Gaz de houille et trouille d’un fiasco écologique
par gruni
lundi 8 août 2022
"Au nom de la guerre en Ukraine, ne ressortons pas tous les projets fossiles" est le titre d'une tribune sur le site "Reporterre", adressée par plus de 70 associations à l'exécutif, pour qui l'écologie n'est pas vraiment une boussole journalière. Bien qu'il serait malhonnête de prétendre que la macronie reste les bras ballants face au coup de grisou climatique déjà en cours. Certes, le gaz de Moselle s'il était exploité, ne remplacerait jamais celui de Poutine, au mieux 5% et encore au doigt mouillé.
L'exploitation du gaz de houille mosellan sur un potentiel de 31 milliards de m3 de gaz certifié sur 191 km2, pourrait diminuer un peu notre dépendance au gaz russe. Mais, peu importe pour les écologistes vent debout contre le projet.
Le courroux vert s'explique en partie pour la raison suivante, selon eux : L’obtention du permis "Bleue Lorraine", impliquerait le forage de 400 puits sur 191 km² et mettrait en péril la ressource en eau potable, détruirait des terres agricoles, et libérerait d’importantes quantités de méthane, puissant gaz à effet de serre.
Pour un non spécialiste de l'exploitation gazière, comment éviter de se faire rouler dans la farine ou pire encore dans les boues de gaz de houille qui disparaissent étrangement… Un mystère résolu par "Reporterre".
Qui croire, comment savoir, à qui faire confiance, la vérité ne crève pas les yeux, surtout si elle se trouve à 1000 mètres de profondeur dans une veine du charbon mosellan.
L'entreprise "La Française de l’Énergie" qui voudrait extraire le gaz de couche "propose d’effectuer des forages verticaux jusqu’à 1 000 mètres de profondeur en moyenne, puis de diriger ce forage à l’horizontale pour déployer des drains. Par aspiration de l’eau, une dépression ferait alors remonter le gaz à la surface. « Il n’a jamais été question d’utiliser la technique de la fracturation hydraulique, qui est de toute façon interdite en France »
Voilà qui ne convainc pas les écolos ni des élus locaux. Pour eux, "le chemin à suivre est celui d’une vraie transition énergétique, de la sobriété, de la modification de nos modes de consommation et de transport. La crise internationale actuelle nous invite à cesser sans délai la course en avant dans le domaine des énergies, quelle qu’en soit la source — et à rompre notre dépendance aux énergies fossiles d’où qu’elles proviennent. nous montrent comment se passer des importations russes sans nouvelles infrastructures et sans nouvelles exploitations fossiles".
Avant de retourner à la mine, un regard rapide sur les législatives en Moselle
La Moselle, un département comme d'autres parfaitement labouré par le RN lors des dernières élections législatives. Totalement absent de 2017 à 2022 le parti de Marine Le Pen occupe maintenant trois sièges en Moselle grâce à Kévin Pfeffer, Alexandre Loubet et Laurent Jacobelli. Il se trouve que Christophe Arend, député LREM de la 6e circonscription de Moselle (Forbach) et Hélène Zannier, députée LREM de la 7e circonscription de Moselle (S't Avold), tous deux battus, avaient signé avec 66 élus de la majorité une tribune publiée sur franceinfo, contre l'exploitation du gaz de couche. Là n'est certainement pas la seule raison de leur défaite aux législatives, mais le signe d'une certaine désespérance envers la gauche comme la droite ainsi que la macronie.
1.2 Avis des communes
Les 40 communes incluses dans le périmètre ont été sollicitées pour émettre un avis sur la demande de concession. D’après le tableau fourni par les services de la préfecture, 14 communes ont délibérées dans le délai de 30 jours impartis. Parmi ces 14 municipalités, 4 ont donné un avis favorable, 7 un avis défavorable, une un avis réservé et 2 ne se prononcent pas. L'avis des 26 autres communes est donc réputé favorable. Le bilan officiel est donc de 30 avis favorables, 7 défavorables,1 réservé et 2 sans avis. Certaines communes (dont 5 hors délai légal des 30 jours) nous on fait parvenir par le biais des observations une copie de leur délibération sur le sujet. Elles sont au nombre de 6 dont 5 défavorables et 1 réservée. (1 défavorable déjà prise en compte dans le bilan officiel).
Avec Olivier Labussière, géographe, chargé de recherches au CNRS
En conclusion
Un article du "Républicain Lorrain" de ce dimanche concerne une lettre en date du 25 juillet du président du Distict urbain de Faulquemont (François Lavergne) qui presse le gouvernement d'autoriser l'exploitation du gaz de houille. Une exploitation qui "permettrait de produire du gaz avec une empreinte carbone dix fois plus faible que celui importé en France aujourd'hui". C'est maintenant au président Macron d'aller au charbon et de décider. Que sa réponse soit positive ou non, ça pourrait faire du bruit.