France, où vont tes services publics ?

par Michel Frontère
mercredi 4 juillet 2007

Qui veut un bonbon ?

Le quotidien gratuit Montpellier Plus s’est fait l’écho il y a quelques mois de la journée nationale dite Fête de La Poste.

Les syndicats CGT, FO et Sud PTT appelaient à faire grève ce jour-là : on peut les comprendre.

Le quotidien donnait la parole aux guichetiers de La Poste qui manifestaient, je cite : "Compte tenu des conditions déplorables dans lesquelles nous servons les usagers tout au long de l’année, on ne pouvait pas se permettre de se mettre en fête et de donner des sucettes et des ballons aux clients".

Moi-même, ce jour-là dans un bureau de poste bondé de ma ville, je me suis vu offrir dans la file où j’attendais mon tour un bonbon acidulé que j’ai refusé ayant passé l’âge des sucreries et des caramels mous.

Mais, sans doute, avez-vous remarqué la dégradation du service public de La Poste où désormais vous êtes systématiquement confronté à une queue digne des pays de l’Est de la grande époque ; encore faudrait-il plutôt parler de tiers-mondisation du service public.

Alors l’idée d’offrir un bonbon, un ballon ou de proposer une chaise, n’est qu’une manière de faire passer la pilule ! A cette aune, pourquoi la prochaine fois ne pas recruter un bataillon de pom-pom girls pour ces messieurs ou de chippendales pour mesdemoiselles et mesdames !

Cette initiative qui renvoie à la gadgétisation du service public et à l’infantilisation de l’usager est due, on peut l’imaginer, à la direction de La Poste mais avec l’aval du ministère de tutelle ; dès lors on ne peut que s’étonner qu’un gouvernement républicain ait pu cautionner des pratiques aussi grotesques et souhaiter que des crédits budgétaires soient votés en collectif budgétaire de l’automne au bénéfice de La Poste et lui donne les moyens, notamment en termes de personnels, d’accomplir ses missions de service public.

Mais peut-on encore espérer alors qu’il nous a été annoncé, je cite : "Pour boucler le projet de loi de finances de la sécurité sociale de 2007, le gouvernement envisage de prélever une contribution spéciale évaluée entre 800 millions d’euros et 1 milliard d’euros auprès de La Poste"  ?

Qui veut un bonbon ?

Michel Frontère


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