Génétique : Arabes et Berbères font partie des ancêtres européens

par Hannibal GENSERIC
samedi 28 mars 2015

Des études sur l'ADN ont permis de catégoriser tous les êtres humains sur Terre en une série de groupes généalogiques descendants d'un ancêtre commun à un moment de la préhistoire. On appelle ces catégories des haplogroupes. Il y a deux sortes d'haplogroupes : les haplogroupes définissant le chromosome Y (Y-ADN) hérité de père en fils, et ceux de l'ADN mitochondrial (ADN mt), toujours hérité par la mère. Le premier renseigne donc sur les ancêtres de la lignée agnatique (ou patrilinéaire), et la seconde sur la lignée cognatique (or matrilinéaire).

Les haplogroupes Y-ADN sont également utiles pour déterminer si deux individus apparemment non apparentés mais portant le même nom de famille descendent bel et bien d'un même ancêtre dans un passé pas trop lointain (3 à 20 générations). Pour le savoir, on compare les haplotypes des marqueurs STR. Les tests de SNP quand à eux permettent de retracer ses origines ancestrales beaucoup plus lointaines, et d'identifier le groupe ethnique antique auquel nos ancêtres appartenaient (par exemple celtique, germanique, slave, greco-romain, basque, ibérien, phénicien, etc.).
 

Haplogroupe J1

 
J1 est un haplogroupe typiquement sémitique, constituant la plus grosse partie de la population de la péninsule arabe. Sa plus forte densité a été constaté au Yémen (72%), qui doit être sa terre d'origine. La conquête musulmane du Moyen Orient, de l'Afrique du nord, et dans une moindre mesure de l'Espagne et de la Sicile, propagèrent J1 bien au delà de l'Arabie, créant un nouveau monde arabe.
Répartition de l'haplogroupe J1 en Europe,
au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

 

Haplogroupe E1b1b

 
L'haplogroupe E1b1b (anciennement E3b) représente la dernière migration majeure directe d'Afrique vers l'Europe. On pense qu'il serait apparu dans la corne de l'Afrique il y a environ 26.000 ans, et se serait dispersé en Afrique du Nord et au Proche-Orient au cours du paléolithique tardif et du mésolithique. Les lignages paternels E1b1b sont étroitement liées à la diffusion des langues chamito-sémitiques.
Les langues chamito-sémitiques sont réparties généralement en cinq branches :

 

L'haplogroupe E1b1b pourrait bien être associé avec le premier développement du mode de vie néolithique et l'avènement de l'agriculture, que l'on pense à l'heure actuelle s'être développée dans le Croissant Fertile

Croissant fertile
mais qui aurait pu apparaître plus tôt dans des régions du nord-est de l'Afrique désormais recouvertes par le désert du Sahara. L'agriculture s'est ensuite propagé du Proche-Orient vers l'Europe, dans un premier temps principalement par des éleveurs d'ovicapridés. 
 
Répartition de l'haplogroupe E1b1b en Europe,
au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
 
Cinq sous-clades majeurs d'E1b1b (V12, V13, V22, M81, M123) tirent leurs origines du nord-est de l'Afrique avant le néolithique. La plupart des sous-clades principales sont par conséquent présentes pratiquement dans toutes les régions où l'on trouve E1b1b. La seule exception est la Norvège, la Suède et la Finlande, où seul E-V13 semble être présent.
 
E1b1b1a1 (ou E-M78, anciennement E3b1a) est la variété la plus commune de l'haplogroupe E entre européens et proche-orientaux. E-M78 est divisé en 4 branches principales : E1b1b1a1 (E-V12), E1b1b1a2 (E-V13), E1b1b1a3 (E-V22) et E1b1b1a4 (E-V65), chacune subdivisée en d'autres sous-clades.
 
E-M81 est probablement originaire de la corne de l'Afrique, bien que sa présence soit très limitée de nos jours (1,5 % en Somalie, 5 % au Soudan). M81 a colonisé l'Afrique du Nord et le Levant et est devenu la lignée dominante des Berbères d'Afrique du Nord-Ouest, presque certainement à cause d'un effet fondateur. Dans le centre et le sud du Maroc E-M81 peut culminer à plus de 80 % de la population. M81 se retrouve également dans la péninsule ibérique et, dans une moindre mesure, dans le sud de l'Italie (1-2 %) et le sud de la France (0,5 %). M81 est particulièrement fréquent en Estrémadure (15,5 %), en Andalousie (13,5 %), dans le sud du Portugal (11 %), dans le nord-ouest de la Castille (10 %) et en Galice (10 %). Le pourcentage le plus élevé de E-M81 en Europe se trouve parmi les Pasiegos (30 %), une communauté isolée vivant dans les montagnes de la Cantabrie (au Nord de l'Espagne, elle est délimitée à l'Est par la Communauté autonome du Pays basque, et au Sud par la Castille-et-León) .
 
Hannibal GENSERIC
 
Source : http://www.eupedia.com/europe/origines_haplogroupes_europe.shtml
 
VOIR AUSSI : Génétiquement, les Maghrébins ne sont pas des Arabes

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