Fracturation hydraulique = shake, rattle, and roll !

par morice
samedi 13 avril 2013

Cela a commencé le 6 novembre 2011 au beau milieu des Etats-Unis par un phénomène géologique, un séisme de magnitude 4,7 à 2H12 du matin, suivi en soirée (à 22h32) d'un second, plus important, de 5,2 de magnitude. Très vite, le centre américain de géophysique (USGS) relie le mouvement à une faille locale, dite de Wilzetta, faisant partie du système géologique appelé Séminole. Si des tremblements de terre dit de faille se sont déjà produits à cet endroit (on en recense 14 depuis 1926 ayant dépassé 4 de magnitude dans cette région), le phénomène surprend surtout par sa répétitivé, même si il n'y a pas eu victimes. Très vite aussi, l'USGS parle d'absence de dégâts, ce que des photos démentent : des maisons ont vu leurs pans de murs s'effondrer. Selon le même institut, toujours, l'épicentre du séisme de la seconde, se situait à six kilomètres à l'est de la ville de Sparks, à une profondeur de cinq km (un village de 137 habitants répartis sur à peine 1Km2 ; ce qui explique aussi l'absence de victimes, un endroit où visiblement on s'ennue ferme, la seule distraction étant le "Festival de la boue"). La seconde se situant en dessous de la ville de Prague. Phénomène classique, se dit-on, au final, avec les déclarations lénifiantes de l'USGS. Mais très vite aussi, des scientifiques montent au créneau, accusant une activité humaine récente d'être à l'origine des séismes récents. En cause, le procédé de fracturation hydraulique pour faire sortir le pétrole ou le gaz des poches où il est emprisonné. Car les américains sont des forcenés du procédé, ils ont même tenté de le faire en 1967 à coups de bombes atomiques. Or aujourd'hui, il s'avère bien que ces séismes soient liés à cette activité, une des pires au monde question environnemental.

L'infuence de l'homme sur certains séismes est connue. Les canadiens en savent quelque chose, qui avaient relié des tremblements de terreau remplissage, par exemple d'un énorme réservoir d'eau suite à la construction d'un barrage. Le poids de l'eau déversé ayant exercé des contraintes énormes sur les roches sous-jacentes. "Depuis plus d’un siècle, on connaît bien le phénomène des activités humaines produisant des tremblements de terre et ces tremblements de terre sont généralement mineurs. Ces activités peuvent être aussi anodines que de conduire un camion sur une route de gravier ou être liées à des opérations plus complexes telles que des projets d’énergie géothermique, l’exploitation minière, l’injection d’eaux usées, l’exploitation de barrages hydroélectriques et la fracturation hydraulique. Occasionnellement, ces tremblements de terre induits se révèlent importants. Par exemple en 1975, le remplissage du réservoir de Manic-3 près de Baie-Comeau au Québec a généré un tremblement de terre induit de magnitude 4,15. Quant à lui, le remplissage du second réservoir de la Baie James a produit un certain nombre de petits tremblements de terre induits d’une magnitude allant jusqu’à 3,76". Au Canada, mais aussi aux Etats-Unis où on s'est également penché sur le rapport entre activité humaine et séismes.

Car les américains ont déjà joué avec le feu à plusieurs reprises, dans le domaine. Selon Slate, venu lui aussi rassuer les gens en écrivant que les liens entre activité humaine et séismes n'étaient pas "significatifs", des expériences douteuses ont bel et bien été à l'origine de tremblements de terre :  "Le plus fort séisme dont l'origine humaine est établie a eu lieu il y a près de cinquante ans dans le Colorado. En 1962, l'armée américaine a creusé un puits profond d'environ 4.000 mètres pour y jeter les déchets d'une usine d'armes chimiques et conventionnelles située à Commerce City. En quatre ans, on y a déversé plus de 620 millions de litres de liquides toxiques. Jusqu'au jour où on s'est rendu compte que cela avait provoqué une série de secousses sismiques peu importantes. Un an plus tard, un tremblement de terre d'une magnitude de 5,3 a fait près d'un million de dollars de dégâts dans la zone urbanisée de Denver" précise Slate, qui ajoute "qu'au fur et à mesure que l'eau s'est accumulée derrière le barrage Hoover, à la fin des années 30, des centaines de petites secousses ont été ressenties dans la région". A Commerce City, cela sortait de l'arsenal de Rocky Mountains, qui aura fabriqué de tout, du gaz moutarde aux neurotoxines en passant par le phosphore blanc. Ce qui a été injecté y est toujours, rien n'ayant été fait depuis pour modifier la situation : on possède là une bombe à retardement écologique majeure. A la suite de séismes locaux, les puits suivants, prévus, ont été supprimés : l'armée avait implicitement reconnu qu'elle en était responsable. Bref, elle a rebouché le conduit, et posé au dessus un panneau : interdit d' accéder. Beau cadeau pour les générations suivantes... là-bas, on contineu joyeusement à enterrer dans des proportions invraisemblables des produits nocifs...

En réalité, la première fois vraiment que l'on a vraiment relié fracturation et séisme c'était en Angleterre, le 7 novembre 2011, où le procédé avait été également mis en place par des compagnies pétrolières, selon Sciences et Avenir. C'était à Blackpool, non loin de la célèbre tour de 158 m de haut de la ville. Des experts indépendants appelés par l'une de ces firmes avaient rendu leur verdict après l'apparition de secousses sismiques dans la région : "pour la première fois, des géologues estiment que l’exploitation de gaz de schiste par la fracturation hydraulique peut provoquer des séismes. En l’occurrence, les deux secousses se sont produites dans le nord-ouest de la Grande-Bretagne, dans le Lancashire, près de la ville de Blackpool, le 1er avril et le 27 mai dernier. D’une magnitude respective de 2,3 et de 1,5 sur l’échelle de Richter, ces deux secousses ont été suivies de petites répliques (48 événements). Dans une région peu habituée à se préoccuper de son aléa sismique, la compagnie Cuadrilla Resources a été rapidement montrée du doigt : elle venait de réaliser le premier forage pour exploiter le gaz de schiste par la fracturation hydraulique en Grande-Bretagne. L’épicentre du séisme du 27 mai se trouve à 2 km de profondeur et à 500 mètres du site de forage dans les schistes de Bowland. La société Cuadrilla a commandé un rapport à des experts indépendants qui, dans le document remis le 2 novembre dernier, concluent que l’exploitation du gaz de schiste est la cause la plus probable des séismes. D’après leur analyse, c’est l’injection d’eau sous pression dans la roche après le forage qui serait en cause. Ce fluide aurait en quelque sorte lubrifié une faille existante, fragile, prête à rompre. Il s’agirait cependant d’une petite faille, d’environ 100 mètres sur 100 mètres, qui aurait bougé d’environ 1 cm." Là encore, on le voit, c'est l'existence d'un faille préalable qui est en cause. Les forages et les injections étaient bien en liaison avec les séismes, ce que les riverains avaient dénoncé. En vain : arrêtés en 2012, les forages ont repris début 2013... poussés par le gouvernement de Cameron : "Le gaz de schiste représente une nouvelle ressource énergétique potentielle prometteuse pour le Royaume-Uni, qui peut contribuer significativement à notre sécurité énergétique en réduisant notre dépendance vis-à-vis du gaz importé", a justifié le ministre en charge de l'Energie et du Changement climatique, Edward Davey."

L'année suivante, en septembre 2012, le Canada appuyait lui aussi l'idée  : "un rapport de l'organisme de réglementation du secteur de l'énergie en Colombie-Britannique laisse croire qu'une série de petits tremblements de terre ont été causés par la fracturation hydraulique, une technique controversée d'extraction du gaz naturel dans le roc. La B.C. Oil and Gas Commission a enquêté sur des activités sismiques « anormales » détectées dans des zones reculées du bassin de la rivière Horn, une formation rocheuse riche en gaz située dans le nord-est de la province.. « La commission a conclu que les séismes qui ont eu lieu dans des secteurs éloignés et isolés du bassin de la rivière Horn entre 2009 et 2011 ont été causés par l'injection du liquide en question à proximité de lignes de faille », a indiqué l'agence dans un rapport. Dans études ont également établi des liens entre la fracturation et des tremblements de terre près d'endroits où l'on retrouve du gaz de schiste en Angleterre et en Oklahoma. Le ministère fédéral des ressources naturelles a recensé 38 séismes dont les magnitudes allaient de 2,2 à 3,8 sur l'échelle de Richter. Un tremblement de terre de 4,0 à 4,9 est considéré comme « léger » et peut être ressenti à la surface." Angleterre, Canada... et Oklahoma, les séismes s'accumulaient, avec des américains qui rechignaient jusqu'ici à reconnaître les faits. Pour preuve l'intervention du 15 juin 2012 du Conseil national de recherche américain, qui prétendait qu'il n'y avait aucun lien... un rapport signé Murray Hitzman, professeur à l’Ecole des mines du Colorado (ouest) et le président de la dite commission. A peine si on y avait cité dans le rapport le cas préoccupant de Blackpool... des gens, manifestement, s'obstinaient à ne pasz vouloir relier les faits entre eux.

Une attitude de blocage évidente, mise en cause hier encore pour l'Oklahoma, avec un spécialiste indépendant, dans un article retentissant du LA Times, qui fait état d'une étude fort intéressante mettant l'accent sur la féquence des tremblements ces derniers mois et non plus seulement sur leur intensité :  "l'auteur principal du rapport, la sismologue Katie Keranen de Université d'Oklahoma, y décrit toute une série de tremblements de terre en novembre 2011, près de Prague, en Oklahoma, y ​​compris une secousse de 5,7 de magnitude 6 novembre, la plus importante enregistrée dans l'historique de l'État. Le séisme a détruit 14 maisons, tordu la chaussée et a été ressenti dans 17 pays, selon le rapport. Prague se trouve à proximité d'une ligne de faille et de champs de pétrole, là où les puits d'injection ont été utilisés pendant des décennies. Le rapport suggère que l'injection surives par des tremblements de terre pourraient être plus importants qu'on ne le pensait, et qu'elles pourraient prendre des périodes de beaucoup plus de temps pour se déclencher. « Il s'agit essentiellement d'une classe différente de séisme induit », a dit Keranen". Enorme pavé dans la mare de la géologue au CV impressionnant.

C'était donc nier une évidence, que c'était évertué à faire ces derniers mois le représentant officiel des études géologiques en Oklahoma, alors qu'ailleurs on s'était déjà posé la question en autres termes : "La même année, les régulateurs de l'Arkansas ont interdit les puits d'injection d'une région qui s'étend à travers l'Etat qui avait été ébranlée par une série de tremblements de terre. Les régulateurs de pétrole et de gaz dans le Colorado demandent un examen par un sismologue d'Etat avant d'autoriser des puits d'injection et de l'Illinois a mis en place un système de feux de signalisation pour arrêter les puits d'injection si les tremblements de terre semblant liés mettent sécurité du public en danger. Mais le séismologue officiel de l'Oklahoma - Austin Holland, du Geological Survey- demeure sceptique sur le lien entre les puits d'injection et les tremblements de terre, tout comme les fonctionnaires de la commission et de la corporation de l'Independent Petroleum Association, un groupe qui milite pour le commerce du pétrole et du gaz.. Dans un communiqué publié par la Commission géologique. de l'Oklahoma la semaine dernière, Austin Holland et le géologue de l'Etat, Randy Keller, ont affirmé que la séquence de Prague était « le résultat de causes naturelles." Ils ont ajouté que, « certains chercheurs ont observé que l'activité sismique n'a pas augmenté au fil du temps que l'injection a augmenté, mais s'est produite distinctement dans "le voisinage plus typique d'un événement naturel », indique le communiqué." Bref, avant le verdict de Keranen, l'attitude des autorités de l'Etat n'avait pas varié : en arrière-plan, les enjeux financiers de l'exraction du pétrole affleuraient en filigrane. Derrière encore, les visées politiques, telles celles de l'influent natif de l'Oklahoma : Thomas Boone Pickens, le fondateur de Mesa Petroleum et ardent supporter de G.W.Bush. L'homme avait été infect lors de l'affaire des Swift Boats de Kerry. Le 27 août 2012, Pickens fera un discours enflammé pour vanter les mérites du fracking, insultant par le même les opposants du procédé. Un an auparavant, il avait déjà dit la même chose, affirmant que le procédé était "sans danger".
 
L'attitude de l'Oklahoma n'étant pas celle d'autres états qui se sont inquiétés ces dernières années des dangers de la fracturation : "L'Ohio a suspendu un projet de fracturation hydraulique à la suite d'une série de 11 petits tremblements de terre provoqués selon des chercheurs par cette technique d'injection d'eau sous terre, ont indiqué mardi des fonctionnaires de cet État du nord des États-Unis. Le plus récent et le plus fort de ces séismes a atteint le 31 décembre le degré 4 sur l'échelle de magnitude du moment près d'un puits d'injection d'eau usée exploité par la société D&L Energy à Youngstown, dans le nord-est de l'État. « Par précaution, nous sommes parvenus à un accord avec le propriétaire du puits pour suspendre les injections jusqu'à nous soyons en mesure de mettre en évidence un lien potentiel avec une récente activité sismique », a déclaré le directeur des ressources naturelles de l'Etat, James Zehringer. Les autorités locales avaient déjà suspendu l'injection de l'eau dans ce puits après une secousse de magnitude 2,7 le 24 décembre mais elles ont étendu le périmètre d'interdiction dans un rayon de 8 km autour du puits à la suite de la dernière secousse, ont indiqué des responsables du secteur (...) L'Ohio compte beaucoup sur la fracturation hydraulique pour développer l'exploitation des hydrocarbures. L'État disposerait de réserves de pétrole de 21 millions de m3 et de 42 millions de m3 de gaz naturel." Tom Stewart, vice-président de l'Association pétrolière et gazière de l'Ohio, a précisé que 180 puits d'injection d'eau étaient en activité dans l'État depuis le milieu des années 1980, absorbant quelque 25 millions de litres d'eau par an". Les réserves évaluées attirant partout les convoitises, on le voit.
 
Certains aux Etats-Unis ont commencé à se rendre compte des dangers, et se sont lancés dans une campagne d'information, qui a connu des excès, tels ceux de Josh Fox sorte de Michael Moore à gros sabots du fracking, qui à force de vouloir convaincre a offert le flanc à la critique. D'autres l'ont fait plus subtilement, en mettant en œuvre le poids du cinéma d'Hollywood. C'est le cas de Matt Damon, et de son film Promised Land, qui mérite d'être regardé. Dès sa sortie, le film a été l'objet d'un véritable tir de barrage conservateur, mené en sous-main par les magnats du pétrole américains, qui ont agîté le spectre de la manipulation de la concurrence saoudienne dans le film, qui n'a connu aucun succès aux USA (pas assez "hollywodiené !) : "peut-être une partie du problème remonte au mois d'octobre, quand la "Fondation du Patrimoine", organisme conservateur a révélé une histoire révélant que « Terre Promise » a été financé en partie par "Image Nation", une compagnie de films possédée et exploitée par le gouvernement riche en pétrole des Emirats Arabes Unis". Selon son réalisateur et son producteur" la première fois que j'ai vu qu' Image Nation avait été impliqué dans la production c'est au premier montage, c'est là et qu'on a vu leur logo apparaître. » Tout est bon, en effet, aux USA pour dénigrer ceux qui alertent les populations : le fllm "anti fracking" de Matt Damon été vilipendé de bien basse manière, en effet par la presse qui s'est emparé des dires de la Fondation du Patrimoine. Encore un peu, et l'acteur était taxé d"appartenir à Al-Qaeda !!!! On ira même jusqu'à accuser Apple d'avoir fait retirer une question posée par un cinéaste conservateur (Phelim McAlee, auteur de "FrackNation", où il vilipende les opposants au fracking) lors de la présentation de promotion du film, devenu un documentaire. McAlee, il faut le signaler, est aussi un opposant au réchauffement climatique. Il est marié à Ann McElhinney, qui est l'auteur du film anti-Al-Gore, "Not Evil Just Wrong". La bêtise, ça s'applique à tout, on le sait. A eux deux, ils remplacent aisément Rush Limbaugh et Ann Coulter ! La France possède aussi ses propagandistes, comme ce site (qui n'hésite devant rien semble-t-il comme désinfos, et qui a pris grand soin à ne laisser aucune trace chez le fournisseur OVH de son créateur véritable....). A noter la présence dans le mouvement anti-fracking de Nathalie Merchant, chanteuse aux albums incontournables, dont un magnique "Motherland" (lire les lyrics ici**.
 
On le voit aussi, les sociétés pétrolières se cachent derrière des géologues recrutés par les Etats pour rassurer les populations, au prix d'arguties et de numéros d'équilibristes parfois consistant à recruter des agences de communication pour promouvoir leurs travaux. Nous en avons retrouvé un exemple étonnant en Europe... en Pologne, où le gouvernement fait le forcing pour imposer dans les esprits la technique de la fracturation hydraulique. Dans le site de l'entreprise gouvernementalr, on s'enfonce en effet profondément dans le territoire de la propagande pure avec des pages "mythes et vérités" absolument ahurissantes : "Au cours de la fracturation hydraulique, la méthode d'exploration du gaz de schiste, en raison de la formation de microfissures, des micro-tremblements enregistrés seulement par des dispositifs de mesure spécialisés et très sensibles sont générés. La fracturation peut provoquer la décharge de contraintes tectoniques qui se sont accumulées dans le sol. La probabilité de tremblements de terre au cours de l'opération de fracturation est négligeable. En outre, la Pologne est une région d'une faible activité sismique. Selon le rapport publié par l'Institut Polonais Géologique (disponible à l'adresse : www.mos.gov.pl/ ou www.pgi.gov.pl) lors de la fracturation hydraulique, aucun phénomène sismique sous forme de tremblement de terre n’a été enregistré." Tout cela répété dans un dépliant publicitaire réalisé par Ernst&Young (à la devise bien prétentieuse de "quality in everything you do", lisible ici). Un société de communication qui n'hésite pas à insister sur les espoirs financiers qu'offre le forage en Pologne, en mettant en ligne des rapports enthousiastes sur la recherche pétroilière dans le pays, malgré les dépenses dinvestissements à réaliser : "L'activité des services pétroliers est dictée par les dépenses en amont. Les dépenses devrait continuer à croître de 15 à 20%, en 2011, revenant à peu près aux niveaux de pointe de 2008. Cette résurgence du segment des services pétroliers est alimentée par des technologies nouvelles tels que les forages directionnel et horizontaux, les prix élevés du pétrole, et l'application efficace des technologies portant sur le gaz de schiste y compris plusieurs procédés de fracturation ou de forage horizontal."
 
  Selon le gouvernement polonais et les industriels américains débarqués pour creuser, il n'y a en effet aucun danger à pratiquer la fracturation en Pologne. Ce que démentent des tremblements de terre consécutifs à une autre activité humaine en sous-sol fort répandue dans le pays. C'est en effet le 20 mars dernier qu'une dépêche l'avait indiqué, relatant un accident minier : "les dix-neuf mineurs qui étaient bloqués depuis mardi soir à environ 1000 mètres sous terre dans une mine de cuivre à Rudna à la suite d'un tremblement de terre de magnitude 4,7 ont été retrouvés sains et saufs mercredi matin, indique l'agence de presse polonaise PAP.Si neuf mineurs étaient toujours coincés sous les rochers après l'éboulement dans la mine, les autres ont pu s'en extirper eux-mêmes. Il avait d'abord été question de 18 mineurs bloqués. Les opérations de sauvetage ont été rendues difficiles par les grandes quantités de roche qui devaient au préalable être déblayées." Ce n'était pas la première fois, rappelle un cite de citoyens attentifs à ce genre de phénomène : "Le village de Rudna (dans la zone de Lubin) avait eu 3 mineurs tués et 9 blessés lors d'un tremblement de terre a de magnitude 4.5, près de la mine souterraine de cuivre en décembre 2010. C'était le second tremblement de terre de magnitude similaire en seulement quelques semaines. Ces tremblements de terre sont vraiment dangereux pour les personnes qui travaillent dans la clandestinité. D'énormes routes souterraines permettent aux gros camions de transporter le minerai. Les tremblements de terre ne sont que moyennement forts et ne seront certainement pas préjudiciable au-dessus du sol, mais le feu vert de la mine de cuivre est toujours suspendu avant de découvrir si tous les mineurs sont OK. Nous allons vérifier les rapports locaux danss les prochains jours et nous seront amenés à voir si des informations supplémentaires seront disponibles".
 
Car la Pologne, contrairement à ce qu'affirment les industriels du fracking, est également sujette aux tremblements de terre. Un site les a répertoriés. En rappelant le séisme du 6 février 2010 à Polkowice : "un tremblement de terre modéré a secoué le sud-ouest de la Pologne ce samedi 6 février à 4h55m16s T.U., soit 5h55 heure locale. Le foyer semblait se situer à 2 km de profondeur, à 6 km au sud de Polkowice. Le calcul de la magnitude des ondes de volume mb a donné une valeur de 4,9, ce qui est relativement rare pour cette région. Pour l'instant, et malgré la puissance de la secousse, aucun dégât ni victime n'ont été rapporté. Depuis maintenant plus d'un an, le sud-ouest de la Pologne subit des tremblements de terre a répétition, généralement de faible puissance. Seuls quelques-uns ont eu une magnitude supérieure à 4. Le séisme de cette nuit est d'ailleurs devenu le plus puissant de la crise." L'origine des tremblements, une faille, là encore : "Cette région est traversée par un graben* d'orientation ouest-sud-ouest - est-nord-est. Il pourrait dès lors être responsable du tremblement de terre de ce 6 février, ainsi que du reste de la crise, mais faute d'informations, nous ne pouvons l'affirmer. Comme tout tremblement de terre, des répliques devraient inmanquablement suivre, mais elles seront néanmoins de magnitude plus faible".'
 
On le voit, l'annonce hier du lien direct entre les tremblements de terre de l'Oklahoma et les forages de fracturation hydraulique est un beau pavé dans la mare, qui ne peut que rassurer les opposants au procédé dont le nombre augement de jour en jour en Europe notamment, on une carte des décisions gouvernementales d'accepter ou non le procédé présente une autre fracture :
 
 
L'Angleterre, la Pologne et l'Ukraine devenant les bastions d'une hérésie industrielle menaçant directement le bien être des populations. La France a choisi de se mettre en retrait, mais pour combien de temps encore ? Le lobby du pétrole continue son forcing, à l'évidence ; avec par exemple "lAmicale des foreurs et des métiers du pétrole" avec l'aide de la boîte de com belge fleishman-hillard (et d'élus français semble-t-il aussi !). Elixir Petroleum, en Moselle, est toujours à l'affût. La ruée actuelle vers le gaz de schiste est-il en train de transformer l'être humain en apprenti sorcier ?
 
* "Fossé d'effondrement entre deux failles normales plus ou moins parallèles. La zone entre cex deux failles s'affaisse petit à petit. Cet effondrement est dû à une extension de la croûte terrestre".

(**) écoutez-donc ce chef d'œuvre qu'est "Build a levee" de l'ex chanteuse des 10 000 Maniacs.

 
sources supplémentaires :
 
un bon résumé canadien ici :
http://www.capp.ca/getdoc.aspx?DocId=212846&DT=NTV
 
à voir un autre document canadien :
http://www.dailymotion.com/video/xgrsst_la-ruee-vers-le-gaz-de-schiste-1-3_news?start=5#.UVbuhY5VPTo
 
http://www.dailymotion.com/video/xgrpxo_la-ruee-vers-le-gaz-de-schiste-2-3_news#.UVbu745VPTo
 
http://www.dailymotion.com/video/xgrqj1_la-ruee-vers-le-gaz-de-schiste-3-3_news#.UVbu145VPTo
 
 

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