Gilets Jaunes // Macron : Vers un KO final

par George L. ZETER
lundi 29 avril 2019

Que se passe-t-il ? La remise en cause de la représentation démocratique par les gilets jaunes et de l’autre, les apparatchiks qui s’accrochent à leurs titres, prébendes, avantages et passe-droits. C’est une France absolument irréconciliable, car, la vague de fond qui monte qui monte est nourrie par un désir des Français très nombreux à être partie prenante dans la société dans laquelle ils grandissent, vivent et meurent. Il va de soi, que « le vieux monde » ne l’entend pas de cette oreille et veut à tout prix s’agripper à la dernière bouée jusqu’à ce que le navire coule.

Nous sommes bien devant une révolution qui selon le Larousse : « comme un changement brusque et violent dans la structure politique et sociale d'un État, qui se produit quand un groupe se révoltant contre les autorités en place »[1] Il y a en effet un changement brusque et violent dans la structure de pensée de millions de citoyens, qui semaine après semaine réalisent toute la duplicité, la manipulation, le mensonge et le mépris de cette caste aux manettes depuis des décennies et qui a vendu le pays aux intérêts particuliers des financiers. Macron et ses semblables auront beau utiliser tous les stratagèmes afin de tuer dans l’œuf cette révolte, qu’ils ne comprennent pas, mais dont ils ont une peur bleue, rien n’y fera, car, lorsque l’esprit de révolte est lancé, on sait d’où ça part, mais on ne sait pas où cela s’arrêtera. Ne jamais oublier que la « révolution », comme le « réformisme » vise à une transformation de l'organisation de la société, mais elle s'en distingue du fait qu'elle se présente comme une crise, un rapport de force se manifestant généralement par la violence ; et là-dessus... Nous sommes servis !!!

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Pour illustrer mon propos je vais résumer le dialogue entre deux invités sur la chaine RT-France, qui à mon avis est très symptomatique de ce que je viens d’avancer, à savoir : deux mondes qui se côtoient en s’ignorant.

Le 1er qui parle est William Thay, un trentenaire, tête bien faite, bardé de diplôme. Celui qui intervient en second, est Hervé Lièvre, la soixantaine, tête bien faite, bardé de diplôme ; donc, deux hommes qui peuvent en théorie discuter... Eh bien non, car, durant tout cette interview ils ne feront que décrire les aspirations de deux univers qui ne peuvent vivre dans une société identique. A la question sur la conférence de presse de macron jeudi dernier et du grand débat :

- William Thay répond : « emmanuel macron n’a pas réussi à répondre à la crise, une crise sociale, territoriale, identitaire et la question de l’impuissance de l’état. Emmanuel macron incarne l’échec de cette crise. »

- Hervé Lièvre : « ses mesurettes comme il est dit sont assez importantes, si le president en avait proposé deux fois plus les gilets jaunes seraient tout autant mobilisés ; quant au RIC, qui fait parti des slogans importants, je suis ravi que le president n’ait pas donné suite à cette proposition, car je suis un défenseur de la démocratie représentative et non pas de la démocratie d’opinion... »

Une parenthèse : ce monsieur Lièvre, est 1er adjoint du maire de Chaville depuis 2008, conseiller territorial Communauté d'agglomération Grand Paris Seine Ouest aussi depuis 2008. Il a été chargé de mission au Ministère de l'Enseignement Supérieur et directeur du Centre de ressources et d'information sur les multimédias pendant 20 ans. En résumé, un homme du sérail qui a tout à perdre d’un changement de structure de notre société. Ces citoyens vieillissants, qui ont fait tourner plus ou moins bien la machine durant ces 40 dernières années, ont gros à perdre, et leurs petits intérêts particuliers pourraient bien disparaître avec cet élan de vouloir tout chambouler, entre autres, leurs rentes de situation. En comparaison, « le jeunot » n’a pas eu le temps de jouer les cumulards et grand bien lui fasse, il garde ainsi l’esprit clair et affuté.

- William Thay répond : « pour vous répondre, ce qu’attendent les gilets jaunes car nous sommes dans une situation difficile qui date du choc pétrolier de 1974 et de quelles perspectives le president peut-il proposer à la nation ? Le pays baisse dans tous les classements, que ce soit au niveau économique, éducation, social, et au niveau du creusement des inégalités et c’est inacceptable dans un pays comme la France. »

- Hervé Lièvre : « le president fait ce qu’il peut, mais le délire selon moi est d’imaginer qu’un homme aussi brillant, bien formé grâce à une excellente école qu’il envisage de fermer. () les gilets jaunes ont raisons, si les salaires étaient plus élevés, si il y avait plus de services publics si...tout allait mieux ce serait mieux. () ce n’est pas le president qui peut résoudre ces problèmes, mais les français eux-mêmes. () « Le cri de macron démission ! me semble un enfantillage »

- William Thay : pour le president tout ce qui fonctionne il le casse, et tout ce qu’il faudrait changer, il ne le change pas. »

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Ce face à face si vous avez la curiosité de regarder la vidéo jointe, met en scène ces deux personnages, qui ne sont pas de 1er plan au niveau national, mais met en perspective ce qui a fait germer le mouvement des gilets jaunes : une France à la Juppé, droite dans ses bottes, pleine de certitude de : ce qui fut, sera encore, inéluctablement ! Et puis, il y a cette autre France qui veut elle, que le citoyen soit traiter en adulte pensant, capable de prendre en main son destin et celui de sa nation ; Bref, comme si le grand cayon du Colorado les séparait à jamais !

John Kennedy le jour de son serment n’a-t-il pas dit aux Américains : « ce n’est pas ce que l’Amérique peut faire pour vous, mais ce que Vous, pouvez faire pour l’Amérique...  » Encore faut-il en tant que citoyen avoir la possibilité légale de pouvoir faire quelque chose ? Et actuellement, à part courber l’échine, payer en se taisant, voir les « gros » rouler carrosse, se goberger, s’octroyer des salaires et des retraites honteuses ; Voir des financiers tels Arnault balancer des 100 millions et la même semaine être redressé fiscalement sur 2,5 milliards pour fraude fiscale, et bien, c’est ce qui est proposé actuellement, et ce « n’est pas notre projet ! ». Et dans cette 5eme république, impossible de virer un incapable à la tête de l’état, comme si nous devions subir tel, un Charles VI, roi surnommé « le Fol, le fou » qui régna de 1380 – 1422, et qui comme Macron dut subir des révoltes par les Maillotins, (les gilets jaunes de ces temps) dans les grandes villes du royaume et qui dut aussi composer avec son « oligarchie » qui puisait sans vergogne dans les caisses... Comme un bis répétitas de l’histoire quoi...Mais la grande différence avec macron c’est que ce pauvre Charles avait aussi un deuxième surnom : « Le Bien-Aimé »... Et là, hélas, ce n’est pas gagné !

Georges Zeter/avril 2019

vidéo de RT

https://www.facebook.com/RTFrance/videos/2020081161633095/


[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution


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