel est le risque potentiel ? Celui de ne pas trouver preneur en France dans le cas que ce marché soit soumis à des aléas sociaux-économiques et/ou politiques. Cela s’est déjà vu par le passé, notamment avec l’embargo russe sur la production porcine.

Il serait temps de relocaliser les productions à l'échelle nationale pour assurer la sécurité et la souveraineté alimentaire et d'exporter de potentiels excédents, avec une juste rémunération à la clé.

Il est aussi indispensable de sortir du système libéral de l'Union européenne en défendant une différenciation agricole française à l'OMC.

Le courage politique, voilà ce qui manque cruellement en France...et devant ce vide cruel, les cordes se dressent dans nos campagnes et font couler le sang de nos paysans qui meurent dans une totale indifférence et dans un silence assourdissant.

Valentin Lagorio, secrétaire national chargé de l’Agriculture au Rassemblement du Peuple Français et secrétaire général adjoint à l’Union du Peuple Français.


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