« Gauche » de l’arnaque ou Gauche prolétarienne ? La question de volonté politique… !

par Luniterre
mercredi 1er février 2017

 

Démagogie du "revenu universel", manipulation médiatique à grande échelle à l’appui, l’enfumage du "socialiste de gauche" Hamon à réussi au delà de toute attente à renflouer le grand magasin failli des illusions perdues qu’est devenu le PS…

Le projet "revenu universel" est incontestablement, de l’avis même de tous les "experts médiatiques", la marchandise vedette de cette vitrine "réenchantée" par le spectacle du pantin Hamon, dernier bateleur ressorti des coulisses pour cette foire d’empoigne.

Mais la caractéristique essentielle d’une arnaque réussie, comme celle de Benoit Hamon, jusqu’à présent, c’est de donner l’illusion de répondre à un besoin. Et avec la crise, le besoin est grand, et porte même précisément sur l’essentiel, le moyen de survivre à la précarité.

Faire accepter la précarité, et payer la paix sociale le moins cher possible, et voire même, extraire encore un profit de ce "nouveau contrat social", tel est la problématique du système capitaliste.

De même, les arnaques les plus réussie et quasiment "imprenables" sont celles où les victimes adhèrent d’elles même au système qui les dépouille, habilement persuadées qu’elles s’y retrouveront positivement, au final.

Dans ce processus, la parole médiatique, faite de complicité "experte" et de "contradicteurs" qui accréditent eux-même l’idée en défendant des options ouvertement hostiles aux victimes, comme la tristement fameuse "loi El Khomri", cette parole achève de "créer l’ambiance" dans laquelle les victimes se trouvent mises en confiance et foncent d’elles mêmes vers le piège… !

Et ainsi le phénomène "Fillon de gauche", l’outsider que l’on avait soi-disant "pas vu venir" peut fonctionner jusqu’au bout, jusqu’à propulser une marionnette de plus sur le devant de la scène, au point d’en faire un "présidentiable crédible" de plus, après Fillon lui-même, Macron, et les autres marionnettes, plus anciennes, dont les ficelles usées n’arrivent plus à duper un public assez nombreux.

A quoi bon ce trop plein, serait-on tenté de s’interroger… Mais la caractérisation première du phénomène, comme "Fillon de gauche", donne déjà la réponse : le système n’a jamais de trop de ces roues de secours, gonflées de prétentions tellement surfaites qu’elles font "pschitt" au moindre accroc politique, et sans une alternative toute prête, le "vide" politique pourrait amener la fin des chimères et des illusions médiatiques qui tiennent le chaland en attente "respectueuse", loin de toute vindicte un tant soit peu rebelle, sinon révolutionnaire…

Après l’épisode "malencontreux" de la loi El Khomri, qui avait un instant menacé de réveiller les consciences de classe laborieusement endormies par plusieurs décennies de propagande populiste et sociale-fascisante, trouver un moyen de renouer l’adhésion populaire à une "alternative" bidon était une nécessité…

C’est, pour l’instant, chose faite, semble-t-il.

Un piège anti-social, celui de la Loi El Khomri, pouvait donc en cacher un autre, encore plus efficace et mieux dissimulé, le prétendu "revenu universel", pour nous faire "accepter" la précarité comme un état "normal" de la société "moderne" !

Le tour de passe-passe est d’autant plus réussi que l’adhésion première à ce plan de misère organisée vient des soit-disant "forces contestataires de gauche" qui avaient pris prétexte du mouvement populaire contre la Loi El Khomri pour avancer en douce leur camelote "utopiste" dans les assemblées formellement très "démocratiques" type "nuit debout" et autres…

Carton plein, donc, pour les manipulateurs issus de la petite bourgeoisie "contestataire" et de la bobocratie en mal de reconnaissance auprès des élites du système.

Que faire face à ces déferlantes multiples ? Après le national-populisme Lepéniste, après la vague "manif pour tous" recyclée dans le "Fillonisme", la vaguelette "Macroniste" dans les starting-blocks, voici la vague du plus vague, le "revenu universel"…

Une résistance sociale réelle est-elle encore possible, dans ces conditions ? Une gauche véritablement prolétarienne peut-elle se reconstruire et trouver enfin sa voie politique vers une issue anticapitaliste, seule capable de mettre fin à cette course au précipice à laquelle nous convie hypocritement le système en crise ?

 

C’est la seule question politique qui vaille.

C’est la question de volonté politique.

"Là où il y a une volonté, il y a un chemin" nous disait Lénine.

 

Encore faut-il trouver le bon.

 

Incontestablement, il existe une volonté, émanant d'une partie importante du capitalisme mondialisé, d'imposer une "nouvelle paix sociale" reposant sur l'acceptation passive, par les peuples, d'une misère organisée "rationnellement" et stabilisée à un niveau de survie très faible, via le "revenu universel". Benoît Hamon s'en est fait le porte parole en France.
 

Les prolétaires doivent-ils rentrer en négociations et marchandages pour "aménager" ce confinement dans la précarité ?

 

Alors que le principe n'en est pas le partage du travail, mais bien le partage et la mutualisation de la misère, aux dépends de tout ce qui reste encore des droits sociaux hérités des luttes sociales passées.

 

Il ne s'agit pas non plus de s'arc-bouter défensivement sur des compromis sociaux qui ont fait leur temps et constituent des impasses, mais bien d'ouvrir la voie d'un nouveau partage du travail, tenant compte aussi bien des moyens modernes de production que des nouveaux moyens de communication, d'information et d'échanges, permettant une gestion démocratique, répondant aux besoins réels, ce qui exclut le principe même du capitalisme.

 

De cette conclusion il ressort qu'une conception véritablement socialiste du partage du travail, c'est d'abord le partage du temps de travail globalement nécessaire pour répondre aux besoins sociaux réels, et donc la durée moyenne individuelle de ce temps de travail ne peut pas être fixée de façon arbitraire.

 

Il est probable, et même évident, vu les moyens modernes de production, qu'elle soit très inférieure à ce qui se pratique actuellement sous le capitalisme, où certains sont surchargés de travail "rentabilisé" et d'autres rejetés dans la précarité et le chômage.

 

Cette revendication de partage du travail n'a donc aucun rapport avec le réformisme social-démocrate, ni avec sa dérive sociale-fasciste, en gestation autour du projet "revenu universel".

 

Luniterre

 

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Sur le même thème, voir :

Hamon, 2ème tour, Ou l’arnaque relookée… !

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/hamon-2eme-tour-ou-l-arnaque-189059

Dans les commentaires à la suite, les éléments d'un débat sur la valeur-travail, la loi de la valeur, et la possibilité de construire une alternative réaliste et non "utopique".

Ce thème était déjà abordé ici :

Primaires de « gauche » : la Valeur-Travail est-elle condamnée ?

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/primaires-de-gauche-la-valeur-188867

 

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Source de l’article actuel :

Tribune Marxiste-Léniniste

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/01/30/gauche-de-larnaque-ou-gauche-proletarienne-la-question-de-volonte-politique/

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