François RUFFIN et les autres nous mènent en BATHO

par Aristide
mercredi 5 juin 2019

Le député de La France Insoumise n’hésite jamais pour proposer de vraies luttes. Il nous a habitué à de nombreuses interventions spectaculaires en tribune, maillot de foot et autres interventions musclées. Mais là n’est plus le sujet. Voilà qu’au lendemain d’une élection où « les résultats sont très décevants » et où EELV croit être un grand gagnant avec 13,5 % des voix, il faut démontrer que l’on est plus vert que les verts.

Je passe rapidement sur la proposition assez ridicule d’interdire les vols domestiques qui pourraient être réalisés en train. Ruffin rejoint donc Batho. Elle qui a abandonné le PS pour Génération Écologie sans passer par la case élection, propose la même mesure avec de petites différences sur la durée des trajets alternatifs.

Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre le désir de surfer sur une « victoire à 13,5 % » des écologistes. Sur le fond, je n’ose calculer l’impact en terme d’économie de libération de CO2 que constituerait une telle interdiction de vols domestiques. Quand on sait que le remplacement de TOUTES les voitures de l’UE ne ferait baisser que de 13 % les rejets en CO2. Un petit calcul assez simple, les transports sont responsables de 30 % des rejets de CO2, le transport routier représente 72 % des transports, et les voitures représentent 60 % du transport routier. Une petite multiplication 30 % x 72 % x 60 % et hop les bagnoles sont toutes à la casse et on a gagné 13 % de CO2. Bon, il faudra produire l’électricité nécessaire pour toutes ces nouvelles bagnoles, fini le nucléaire, il restera d’agrémenter nos paysages de toutes ces jolies éoliennes ou hydroliennes, qui sont aussi très jolies.

Enfin d’après quelques études, il s’agirait de quelques vols domestiques par jour, une trentaine je crois. On voit tout de suite l’impact sur le climat, pour notre planète comme ils disent. Bon, les ceux qui voyagent pour leur turf par avion auront la chance de partir la veille et revenir le lendemain de leurs réunions dans la capitale. Mais là n’est pas le plus important.

 

Le groupe LFI a déposé le 14 mai 2019, une proposition de résolution. Le titre ? Tenez vous bien, l’état d’urgence climatique et écologique.

 

L’état d’urgence, oui, celui qui permet de prendre des mesures exceptionnelles, est régit par Loi n° 55-385 du 3 avril 1955 relative à l'état d'urgence. Pour les curieux, vous trouverez dans les discours de ces mêmes députés toutes les bonnes raisons pour n’en user que dans des circonstances exceptionnelles. Et surtout des circonstances dont on sait qu’il y aura une fin qui n’est pas rejeté aux calendes grecques. Mais voilà, il faudrait donc appliquer une loi d’exception pour « régler », une situation qui prendra des décennies pour voir le début du commencement d’un résultat.

Bon, mais là, je pinaille, la proposition de résolution écrite par Mélenchon doit ouvrir des pistes, proposer une stratégie, donner quelques exemples de mesures urgentes, … Eh bien, ne cherchez pas, passé l’exposé des motifs et les « considérant » qui les rappelle, une simple resucée des différents articles sur le sujet du dérèglement climatique et de la disparition des espèces, viennent les propositions.

Voilà les actions, l’assemblée déclare l’état d’urgence climatique, … et puis l’assemblée déclare l’état d’urgence écologique ..., l’assemblée s’inquiète de l’inaction du gouvernement ..., elle plaide pour la mise en place d’une règle verte qui en gros interdira de consommer ce qui n’est renouvelable, il va falloir fermer un maximum de mines, de carrières, … le pire est dans le dernier paragraphe ou l’on fixe un objectif pour 2050 agrémenté d’une exigence d’emplois non délocalisables. 2050 ! Ils osent. Personne ne sait prévoir à plus de 5 ans, 10 ans pour des sujets très précis sans aléas, les voilà à jouer les Cassandre écologiques

Le groupe LFI essai de prendre en marche le train électoral de l’écologie, un train electoral bondé mais prometteur.

 


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