Force Ouvrière et Islamisme, même combat : le paradis par la prière !

par Paul Villach
mardi 8 février 2011

On croit à une mauvaise blague tant ça paraît invraisemblable ! Le syndicat FO  de Peugeot-Citroën à Poissy, affilié à la Fédération des Métaux Force Ouvrière, expérimente un syndicalisme nouveau, le prosélytisme islamiste ! Devant le calendrier 2011/1432 qu’il distribue pour faire sa promotion, on hésite entre éclat de rire et consternation.

L’éclat de rire devant un syndicat perverti
 
L’éclat de rire est la réaction d’intelligence qui remet à l’endroit ce qu’une scène de farce met à l’envers. En diffusant un calendrier islamiste en France, le syndicat FO nie gaiement un siècle et demi de lutte syndicale CGT, y compris après sa scission de 1947/1948 dans le contexte de la Guerre froide. La laïcité a toujours été une des valeurs de ce puissant courant syndical dès l’origine. Dans ce contexte, la promotion soudaine de la religion islamique par FO apparaît si contradictoire avec cette tradition qu’elle a l’air d’un gag.
 
Le calendrier affiche les stéréotypes de l’Islam, comme autant de métonymies présentant la partie pour le tout : trois photos de mosquée trônent en tête de page ; et, comme si le compte n’y était pas, elles sont répétées aux trois angles d’un tableau central présentant en Français et en Arabe le programme syndical de l’année intitulé « Horaires des prières de Paris 2011  ». Deux colonnes symétriques l’encadrent : celle de gauche énumère en français les jours fériés de l’année 2011 et celle de droite, les fêtes musulmanes de l’année islamique 1432-1433, en langue arabe.
 
Entre elles et le tableau d’horaires des prières sont symétriquement insérées deux minces colonnes, l’une à droite en français, l’autre à gauche en arabe : elles contiennent des slogans syndicaux d’un genre nouveau enjoignant aux employés de Peugeot de s’adonner à la prière : « L’Islam, peut-on lire, est que tu attestes qu’il n’y a de Dieu qu’Allah et que Mohammed est le messager d’Allah, que tu accomplisse la prière, etc. ». En bas de tableau, deux leurres prodiguent le même encouragement à la prière, un argument d’autorité et une promesse de gratification : une autorité musulmane garantit le paradis au fidèle qui se soumet aux consignes islamiques…
 
Un syndicat ouvrier CGT-FO, de tradition anticléricale, qui se préoccupe de la vie heureuse dans l’au-delà et non plus sur terre comme c’était jusque-là sa vocation, voilà un personnage de farce comme jamais on n’aurait osé en imaginer. Le patronat peut dormir tranquille et sous-payer ses employés comme de les faire travailler dans n’importe quelles conditions. Le syndicat FO Métaux y veille : il s’occupe désormais de faire prier et rêver à un bonheur dans l’au-delà pour patienter dans le malheur ici-bas !
 
La consternation devant un syndicat communautariste
 
C’est bien pourquoi on n’a soudain plus envie de rire. Faut-il qu’un syndicat ait perdu la tête pour ne plus répondre à la mission que, depuis le 19ème siècle, s’était donnée le syndicalisme, longtemps interdit jusqu’en 1864 et légalisé en 1884 : l’amélioration des conditions de travail ! Un tel outil de propagande syndicale pose donc plusieurs questions.
 
 1- Un syndicat d’appel à la prière
 
On cherche, en effet, vainement sur ce calendrier FO trace des objectifs que poursuit l’organisation syndicale et qui sont pourtant sa raison d’être. Il n’y en a que pour les horaires de prières et les incitations à les respecter. Est-ce la fonction d’un syndicat au sein d’une entreprise que d’appeler à la prière, sous quelque rite que ce soit ? Rien dans ce calendrier ne le distingue d’un tract de propagande islamiste, sinon la signature « FO Métaux ». 
 
2- Un syndicat représentatif non enregistré comme islamiste
 
On objectera qu’il existe bien un syndicat chrétien, la CFTC, qui s’est maintenu après la scission intervenue en 1964, date de la création d’un nouveau syndicat, la CFDT, désireux de s’ancrer dans la laïcité des institutions françaises. Mais, sauf erreur, on ne sache pas que ce syndicat FO Métaux soit répertorié comme une section « FO islamiste ». Mieux, ce matériel de propagande confessionnel ne contredit-il pas les engagements originels du syndicat FO qui lui ont valu la reconnaissance du statut de syndicat représentatif et non d'association cultuelle ?
 
3- La laïcité étrangère aux valeurs de Peugeot ?
 
Sans doute l’entreprise Peugeot est-elle privée et la propagande syndicale en son sein relève-t-elle d’un accord au moins tacite entre la direction et les syndicats. Faut-il dès lors supposer que la direction de Peugeot ait donné son aval à ce type de propagande islamiste et que la laïcité dans cette usine de Poissy ne fasse pas partie de ses valeurs ?
 
4- Le leurre de la flatterie et non l’éducation
 
Il est aisé, d’autre part, de déduire du choix de ce calendrier islamiste que le syndicat FO en use pour stimuler par la flatterie communautariste un réflexe inné d’attirance parmi le personnel de Peugeot à Poissy et recruter des adhérents ou des électeurs : il juge donc que le rappel au devoir islamique de la prière est à cette fin plus efficace que des propositions susceptibles d’améliorer les conditions de travail. La fonction éducatrice des salariés que s’est donnée dès l’origine le syndicalisme, est donc abandonnée au profit de la stimulation des réflexes communautaristes.
 
5- La défense du communautarisme
 
Enfin, par ce type de propagande, ce syndicat FO apporte sa pierre pour lutter contre l’intégration des immigrés de confession musulmane et de culture arabe. Dans la République française dont le Français est la langue, la laïcité, un des socles de la paix civile, et le calendrier Julio-Grégorien le calendrier officiel, FO enferme les immigrés dans leurs particularismes au lieu de les ouvrir à la culture française.
 
On ne peut plus fermer les yeux. Il existe bien en France des groupes politiques et syndicaux qui opposent à la tradition française d’intégration des immigrés la résistance d’une défense de leurs particularismes. Ce calendrier en est un exemple à la fois loufoque et tragique. Car, à terme - qui l’ignore ? - ce sont ces immigrés dont « FO Métaux » flatte les réflexes communautaristes pour attirer leurs suffrages, qui en paieront le prix fort, celui de l’exclusion. Paul Villach

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