France : Sarkozy, trop, c’est trop !

par Aimé Mathurin Moussy
jeudi 17 février 2011

Sarkozy, ce « people » et réformateur d'un nouveau genre, a fait très tôt, de vouloir occulter ce qui mine la République « civilisée » qu'est la France : corruption, conflit d'intérêts, cadeaux fiscaux, retour d'impôts en gratitude de financement de parti, procès sans accusé, banques, dommages et intérêts hors du commun, commissions, rétro-commissions, soutien aux dictatures de Tunisie et d'Égypte, médiator, Karachi. La France n'a jamais été autant en « rupture » avec elle même...

La séparation des pouvoirs entre le judiciaire et le politique est-elle dribblée par les lobbies de la politique française dans l'affaire Florence Cassez ? Quel citoyen « ordinaire » pourrait se targuer d'avoir droit à la parole des geôles mexicaines, dans de telles conditions, particulièrement avantageuses et aussi rapides, si ce n'est par la corruption des matons ? Celui qui voulait reformer le capitalisme mondial, est en train de vouloir reformer les juridictions mondiales : Le Mexique, est sa première destination.

Critiquer plus, pour ne pas être critiqué

Au Mexique, on le lit tous les jours dans les journaux : il n'est pas surprenant que le patron des polices soit directement rétribué par les trafiquants de drogue. En France, il de coutume que les politiciens se fassent embaucher par les hommes d'affaires et de voir des membres éminents de partis politiques et souvent des parlementaires, se faire recruter par de grands cabinets d'avocats... Sont-ce alors des garanties d'impartialité ?

Au Mexique, les directeurs de prison s'évadent souvent avec les détenus ; Et que le président Calderón reconnaisse que 90 % de la police est « infiltrée » par le crime organisé. Ici en France, que veut dire crime organisé ou infiltration ? N'est-ce pas piétiner les lois qu'ont a édictées soi-même ? Si l'on s'en tient seulement à la protection des sources des journalistes. Sarkozy et Alliot-marie ont violé cette loi en épluchant les listings téléphoniques des journalistes. Sommes-nous si différents du Mexique en matière de crime juridique ou d'infiltration ?

Il arrive aussi qu'autour de Ciudad Juarez, au Mexique, on assassine plus de mille femmes sans qu'on arrête un seul meurtrier . En France, il y a des procès sans accusés, des condamnations sans exécutions ;et des multi récidivistes, qui sont investis par leurs partis politiques... Si ce n'est , un État corrompu, y a-t-il d'autres mots pour le qualifier ?

Il est aussi possible qu'un gouverneur d'État au Mexique, soit peut-être à la tête d'un des plus puissants cartels du pays . En France, il y a des hommes d'affaires politiques et des politiques hommes d'affaires. Quand Alliot-Marie qui utiliserait son père, comme prête nom, détiendrait de grandes parts dans une entreprise, qui a volé le denier public tunisien ; ne pourrait-on pas dire qu'il y aurait association de malfaiteurs ?

Le Mexique,c'est le pays de tous les possibles. En France aussi, tout est possible. Les Français sont des « veaux », comme le disait le général De Gaulle ; Car, après tant de scandales politico diplomatiques, aucune démission ne se profile à l'horizon. N'est-ce pas là, le prototype d'une République « irréprochable », comme on ne l'aurait jamais rêvée ailleurs ?

La superbe s'est faite française

Quelques maladresses plus tard, voici le gouvernement mexicain sommé de « privilégier la France » pour leur concitoyenne emprisonnée. L’injonction vient d’en haut et d’un expert : Nicolas Sarkozy. Adieu la séparation des pouvoirs . Adieu le sacro saint principe de non ingérence. Adieu à l'application des peines, si chère à un certain Sarkozy !

Puisque, le Français est naturellement râleur. La perspective de passer les semaines entières à écouter les scandales des ministres, les conflits d'intérêts, et un président de plus en plus en baisse dans les sondages, par ailleurs impopulaire ;nonobstant d'un pouvoir d’achat qui stagne … Il fallait trouver une porte de sortie rapide : Florence Cassez ! Plus qu'un dépaysement ! Plus qu'une rupture avec la réalité qui est oppressante ! Il faut donc, sans retenue,nager dans les égouts des favelas de Mexico, et et faire oublier les miasmes dans lesquels nous pataugeons.

Et voici venu le temps de la fibre patriotique. Ces agissements du pouvoir politique, sont teintés d'arrières-pensées ; à regarder de près, ils ne sont pas adressés aux jurys, en raison de la méconnaissance profonde des acteurs du procès, mais à la conscience nationale à qui on veut montrer qu'on a participé, en tant que premier citoyen, à un authentique exercice de sauvetage, d'une citoyenne en détresse.

Le sursaut nationaliste mexicain, a pris le dessus sur les manquements quotidiens du régime en place. La France a voulu faire aux Mexicains, ce qu'elle a réussi à faire croire aux Tchadiens,et ce qu'elle veut faire gober aux Ivoiriens... Le professionnalisme de la duplicité diplomatique, n'est pas une garantie tout risque. Le Mexique , est en train de tenir tête, à la cinquième puissance mondiale, si ce n'est de la ridiculiser.

Aimé Mathurin Moussy


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