GSK, Sanofi : quand les grands laboratoires sont soupçonnés d’utiliser la corruption en Chine

par henrymarx
mardi 6 août 2013

Quatre cadres supérieurs travaillant pour le laboratoire GlaxoSmithKline (GSK) ont été arrêtés en Chine. Ils sont soupçonnés de corruption, et « d’infractions économiques graves » telles que des délits fiscaux. 

Ces cadres occupaient des postes stratégiques au sein de GSK puisqu’ils travaillaient dans les ressources humaines, le département juridique, le département commercial, et la direction du groupe en Chine. Le quotidien Les Nouvelles de Pékin indique en outre que plus de 20 personnes ont été également interpelées dans le cadre de l’enquête. La raison ?

GSK aurait versé des « pots-de-vin » à des fonctionnaires du gouvernement ainsi qu’à un certain nombre de groupes pharmaceutiques, hôpitaux et médecins, afin de mettre en avant ses molécules. Encore plus sulfureux, un des cadres serait accusé de « corruption à caractère sexuel », sans qu’il ait été donné plus de détails à ce sujet.

Les autorités soupçonnent également des pratiques « d’entente sur les prix » entre concurrents.

GSK : une corruption généralisée via un système d’agences de voyages ?

La corruption, que certains estiment généralisée, aurait été installée grâce au concours de plus de 700 agences de voyages, qui auraient reçues jusqu’à 375 millions d’euros. L’affaire, jugée extrêmement grave en Chine, bouleverse au-delà du sujet de la confiance dans les industries pharmaceutiques, puisqu’elle pose également la question du système social et de santé, en général, dans un pays où l’accès aux soins n’est pas encore le même pour tous.

Entente sur les prix, sommes en liquide, favoritisme…autant de dérives longtemps soupçonnées (mais difficilement prouvées) dans les pays occidentaux, qui apparaissent à présent aux yeux de tous dans le nouveau pays du capitalisme (toute proportion gardée).

Sanofi, également dans le collimateur de Pékin

Au-delà du cas GSK, est posée la question plus générale du respect des lois et du consommateur par les autorités chinoises. Tous les laboratoires pharmaceutiques sont à présent dans le collimateur des autorités de régulation, en particulier Sanofi.

Chris Viehbacher, dirigeant du groupe, a tenté de clarifier la situation suite à une perquisition des autorités chinoises dans les bureaux du groupe en Chine. Selon lui, l'administration de l'industrie et du commerce de Shenyang "a rendu visite à un de nos bureaux régionaux". Il a ajouté ne pas être" vraiment informé du but de la visite ".

Une communication bien discrète autour d’un sujet plus que délicat, pour des industries qui aimeraient conquérir l’un des plus gros marchés mondiaux.

Sanofi, déjà condamné en Europe

Pourtant, ce n’est pas la première fois que le groupe est confronté à de tels soupçons. Déjà, en 2009, la Commission européenne avait lancé des perquisitions dans plusieurs locaux appartenant à différents laboratoires pharmaceutiques, pour des raisons similaires. Elle soupçonnait à l’époque une fraude à la concurrence, et s’inquiétait du frein à l’accès aux médicaments génériques.

L’affaire devait rebondir quelques années plus tard puisque Sanofi fut condamnée, en 2013, à payer 40.6 millions d’euros pour avoir dénigré les génériques du Plavix, quatrième médicament le plus vendu au monde.

 

Sources : http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/08/02/affaire-gsk-les-autorites-chinoises-ont-visite-un-bureau-regional-de-sanofi_3456897_3234.html

http://www.lalibre.be/dernieres-depeches/afp/chineaffaire-gsk-trop-tot-pour-envisager-un-impact-dg-sanofi-51fa835035705d93419b55ab

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/grande-consommation/actu/0202896760754-pharmacie-gsk-ebranle-par-une-affaire-de-corruption-en-chine-586278.php


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