François Hollande soutenu par 80 % des français

par Mika2
vendredi 2 décembre 2016

Le meilleur score de sa mandature ! Pour un responsable qui n’a exercé qu’à travers pour et par les sondages il ne peut que s’en féliciter, voire s’empresser de réunir autour de lui tous les journalistes qui l’ont épaulé courageusement et soutenu dans l’épreuve. Dommage pour lui que ce score presque soviétique marque quasi unanimement la décision de son départ.

Ne nous leurrons pas, nous avons simplement perdu un candidat mais absolument pas un Président, voire un présidentiable, tant le costume a paru, avec cette cravate invariablement de travers, trop grand tout au long de ce quinquennat.

J’entends certains parler de courage, mais quel courage ? celui de fuir ses responsabilités ? A l’entendre hier soir il était parfaitement satisfait de son exercice de la fonction, n’avouant qu’un demi-échec au sujet de la déchéance de nationalité. Pourquoi alors ne pas revendiquer ce bilan dans les urnes ? Le courage, le véritable courage, aurait été de démissionner dès la fin de la deuxième année de mandat tant l’impréparation avait été grande et les non décisions ou décisions prises globalement catastrophiques. La gauche lui reproche de ne pas avoir appliqué son projet, celui pour lequel il avait été élu….Mais comment pouvoir croire encore que la démagogie peut résister à l’épreuve des faits. Il y a les promesses d’avant élection, qui n’engagent que ceux qui les croient, et la dure réalité de l’exercice de la plus haute fonction qui ramène au sens des réalités. Ce pire quinquennat de la cinquième République aura au moins eu un mérite, celui d’avoir mis chacun face à ses responsabilités.

D’autres évoquent la dignité du désormais non candidat. N’était-ce pas la moindre des choses quand on a tout perdu, voire été contraint de mettre son orgueil sous l’éteignoir, que de garder un peu de dignité. Je ne sais ce que retiendra l’histoire dans quelques décennies, peut-être le bilan de commémorations et de cette dignité à partir, en résumé, bien peu de choses. Giscard, si tranquille depuis 1981 dans tous les zappings a désormais un concurrent de choix pour la palme du départ.

Il est patent que c’est surtout de lucidité qu’il s’agit. Ne croyez-vous pas que s’il y avait eu le moindre espoir, la moindre chance, ne serait-ce que de figurer au deuxième tour de la primaire de la gauche, la décision eut été différente. Celui qui avait été élu, non pas sur des idées ou un programme que dans tous les cas il n’a su appliquer, mais plutôt sur le rejet de son prédécesseur, se trouve désormais écarté avec une impopularité incontestable. D’ailleurs, en 2012, j’avais quelques collègues de travail qui s’étaient fait forts de nous annoncer des lendemains qui chantent, des jours heureux où la finance battrait sa coulpe, la fin du chômage de masse et des hausses de salaire inimaginables. Ce club de supporters inconditionnels a vu son effectif fondre comme neige au soleil, au fil des hausses certes mais d’impôts, de l’évolution des statistiques du chômage, des prévisions de croissance qu’il fallait toujours revoir à la baisse, et j’en passe… Actuellement l’électeur de Hollande est rare comme une idée tangible dans le programme des extrêmes, je n’en trouve plus un, à croire que le vote de la présidentielle 2012 a été porté par des fantômes.

Pourtant il ne fallait être ni économiste ni grand devin pour prévoir la fin de cette malheureuse histoire. J’attire votre attention simplement sur un point qui va prendre dans les mois qui viennent une importance croissante.

Que notre France ne soit pas plus égalitaire qu’en 2012 passe encore, que l’inversion de la courbe se fasse toujours attendre (vaste sujet si l’on compare au nombre en valeur absolue toutes catégorie confondues mais c’est un autre sujet), que notre école soit si peu performante, que le socle électoral traditionnel et populaire ait basculé en quatre ans aux extrêmes, passe encore… ce qui m’inquiète plus encore est la gestion de la dette publique.

Entre autres promesses non tenues, Mr Hollande s’était engagé à ne pas augmenter ne serait-ce que d’un euro la dette publique en cinq ans. Les faits lui donnent raison puisque ce n’est pas d’un euro dont la dette a été augmentée mais de trois cent cinquante milliards d’euros. Souvenez-vous que notre futur ex candidat avait raillé son prédécesseur en niant la crise financière mondiale qui avait succédé à la crise des subprimes. Sans recapitalisation des banques et injection de liquidités sur nos marchés financiers, il serait advenu la fin de nos économies, sujet probablement peu étudié à l’ENA où l’on est plus habitué à gaver l’électeur à coup de dette publique qu’en assurer une saine gestion. Pas de crise avant 2012 et 600 milliards d’euros de hausse de la dette pour rien à en croire nos socialistes de 2012. Mais j’aimerais bien savoir (au secours François Lenglet) comment ont été utilisés les 350 milliards de hausse de l’actuel quinquennat. Le contribuable, le retraité ou le chômeur n’en a pas vu la couleur. Les policiers et militaires non plus, qui serviront peut-être de boucs émissaires au nom de l’augmentation de la dépense dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Nous portons, chacun d’entre nous 32.500 euros de dette publique et les comptes ne vont pas s’arranger. Cela fait des mois que notre nation emprunte sur les marchés à taux 0 voire à taux négatifs. L’élection de Monsieur Trump a eu pour effet pervers de faire sensiblement monter les taux d’intérêts et ce mouvement commence à suivre chez nous. Très rapidement la charge des intérêts de notre dette risque de devenir insoutenable et ce, qui que soit le futur Président.

Bien sûr le candidat désormais officiel du parti Communiste a une solution toute prête sur le sujet ; il propose de ne pas rembourser notre dette publique qu’il considère à moitié comme illégitime. Ses amis grecs ont bien tenté de le faire et vu le bonheur extraordinaire où cela les a mené, je doute fort que cette solution soit appréciée par nos concitoyens. Quant à l’extrême droite qui propose de relancer la planche à billets pour lancer une politique de grands travaux, il n’est point besoin d’être économiste pour comprendre que l’on ne gère pas de la dette publique avec de la monnaie de singe.

Je souhaite enfin beaucoup de courage à Monsieur Macron et probablement Monsieur Valls sur ce dernier sujet, seuls qu’ils sont maintenant, et solidairement, en tant qu’ancien Ministre et futur ancien Premier Ministre, responsables du bilan du quadriennat écoulé.

Quant à Monsieur Hollande je reprendrai les termes d’un éditorial paru dans la presse ce jour, la seule liberté qu’il lui restait était celle de choisir le moment de son départ… Dont acte !

 


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