France, États-Unis : politiques migratoires plus strictes en vue

par hommelibre
lundi 7 août 2017

Quatre femmes font la manche. Elles portent le costume des musulmanes identitaires : seuls l’ovale de leurs visages est visible. Entourées d’amies et d’enfants en bas âge elles ne parlent pas un mot de français. C’est au marché de Ville-la-Grand près de Genève.

Sauvages

Les politiques migratoires en Europe doivent-elles conduire à ce que des personnes se retrouvent chez nous à mendier ? Sans travail, sans formation, sans parler notre langue, préservant leur culture sans s’adapter à la nôtre ?

Cela n’a pas de sens. C’est même socialement dégradant pour ces immigrées (légales ou clandestines). C’est pourtant le résultat de trente ans de politique immigrationniste. Une immigration faite sous la pression à la fois des anciennes colonies d’Afrique du Nord et du sentiment de culpabilité de l’Occident.

S’ouvrir aux autres, tendre la main, tous les accueillir, serait la posture bienveillante et humaniste. Pourtant cette manière exclusive de faire, sans plus de réflexion et de nuances, conduit à des tensions très fortes, à des exclusions sociales et économiques, et à des confrontations morales entre progressistes et conservateurs.

J’ignore comment lesdits progressistes en sont venus à considérer cette forme d’immigration, mal préparée, mal choisie, mal encadrée et parfois laissée à elle-même, comme un bienfait et comme une politique d’amour de l’autre.

Comment les bobos ont-ils abandonnés à cette immigration des quartiers entiers du pays, dominés aujourd’hui par des gangs sauvages et par un refus des lois de la république ? Peut-être parce qu’ils vivent dans des quartiers plutôt aisés et protégés ?

Il n’y a là de bienfait pour personne, seulement de l’exclusion partagée qui fait son lit. Le tout au nom d’une sorte d’injonction morale qui bloque toute analyse raisonnable de la question et qui au besoin qualifie les contradicteurs de racistes, fascistes ou égoïstes.

 

Humanisme ?

Le sociologue et essayiste québécois Matthieu Bock-Côté (image 1) résume bien l’état lamentable et biaisé du débat politique :

« Plus largement, l’accusation de racisme sert à censurer une inquiétude pourtant dominante dans notre époque : celle de devenir étranger chez soi. C’est pourtant la conséquence inévitable de l’idéologie multiculturaliste, qui transforme la nation d’accueil en communauté culturelle parmi d’autres dans son propre pays, et qui lui inflige une forme de dépossession identitaire et en lui interdisant de se poser comme norme d’intégration culturelle pour ceux qui la rejoignent. En associant systématiquement au racisme toute forme de critique de l’immigration massive, on veut proscrire la discussion politique sur les seuils d’immigration, comme si la simple évocation de leur réduction était scandaleuse. »

À part la Corée du Nord aucun pays n’est totalement fermé sur lui-même. Ce résidu de paradis communiste protégé par la Chine est donc le seul pays institutionnellement raciste. Ailleurs il y a des échanges de populations, choisis ou subis.

Ces échanges sont quantifiés en ce qui concerne l’immigration légale : aucun pays n’est ouvert sans aucune limite. Chacun a son seuil maximum de disponibilité. L’immigration illégale est, elle, un casse-tête puisque dans les pays occidentaux des résidents et natifs veulent forcer à accueillir les illégaux.

On se souvient de l’affaire Léonarda qui tint les politiques, et jusqu’au président d’alors, par la barbichette pour les faire danser selon sa propre loi familiale. Une telle situation ahurissante avait pourtant trouvé des supporters parmi les « humanistes » de la gauche déconstructiviste.

 

Homeland

Il semble pourtant que peu à peu les gouvernants prennent la mesure du désordre que nos pays ont laissé s’installer et veuillent rétablir un peu de souveraineté. Ainsi la France a exprimé sa position par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb. Il reprend et précise les intention d’Emmanuel Macron :

« Notre politique doit toujours concilier efficacité et générosité. Nous accueillons tous ceux qui fuient guerres et persécutions, mais nous distinguons les réfugiés de ceux dont la migration obéit à d’autres ressorts, notamment économiques. (…) Les enquêtes d’opinion montrent une réticence de plus en plus grande des Français sur la question de l’accueil des migrants, a-t-il averti. Si l’on ne fait pas la distinction entre le droit d’asile et les autres motifs de migrations, ce sera le droit d’asile qui sera remis en cause. »

Le ministre semble avoir pris en compte le sentiment de nombre de ses concitoyens d’être comme étrangers chez soi. Les nations ont été constituées entre autres pour protéger ce chez-soi. Il veut également organiser les retours de ceux et celles qui ne seront pas acceptés.

Tout cela demande un travail de tri des candidats. Il faut trier à leur arrivée entre les réfugiés de guerre et les migrants économiques. Chaque cas doit être identifié. De plus les réfugiés doivent être préparés à leur retour dans leur propre homeland.

De plus je suggère que ceux qui seront acceptés durablement, réfugiés et migrants économiques, suivent une formation sur la société du pays d’accueil, les coutumes, les règles relationnelles, les lois, l’histoire du pays, et surtout la langue en apprentissage intensif.

 

La voie

Une politique doit être mise en place dans ce but. Il semble que la menace d’éclatement de l’Union Européenne à cause de la crise migratoire ait fait réfléchir quelques dirigeants. On n’en est plus à l’image de Aylan mort sur la plage turque et aux débordements sentimentaux qui avaient entourée son décès et l’arrivée des colonnes de réfugiés en République Fédérale d’Allemagne.

De l’autre côté de l’Atlantique le président Trump travaille avec quelques républicains sur un projet d’immigration au mérite. Il ne s’agirait plus d’accepter n’importe quelle demande sans Dans l’intention de réduire l’immigration de moitié deux sénateurs ont proposé ce qui suit :

« Le projet de loi présenté par deux sénateurs républicains mercredi 2 août vise à réduire le nombre d’immigrés sur le territoire américain : le quota serait désormais plafonné à 50.000 par an, et il privilégierait majoritairement les étrangers qui parlent anglais, qui peuvent subvenir financièrement à leurs besoins ainsi qu’à ceux de leur famille et qui ont des compétences utiles pour l’économie du pays. »

Le projet s’inspire de ce qui se pratique déjà au Canada et en Australie : attribuer des sortes de permis de séjours à points.

« Ils souhaitent aussi mettre fin au système actuel de permis de séjour, qui propose chaque année 50.000 green cards (permis d’établissement permanents) à des personnes de pays sous-représentés. Une loterie de la diversité rongée par la fraude, qui ne comporte aucun intérêt économique ou humanitaire, et ne favorise même pas la diversité, ont-ils écrit dans la proposition. »

Ces projets, s’ils se réalisent, montrent ces deux pays disposés à abandonner les pressions moralisatrices dans la gestion des flux migratoires. Ils proposent de revenir à une vision fondée sur la raison plus que sur les émotions, et de tenir compte des sentiments exprimés par leurs concitoyens. Un bon point pour eux : c’est la meilleure voie à suivre.

 

 


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