Grandeur et misère de la politique

par Elliot
samedi 28 novembre 2015

Les événements du vendredi 13 dont tout le monde se sent solidaire ont un peu ( pas trop car le croche-pied politique est un réflexe) fait passer à l'arrière-plan les futures élections régionales.

La nation donne une impression d'union alors qu'elle est en pleine décomposition : les sympathiques autant que nécessaires manifestations de concorde pour exorciser la gueule de bois des attentats de Paris vont produire au lendemain du scrutin l'image de la discorde, une gueule de bois d'une autre nature..

Il est vrai aussi que le citoyen n'a pas besoin d'un grand éclairage médiatique pour mesurer la vacuité de la pensée politique en France, depuis les Républicains jusqu'au parti socialiste ; il faudrait vraiment goûter la culture de l'échec pour céder encore aux sirènes macroniennes.

Dans ce contexte, l'inadaptation du discours de la Gauche de la Gauche aux préoccupations des gens sent vraiment le sapin.

Las ! c'est une loi mécanique de la nature malheureusement maintes fois vérifiées dans l'histoire que ceux qui sombrent dans les marges de la société confient plus volontiers leur sort aux marchands d'illusions qu'à ceux qui voudraient les éduquer.

Que certains prêchent le retour du religieux comme exutoire à la pénibilité de la vie sur terre ( les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers en Son royaume ) ou qu'ils activent ce vieux réflexe clanique de la haine de l'autre, tous s'associent dans la même entreprise de crétinisation et d'abrutissement des masses en déshérence sociale ou affective.

Alors que, devant le gâchis provoqué par un système en bout de course, la raison commanderait qu'on remît l'humain au centre de toutes les préoccupations et qu'on s'attelât aux profondes réformes de structure et sociétales qui s'imposeront de toute façon sous la contrainte des réalités de notre monde, c'est au contraire la déshumanisation qui triomphe.

Ceux qui sacrifient leur vie dans de spectaculaires attentats suicide réduisent le sens de leur vie au néant et il n'est même pas sûr qu'en face de ce néant, l'infiniment petit, ils aient la conscience philosophique d'un tout, l'infiniment grand, ce Dieu qu'ils prétendent vénérer.
Ce n'est pas tant le sens divin de leur mission terrestre que ces esprits tordus recherchent mais l'inconscience nihiliste : ils ont bien intériorisé le fait qu'ils ne sont rien, ne valent rien, ne signifient rien et n'ayant aucune considération pour eux-mêmes, comment voudriez-vous qu'ils en eussent pour les autres, mécréants ou croyants ?

Ce parti socialiste que l'on continue par convention à classer à Gauche a perdu tous ses repères anciens et s'en est donné de nouveaux en entonnant à l'unisson le couplet que voulaient lui faire chanter ceux qui avaient tout intérêt à la détruire.

Mission accomplie, le PS n'est plus que l'ombre portée d'un grand dégagement.
Pendant des décennies,il a été invité par la médiacratie à jeter aux orties son corpus idéologique, à faire son aggiornamento, entendez, à se social-démocratiser, ce qui revient à s'aligner sur les positions économiques,monétaires et sociales de la droite.
A peine lui est-il aujourd'hui toléré de conserver une petite spécificité tout comme les lois de la concurrence autorisent de distinguer deux produits rigoureusement semblables par la nature de leur conditionnement, lequel fait le prix.

Aujourd'hui une dissidence de Droite, malfaisante, à l'idéologie malsaine s'invite à la table de la gouvernance.

Quel que soit au final son résultat, accession au pouvoir régional ou pas, le FN devrait obtenir des pourcentages de suffrages qui le rendront incontournable dans la vie sociale et vont imposer aux autres partis majeurs encore davantage de comportements qui aboutiront in fine à l'accélération du phénomène de décomposition de la société.

Devant ce futur chantier de restauration républicaine qui s'annonce, la Gauche de la Gauche reste inaudible : le peuple l'a abandonnée qui est entré en religion d'intolérance chez des justiciers aussi braillards qu'inconséquents.

Un peuple trahi par de supposés intellectuels devenus des bouffons médiatiques qui spéculent sur sa crétinisation pour servir d'appeaux et attirer dans les filets frontistes les plus fragiles.

L'avenir n'est à personne , il n'est même plus à Dieu.


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