Fraude au BAC : une solution

par Geneste
jeudi 23 juin 2011

La nouvelle est tombée 24 heures après les épreuves : une copie du premier exercice de l’épreuve de mathématiques du BAC S était publiée sur Internet une douzaine d’heures avant l’épreuve. La réaction du ministère est assez pitoyable : on n’annule pas l’épreuve et on note seulement les 3 autres exercices, non publiés, eux.

Cette décision est tout d’abord particulièrement inique. En effet, les exercices proposés étaient de difficultés différentes et celui concerné par la fraude était particulièrement facile. Cela va donc désavantager l’ensemble des candidats, sauf les fraudeurs. Car, soyons clairs, si un seul article a été publié sur Internet, il est bien clair que le fraudeur avait accès à la totalité de l’épreuve et en conséquence, il a très bien pu distribuer (monnayer ?) les autres exercices à des proches ou connaissances. Quid aussi des élèves qui auraient passé beaucoup de temps sur cet exercice (facile, mais en situation de stress c’est parfois différent) et qui auront donc perdu leur temps en vain ?

Luc Châtel déclare vouloir garantir l’égalité des chances. En réalité il n’assure rien du tout sinon la garantie pour les fraudeurs d’avoir une bonne note à cette épreuve, car, encore une fois, les vrais fraudeurs auront eu accès à tous les exercices. D’un point de vue logique (et ce devrait aussi être le cas d’un point de vue juridique si la justice était logique…), il y a eu fraude, en conséquence, l’épreuve doit être annulée et l’on doit recommencer. Toute autre solution ne peut être qu’un arrangement bancal et illégitime.

Maintenant, compte tenu de ce qui s’est passé cette année et qui s’est peut-être passé dans les années antérieures sans que cela se soit su, si les fraudeurs ont été plus intelligents en ne publiant pas, mais en passant les sujets à des proches, il y a clairement une solution technique simple à ce problème. La voici.

1- Demander avant la fin septembre à chaque professeur de mathématiques en lycée du pays de fournir un sujet type de BAC de sa fabrication avec barème.

2- Faire valider les sujets par un comité ad hoc

3- Stocker les sujets dans une base de données elle-même constituée des épreuves proposées les années précédentes

4- Le jour du BAC, convoquer les élèves à 7h30 (ils doivent être dans la classe à cette heure là)

5- A 7h30, le ministre appuie sur un bouton qui tirera dans la base de données 4 ou 5 exercices au hasard dont la somme des barèmes vaut 20

6- A 7h31, par courriel, les sujets sont envoyés à chaque lycée qui les imprime jusqu’à 7h50

7- A 8h, distribution des sujets aux élèves

 

Une telle procédure peut marcher pour toutes les épreuves et coûterait beaucoup moins cher que celle utilisée actuellement. Mais je ne suis pas ministre…


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