Good bye Pompidou

par Yohan
lundi 25 mars 2013

Ce parallèle avec le fameux Good bye Lenin m’est venu en parcourant la lettre de Gérard Lanvin en réaction à l’affaire Depardieu, un écrit d’une maléfique évidence au demeurant.

Cette histoire d’une femme tombée dans le coma après un infarctus, quelques jours avant la chute du mur, à qui l’on cache à son réveil les changements dans son Berlin nouveau …le dévouement de son entourage qui se démène comme diable pour lui dénicher un pot de cornichons Spree (authentiques corniflards made in RDA et disparus des étals), m’avait ému aux larmes….

Cette histoire, c’est un peu/beaucoup la nôtre. Celle d’une France tombée de son piédestal et dont on continue d’entretenir l’illusion de splendeur, pour ne pas la traumatiser, pour empêcher que son rêve de grandeur éternelle ne parte en fumée, la préserver envers et contre tout, quoiqu’il advienne...

Pour cela, il fallait promptement mettre en couveuse une nouvelle portée de politiciens que rien ne rebute et des journalistes ad hoc pour entretenir l’illusion. L’un comme l’autre ont été à la hauteur de leur tâche, notre formation professionnelle pour une fois à son zénith.

Drucker est toujours aux manettes et Champs-Elysées nous est revenu cloné. Les dimanches ressemblent à nouveau aux dimanches, la voix de son maître est toujours là qui rassure. Au journal de JPP, notre France est mise à l’honneur et dieu sait si j’aime cette France des terroirs, éternellement positive. A ceux-là, je dis merci !

Les soirées politiques sont toujours aussi amiablement votre, Michel Droit a été remplacé par Michel Gôche, mais grâce à la télévision publique et ses nouveaux écrans plats, nul n’a vu le tour de passe-passe. Autre signe positif, la neige nous est revenue cet hiver, ô ! non pas quelques flocons mais de gros paquets, comme sur les cartes postales de grand-mère, comme dans les films de James Bond à Megève. Tout-va-bien !

Nicolas Bedos tient une chronique débridée sur l'Express, qui se lit express et en diagonale. Il a le droit de dire "sale pute, t'es moche, t'as des gros seins", il est de gôche. En fait, on ne sait plus s'il en est vraiment.

La France est généreuse mais faut pas abuser. Heureusement, la Caisse d’allocation familiale veille qui prévient la blonde Jennifer que tricher sur sa situation matrimoniale pour profiter des allocs, c’est mal. Jennifer ? si tu m’entends, j'ai honte de toi... ;

Martine s’est employée à nous rassurer sur la fatalité de la retraite à 60 ans et François nous a prouvé qu’il avait les biscotos pour le faire.

Cette France nous est présentée comme riche, 4ème puissance mondiale, rayonnement culturel insolent urbi et orbi, incontestable pays des droits de l’homme et de ceux de Paris Plage et elle prouve qu'elle sait payer de sa personne en leur accordant le package Taubira.

La Samaritaine fait toujours sa fière sur le front de Seine et, d’Ernest Cognac-Jay ne reste que le fameux à vous Cognac-Jay ! cette fulgurance guyluxienne qui symbolise la France que nous chérissons. L’emploi y fera son retour à la fin de l’année, c’est promis…a dit le patron.

Quelques rares mal intentionnés ont bien tenté de troubler notre quiétude, mais un mal étrange s’est abattu sur eux. Les Luron, Coluche ont fauté, ils ont été « buvez éliminés », tout comme Boulin et Bérégovoy qui bavaient du clapet au sortir du banquet orgiaque.

D’autres comme Copé jurèrent que dans les Vignes de Chanteloup, des saisonniers barbus volaient le pain au chocolat des petits écoliers blonds. En disgrâce il tomba avec son compère Fillon, pour avoir par mégarde confondu faillite et mévente.

Un maire londonien déroule son tapis persifleur devant nos entreprises. Sorry Good game ! a-t-il lancé au prof d’allemand… Taquins ces anglais.

Mes chers Gérard(s), ce n’est pas que je craigne pour votre vie.

Toi le gros GG, tu as bien fait de partir du côté de Néchin, un village qui ressemble en tout point à celui de mes vacances d’été. Le coup du parapluie bulgare, la grande Russie t'en préservera. Ne fait pas ton Raspoutine et tiens toi seulement à l’écart des berges de la Moscova.

Quant à toi Gérard, je dois avouer que j’ai un peu peur pour ta pomme. Méfie-toi du Roi maudit qui se régale en son ministère pour faire gonfler sa bourse qu’il croit justifiée. Si tu le croises par mégarde au détour d’un plateau, de grâce ! évites le vulgaire bourre pif qui ne nourrit que ceux qui veulent te traire.

S’il est fou le Lanvin, je ne souhaite pas qu’il soit fait chocolat. 


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