Germanophobie : quand Sarkozy parlait de la solution finale

par Imhotep
mardi 6 décembre 2011

Audiard, je crois, disais quelque chose comme, dans le désordre,  ils osent tout c'est à cela qu'on les reconnaît et Dac continuait par quand les bornes sont dépassées il n'y a plus de limites. Ceci était dit avec ironie et humour, nous pouvons les reprendre à notre compte mais avec colère, indignation et honte pour notre pays, honte pour notre pays qui engendre et met au pouvoir un homme politique tel que Nicolas Sarkozy, l'ignare absolu, le menteur pathologique, l'amnésique volontaire. Il n'est pas immoral, il est amoral, il n'y a pas de bornes à dépasser pour lui car il n'a jamais eu de limites dans le reniement, le mensonge, l'exaltation des plus bas instincts et car lui aussi ose tout avec une presse qui m'effraye par sa mémoire inexistante et son incapacité à rappeler des faits connus et simples.

Il est vrai que cette presse ne se pose pas la question de savoir pourquoi il faut aller à Toulon au coût de 300 000 € en pleine crise pour faire un discours quand Merkel (Bismarck selon Montebourde) le fait à moindre frais devant les élus et non devant une salle de meeting remplie par des cars de sympathisants de l'Union of Money Profit. Il est vrai aussi qu'elle oublie de dire que dans ce discours oser parler de 30 ans d'inactions et de rendre l'histoire coupable de ce qui nous arrive comme si le temps était contractile et que les périodes, dans ces 30 ans, où Sarkozy fut ministre du budget puis président de la République Française depuis quatre ans et demi avec tous les pouvoirs n'avait pas eu le temps de rectitifier le tir tordu de ses prédécesseurs est d'une indécence absolue.

Cette presse donc ne fait aucun de ses devoirs minimaux, dont celui sanitaire de rappeler ce qui est une honte pour notre pays, la campagne électorale de Nicolas Sarkozy qui lors de plusieurs meetings (Metz, Caen, Nice et je crois Marseille) a usé d'un discours odieux attisant les plus bas instincts d'un nationalisme belliqueux et destructeur. Il disait ceci : Je voudrais rappeler à ceux qui critiquent tant la France de l'intérieur comme parfois de l'extérieur. Que la France est un des rares pays au monde, à n'avoir jamais cédé à la tentation totalitaire. La France n'a jamais exterminé un peuple. La France n'a pas inventé la solution finale, la France n'a pas commis de crime contre l'humanité, la France n'a pas comis de génocide.

Voici une vidéo édifiante avec une traduction en allemand pour montrer le mal que cela a pu faire en Allemagne d'un pays qui historiquement fut son ennemi mais aussi qui historiquement avec De Gaulle et Adenauer, Giscard et Schmidt puis Mitterrand et Kohl, des hommes venant d'horizon politique différents et même adversaire qui ont scellé l'amitié franco-allemande, a prôné le pardon et la réconciliation.

 

Sarkozy cet ignare amnésique volontaire ignore donc le procès de Papon, la rafle du Vel d'hiv, les guerres de religion, l'esclavagisme, le colonialisme.

C'est évidemment honteux et révoltant d'user de ces arguments en campagne électorale quand la Fance est un des fondateurs historiques de l'Europe et que chacun sait qu'en 2008 elle présidera cette Europe qui fut déchirée et qui tente de se réunir. Mais ce n'était qu'un candidat, assez monstrueux dans sa campagne. Les Français l'ont élu et c'est une tragédie pour notre passé et notre avenir. Donc, cependant ce n'était qu'un candidat. Elu, il a fait pire, non dans l'exaltation des bas instincts car en parlant de la solution finale il était difficile de faire pire et pis, mais de par sa position. C'est en tant que Président de la République qu'il a continué nous engageant, nous Français, dans ses propos. 

Ce fut lors de son premier discours de Président de la République alors qu'il allait rencontrer le soir-même Angela Merkel qu'il a fait ce discours complètement déplacé, en campagne permanente pour satisfaire les tripes de ses troupes, il a eu ce discours décalé, hallucinant, qui n'avait pas sa place dans un premier discours de nouvel élu qui doit s'attacher à la concorde et de tenter de révéler le meilleur d'une population et non de s'appuyer sur ses volontés de vengeance et de montrer d'un doigt accusateur un ennemi.

Son premier discours officiel fut donc au bois de Boulogne le 16 mai 2007. Quelle est donc cette sombre idée de commencer ce quinquennat par parler de la Gestapo, car si on parle de martyrs c'est qu'il y a des bourreaux ? S'il ne faut pas oublier, il n'y a aucune raison politique, historique, républicaine d'attiser des haines anciennes et en plus en commettant des erreurs magistrales concernant Guy Môquet.

 

Voici donc le début de ce discours, alors que le soir-même Sarkozy doit rencontrer Merkel, et lisez la violence inouïe de ces paroles : Nous voici donc au Bois de Boulogne, en ce lieu tragique où 35 jeunes résistants furent fusillés par la Gestapo il y a 63 ans. Massacre inutile, absurde, à quelques jours seulement de la libération de Paris alors que tout est joué. Ce n’est pas un acte de guerre. C’est un meurtre perpétré de sang-froid, un acte de vengeance. Au moment même où ils sont exécutés, les 35 résistants capturés par traîtrise sont déjà des symboles. Ils le sont aux yeux mêmes de leurs bourreaux. Sur les visages des 35 martyrs dont beaucoup ont à peine 20 ans, les bourreaux lisent leur défaite désormais inéluctable et, ce qui leur est plus insupportable encore, la préfiguration d’un avenir où ils n’auront plus leur place. Ils ont trop tué. Ils ont trop de sang sur les mains. Ce ne sont plus des soldats, ce sont des assassins qui ne sont plus mus que par le seul instinct de mort et de destruction. Ici en ce 16 août 1944, ces 35 jeunes Français qui vont mourir incarnent ce qu’il y a de plus noble dans l’homme face à la barbarie. Ici en ce 16 août 1944 ce sont les victimes qui sont libres et les bourreaux qui sont esclaves.

Vous remarquerez sans aucune difficulté la violence de ces propos. Vous remarquerez que cela n'a rien d'historique dans sa célébration car la date est le 16 août 1944 donc il y a 67 ans et ce n'est pas date à date, donc aucune raison historique de cette commémoration. Vous remarquerez l'insistance d'accuser, de parler de bourreaux, d'assassins et donc de montrer du doigt ce peuple qui a permis à Hitler et à ses hommes de main de massacrer pour l'avoir mis au pouvoir. Bien évidemment que personne - enfin presque personne, car il y en a certains qui sont d'accord - ne peut accepter une seconde les massacres et tortures, mais ce n'est ni le temps ni l'honneur de la France d'en parler comme discours d'intronisation d'un nouveau Président de la République et d'en faire le symbole de son quinquennat. C'est vouloir se rehausser en abaissant les autres, c'est montrer un ennemi mortel et sanglant afin d'unir le cœur des Français non dans la bonté mais dans ce sentiment de vengeance qui détruit aussi celui qui veut se venger. La justice et la loi ont bien été inventées pour éviter que l'on se fasse justice soi-même.

Sarkozy commence son discours en disant que la lettre de Guy Môquet l'a ému, comme si c'était sa lettre de chevet. Mais c'est aussi avec cette lettre une grave erreur historique. Guy Môquet n'est pas un résistant, c'est un membre de la jeunesse communiste qui distribuait des tracts, non pour résister, mais pour demander la paix. Ce qui est sans doute louable, moins s'il s'agit de rester dans un statut quo où la France est envahi. Il sera exécuté, malheureusement pour lui, non pour ses actes de bravoure, mais parce qu'il y eut un attentat et que les Allemands ont demandé aux Français, ce qui a impliqué la France dans l'exécution de Guy Môquet (ce qui prouve à quel point Sarkozy est un ignare et ne comprend pas qu'en honorant la mémoire de cet adolescent il montre la complicité de la France, de choisir ceux qui seront exécutés) et il sera choisi donc non pour sa résistance mais parce qu'il est communiste. Il sera fusillé, ce qui est une tragédie, non pour fait de résistance, le contraire de ce que veut montrer Sarkozy. Il le sera pour fait politique et par un malheureux hasard, des circonstances dont il n'est que le fétu de paille mais non un acteur volontaire, comme le serait un résistant. Ceci ne remet ni en cause la tragédie de sa mort, ni son injustice, mais le symbole dont il est fait usage et ce à l'encontre et sans l'autorisation de sa famille qui ne le voulait pas. De plus cela est donc sanctifier le communisme dont il ne faut pas oublier (je parle ici des instances dirigeantes du PCF) qui fut jusqu'en 1942 l'allié objectif de l'Allemagne à cause du pacte de non agression germano-soviétique. Cette lettre de Guy Môquet fit donc une erreur historique, politique et symbolique. Il y a mille autres manières de donner un élan à la France et les exemples ne manquent pas en passant par Pasteur, Lavoisier, Maud Fontenoy, Jean-Loup Etienne, des exemples qui nous bonifient il y en a des centaines. Ceux de la guerre ne sont pas de mises.

Il nous a donc engagés, nous Français, dans son discours honteux du bois de Boulogne où ressort un relent nauséabond de germanophobie, l'Allemand assassin, l'Allemand de la Gestapo. On est loin, très loin de Bismark.

Mais il a continué avec cette autre effarante histoire de l'adoption par les élèves d'un enfant de la Shoah ! Comment imaginer une horreur pareil ? Comment oser demander à un enfant encore sensible au possible de s'attacher à un autre enfant dont il saura par avance que toute la fin de sa vie ne sera qu'horreur et souffrance ? L'horizon de son amitié virtuelle et passée ne sera que cauchemare et souffrance ! Il faut être malade pour imaginer une chose pareille. Ou amoral et pour qui ne compte que le coup électoraliste.

Sarkozy qui a parlé de la solution finale, qui a parlé de la Gestapo, qui a voulu la lecture de la lettre de Guy Môquet et le parrainage d'un enfant de la Shoah, à propos de Germanophobie, n'a qu'une seule chose à faire : la fermer.

 

 

Il nous reste un peu moins de six mois pour nous débarrasser de ce pouvoir. Faisons notre Révolution en 2012, et avant si possible.
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