Gaza, tartuffes et compagnie

par Henri Diacono
mardi 14 octobre 2014

 Reprise par nombre de médias internationaux, et français notamment, une dépêche de l’Agence France Presse datée du Caire le 12 janvier relate la réunion dans la capitale égyptienne « d’une communauté internationale » au sujet de Gaza. Pas pour l’aider à se défendre d’Israël mais pour lui permettre de se reconstruire…Une fois de plus. Un bal de nations tartuffes, identique à celui qui s’était tenu au Caire toujours en 2009, et dont les peuples n’ont pas conscience de leurs turpides.

 Ils sont cinquante, associations comprises dont l’ONU avec à sa tête son secrétaire général, à siéger au Caire pour cette cause (? !). Le gratin de la planète, surtout côté occidental et monarchies moyen-orientales. Un panel de « sages » (mon œil) destiné à récolter près de 6 milliards de dollars dont la moitié serait consacrée à la reconstruction dans cette bande palestinienne où s’entassent plus d’un million cinq cents mille sujets, de tous les bâtiments, surtout des immeubles d’habitation, détruits lors de la énième opposition armée avec Israël, en juillet et août derniers. Celle-ci, alors que Gaza vit sous blocus israélien depuis huit ans, s’était soldée par la mort de 2.200 palestiniens et 73 israéliens.

 Le silence a été observé sur la destination future de l’autre moitié du « don ».

 Et voilà que sous la houlette de John Kerry, secrétaire d’Etat des USA, grand voyageur et beau parleur, question générosité, souvent imposée en contre partie d’une alliance ou d’un silence, tous ces messieurs promettent de débloquer des tas de dollars en faveur des pauvres palestiniens trimbalés dans des guerres depuis prés de 70 ans. Qui offre un milliard d dollars, (Qatar) 212 millions de dollars (US) avance sur une somme de 400 millions étalés sur un an et enfin 450 millions de la part de l’Union Européenne (mais elle est riche cette Union).

 Bien d’autres auraient annoncé leur contribution, sans toutefois en préciser le montant. Mais qu'ils ne le feront qu’à la condition, avancée également par le Qatar, les Etats Unis et l’Union Européenne, que les deux belligérants (Israël et Palestine) reprennent leurs pourparlers de paix et non plus de cessez le feu. La perspective d'une relance des négociations a été mal accueillie par le ministre des Affaires étrangères d'Israël, qui n'avait pas été invité au Caire."Il faut voir dans quel cadre et sur quels points porteraient ces négociations. Si elles ne portent que sur les exigences palestiniennes alors c'est peine perdue", a tranché Avigdor Lieberman, dont le pays maintient toutes ses demandes, notamment le désarmement des combattants des islamistes du Hamas qui dirigent de facto Gaza.

 Il eut été préférable peut-être, en dehors de tout ce tralala, que ces Etats généreux fassent, en leur temps, l’économie de cette fortune prélevée dans les poches de leurs contribuables et que par leur puissance redoutée, sitôt le conflit éclaté, obligent les ennemis à s’entendre. Quitte a brandir d’importantes sanctions économiques à leur égard ; sembalbles çà celles prononcées envers la Russie, et dont vraisemblablement Israël aurait eu à le plus souffrir.

 Et si comme toujours cette corne d’abondance retournait - comme ce fut souvent le cas ailleurs de par le monde - dans les pays donateurs par l’entremise de leurs sociétés du bâtiment, leur savoir faire et leurs engins et même leurs architectes et techniciens ? Et qu’on ne me dise pas que le ciment et le béton seront livrés par …Netanyahou !


Lire l'article complet, et les commentaires