Guerre du Donbass : un crime contre l’humanité commis par le gouvernement ukrainien (1/3)

par André Lafrenaie
lundi 20 mars 2023

Première partie : Introduction ; 1. Dmytro Yarosh ; 2. Porochenko.

 

Deuxième partie : 3. Zelensky et Arestovytch ; 4. Merkel et Hollande ; 4.1. médias traditionnels ou de masse ; 4.2. médias alternatifs ou citoyens.

 

Troisième partie : 5. Crime contre l’humanité ; Conclusion

 

Introduction

 

 On sait maintenant que le but des accords de Minsk du 5 septembre 2014 et du 12 février 2015 pour le président ukrainien Petro Porochenko (2014 à 2019), le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel était non pas d’amener la paix dans la guerre du Donbass, comme on l’a toujours cru, mais de figer le conflit de façon à donner du temps aux États-Unis et à l’OTAN pour renforcer l’armée ukrainienne, qui, en 2014 et 2015, avait peu de force. 

 Donc, au lieu de servir à préparer la paix, ces accords avaient, pour ces trois parties, comme objectif de préparer la guerre !... Bravo pour les « hautes valeurs morales » de l’Occident mondialiste !... Bravo pour la « démocratie » du monde dit « libre » !... 

 Finalement, seul Poutine, qui avait aussi œuvré à ces accords, a été honnête parmi ces quatre parties ! 

 Il a constamment demandé pendant huit ans que l’Ukraine mette en oeuvre ces ententes de façon à rétablir la paix au Donbass, ce que le gouvernement ukrainien n’a jamais voulu faire. On sait maintenant pourquoi… 

 Devant le non-respect de ces accords, Poutine a aussi constamment demandé que la France et l’Allemagne, qui étaient garantes de ces ententes pour le gouvernement ukrainien (la Russie étant garante pour les oblasts de Donetsk et de Louhansk), fassent toutes les pressions nécessaires pour obliger le gouvernement ukrainien à les mettre en œuvre ; mais elles n’ont jamais rien fait elles non plus… On sait là aussi maintenant pourquoi…

 Jacques Baud relève ainsi que « les Russes savent que la parole des Occidentaux ne vaut rien (1) », et qu’« Angela Merkel et François Hollande ont confirmé à la Russie que l’Allemagne et la France sont des pays dont la parole ne vaut rien (2) ».

 Ainsi, pendant les huit années où les milices ultranationalistes ou néo-nazies bombardaient le Donbass, l’OTAN formait et armait l’armée ukrainienne régulière pour la mettre au niveau des standards de l’organisation, et qu’elle soit ainsi en mesure d’écraser pour de bon dans le futur les forces russophones de cette région…

 Mais le Donbass n’était en fait que du « menu fretin » dans les motivations du gouvernement ukrainien, qui, sous l’impulsion de l’OTAN et des États-Unis et comme la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf, voulait finalement affronter ouvertement rien de moins que l’armée russe elle-même…

 Pour ce faire, il a utilisé la provocation pour obliger Poutine à attaquer l’Ukraine. Un bombardement massif dans la zone du Donbass a ainsi commencé à la mi-février 2022, forçant Poutine à intervenir le 24 février pour sauver les russophones de cette région menacés d’un nettoyage ethnique ou d’un génocide.

 La fumisterie des accords de Minsk confirme cette idée que le gouvernement ukrainien, encouragé par les États-Unis et l’OTAN, envisageait, planifiait un affrontement direct non seulement avec les forces russophones du Donbass mais aussi carrément avec l’armée russe elle-même. L’OTAN et les États-Unis voulaient la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

 Mais, en fait, avant même de connaître cette fumisterie des accords de Minsk, on savait déjà, comme le note Baud, « depuis 2014, que les Occidentaux ne cherchent pas à défendre l’Ukraine, mais à détruire la Russie (3) »

 

1. Dmytro Yarosh

 

 Notons que ces accords de Minsk ont quand même amené un certain cessez-le-feu au Donbass, mais sans réussir à faire arrêter complètement les combats. Pour que la paix fût vraiment rétablie, il aurait fallu que le gouvernement ukrainien applique le point ou la mesure de ces accords qui demandait qu’une autonomie (et non l’indépendance) soit accordée aux oblasts de Donetsk et de Louhansk.

  Mais on sait maintenant que le gouvernement ukrainien n’a jamais voulu de cette solution, même s’il a signé ces accords. Porochenko ne les a signés que pour amener un cessez-le-feu grâce auquel il pourrait hypocritement renforcer son armée par le biais de l’OTAN.

  Il a cependant quand même, après le premier accord de Minsk, intégré en novembre 2014 le bataillon Azov et d’autres groupements ultranationalistes dans la Garde nationale de l’Ukraine, pour « s’occuper » du Donbass. Ces milices ne voulaient que la guerre contre les russophones de cette région et rien d’autre… 

 En 2019, quelques mois après avoir gagné contre Porochenko l’élection présidentielle avec la promesse de faire la paix au Donbass, Zelensky a demandé à ces milices de cesser leurs bombardements. Après un bref arrêt, les bombardements ont recommencé comme si de rien n’était… ; et une campagne haineuse contre Zelensky a été lancée sur les réseaux sociaux. Il a fini par abandonner toute idée de paix et s’est rangé complètement du côté de ces ultranationalistes largement néo-nazis.

 Il a même en fait déjà été menacé de mort. Comme l’a indiqué Baud, Dmytro Yarosh, qui a été le vice-commandant en chef de l’armée ukrainienne et qui est ensuite devenu le chef des forces volontaires (il l’est encore aujourd’hui), a carrément déclaré, dans une interview en mai 2019 diffusée dans les médias, donc juste après l’élection de Zelensky, que ce dernier sera éliminé s’il ne fait pas ce qu’on veut qu’il fasse.

 Plus précisément, dans cette interview du 27 mai 2019 (4), soit une semaine à peine après l’entrée en fonction de Zelensky le 20 mai, Yarosh déclare que ce dernier est très dangereux pour les Ukrainiens à cause de ses promesses de paix à tout prix ; et il le menace ouvertement d’être lynché ou pendu à un arbre sur la rue principale de Kiev s’il applique les accords de Minsk en vue d’une autonomie des républiques séparatistes du Donbass. Il ajoute que les Ukrainiens ont très bien appris à faire un soulèvement, et à tirer sur tous ces « aigles » qui tentent de parasiter leur sueur et leur sang.

 Il explique du même coup, exactement comme Porochenko, Merkel et Hollande, que ces accords ne sont qu’un moyen de gagner du temps pour pouvoir former les forces militaires ukrainiennes selon les meilleurs standards du monde !… 

 Cette interview, réalisée par un populaire site internet ukrainien d’actualités (Obozrevatel), date de presque quatre ans ; et on a ainsi non pas seulement l’impression mais même la conviction qu’à peu près tout le monde en Ukraine savait que ces accords de « paix  » étaient une fumisterie !…, qu’ils constituaient tout au plus des accords pour un cessez-le-feu « relatif » et temporaire, en attendant qu’une grande guerre puisse être entreprise par l’armée ukrainienne (quand elle sera prête) contre l’armée russe… 

 Le reste de l’humanité ne connaissait guère ces accords de Minsk relatifs à cette guerre « oubliée » du Donbass.

 On aurait ainsi presque envie de dire aux Ukrainiens : « Vous vouliez absolument cette guerre, eh bien vous l’avez. Ne vous plaignez donc de rien, et arrêtez s’il vous plaît d’entraîner les populations occidentales ou le reste de l’humanité dans « votre » guerre. »

 Mais ce n’est évidemment pas la majorité du peuple ukrainien qui voulait la guerre, car Zelenky a été élu contre l’agressif Porochenko sur des promesses de réaliser la paix. Ce sont les ultranationalistes ou néo-nazis ou banderistes modernes ukrainiens comme Yarosh, alliés aux dirigeants mondialistes occidentaux sans scrupules ni aucune humanité comme Hollande, Merkel, Biden, Johnson, Trudeau, Macron, etc., qui ont voulu cette guerre. 

 Le peuple ukrainien est prisonnier de ces ultranationalistes très violents et revanchards qui représentent près d’un million de personnes sur les 44 millions qui vivaient en Ukraine en 2018 ; tout comme les populations occidentales sont prisonnières des mondialistes milliardaires comme Soros, Gates, les fous du Forum de Davos, etc., qui influencent ou contrôlent toutes les institutions internationales comme l’OMS, l’ONU, etc., et les gouvernements comme l’UE, le Canada, la France, etc.

 Yarosh est entré en 1994 dans l’organisation Tryzoub, idéologiquement inspirée du collaborationniste pro-nazi Stepan Bandera, et en est devenu le chef en 2005. Le nom complet de cette organisation est : « Tryzoub » - organisation pan-ukrainienne Stepan Bandera

 Cette organisation a été intégrée dans le groupe paramilitaire Secteur droit, que Yarosh a lui-même fondé en novembre 2013 au début des manifestations d’Euromaïdan.

 Secteur droit était une coalition extrêmement violente et parfaitement formée aux armes de groupes ultranationalistes. Il y avait ainsi, outre Tryzoub, entre autres l’organisation paramilitaire néo-nazie les Patriotes d’Ukraine, reliée au parti ultranationaliste Svoboda qui commémore lui aussi Bandera. C’est largement à partir de ce groupe les Patriotes d’Ukraine que s’est constitué en 2014 le bataillon néo-nazi Azov.

 Secteur droit, avec Tryzoub comme base ou noyau, était en première ligne, avec cagoules et cocktails Molotov, contre les forces de l’ordre lors de la révolution de Maïdan du 18 au 22 février 2014, qui a causé au moins 120 morts, dont 17 policiers, et presque 2000 blessés. 

 Cette organisation est devenue en mars 2014, donc juste après ce coup d’État civil survenu en février, un parti politique officiel !... ; et son chef Yarosh s’est présenté en mai 2014 comme candidat à rien de moins que la présidence de l’Ukraine !... 

 En Ukraine, tout se peut !... 

 Yarosh a récolté « seulement » 0,7 % du suffrage, soit quand même 127 772 votes ! ; mais il sera élu député aux élections législatives en octobre 2014 avec 29,76 % des voix !

 C’est cet homme qui a publiquement menacé de mort en 2019 le président Zelensky tout juste élu, après que son organisation Secteur droit, incluant Tryzoub, eut provoqué en 2014 un bain de sang pour renverser dans un coup d’État civil le gouvernement démocratiquement élu ! 

 ll n’a jamais été poursuivi par la « justice » ukrainienne (si tant est qu’il en existe une !...) ; et n’a jamais non plus été vilipendé dans l’opinion publique (tout le monde a évidemment peur de lui et de tous les ultranationalistes, qui totalisent presque un million de personnes !…).  

 Porochenko a donc signé ces accords de Minsk uniquement pour éviter temporairement, soit jusqu’à ce que l’armée ukrainienne soit suffisamment renforcée, un conflit intense au Donbass, car l’armée ukrainienne n’était pas, en 2014 et 2015, assez puissante contre les forces sécessionnistes. 

 Ce sera donc pendant huit ans, après le deuxième accord de Minsk signé le 12 février 2015 et la fin de la bataille de Debaltseve le 18 février suivant, une guerre figée de positions et de tranchées avec combats sporadiques. La ligne de front restera à peu près la même jusqu’au 24 février 2022 où la Russie envahira l’Ukraine. Mais les milices ultranationalistes ou néo-nazies auront quand même pendant ces huit années fait pleuvoir un grand nombre de bombes sur les populations civiles du Donbass…

 Porochenko a donc utilisé ce « répit » pour renforcer son armée par le biais de l’OTAN, et pour qu’elle devienne ainsi assez puissante pour être en mesure d’écraser les forces russophones du Donbass. Cet objectif de renforcement sera atteint en 2021-2022 ; et Zelensky, devenu président, a alors lancé à la mi-février 2022 une offensive contre ces forces pro-russes. Des bombardements intenses ont commencé. Poutine a alors été obligé de lancer l’armée russe contre l’Ukraine pour éviter le massacre des russophones du Donbass.

 Si Porochenko ou Zelensky avait appliqué les accords de Minsk qui accordaient simplement une autonomie et non l’indépendance aux deux oblasts russophones du Donbass, le conflit aurait cessé et l’humanité n’en serait pas là où elle est aujourd’hui… 

 Mais l’ultranationalisme ukrainien et le mondialisme anglo-saxon ou occidental en ont voulu autrement… ; et on se retrouve ainsi aujourd’hui devant la perspective on ne peut plus funeste d’une Troisième Guerre mondiale et de l’Apocalypse…

 En fait, cet ultranationalisme ukrainien et le mondialisme anglo-saxon voulaient carrément, par le biais de cette offensive de la mi-février 2022 de l’armée ukrainienne contre le Donbass, provoquer l’attaque de la Russie contre l’Ukraine. 

 Comme Jacques Baud l’a expliqué à maintes reprises, Oleksiy Arestovytch, qui a été le conseiller militaire de Zelensky de décembre 2020 jusqu’à tout récemment, a déclaré en mars 2019, soit juste avant l’élection de Zelensky comme président, qu’il fallait absolument une guerre entre la Russie et l’Ukraine pour que l’Ukraine puisse entrer dans l’OTAN, guerre qui ne pourrait qu’être gagnée par l’Ukraine grâce à l’aide militaire occidentale et aux sanctions contre la Russie. 

 Baud a également souvent mentionné deux documents de 2019 de la Rand Corporation, un think tank du Pentagone, qui décrivaient parfaitement tout le conflit que l’on voit aujourd’hui.

 Notons enfin que cette interview susmentionnée d’Arestovytch en mars 2019 et celle susmentionnée de Yarosh en mai 2019 montrent parfaitement qu’un désir total de guerre et non de paix existait dans l’extrême-droite et l’ultranationalisme ukrainiens en 2019, il y a quatre ans…

 

2. Porochenko

 

 L’armée ukrainienne était à ce point déficiente et désorganisée en 2014 (État ukrainien en quasi-faillite et nombreuses désertions de soldats pro-russes) que Porochenko a donc carrément incorporé dans ses rangs, plus précisément dans la Garde nationale de l’Ukraine, le bataillon Azov, issu principalement de membres de l’organisation paramilitaire néo-nazie Patriotes d’Ukraine, et d’autres groupements ultranationalistes pour « s’occuper » du Donbass, ce qu’ils ont fait avec le plus grand plaisir durant huit ans…

 Porochenko a carrément avoué à plus d’une reprise qu’il n’a jamais eu l’intention d’appliquer les accords de Minsk, par exemple tout récemment le 17 novembre 2022 :

J’avais besoin de ces accords de Minsk pour obtenir au moins quatre ans et demi pour former les forces armées ukrainiennes, pour construire l’économie ukrainienne et pour former les militaires ukrainiens en collaboration avec l’Otan afin de créer les meilleures forces armées d’Europe de l’Est, formées selon les normes de l’Otan. (5)

 On comprend ainsi aisément que cette fumisterie des accords de Minsk provient autant de l’OTAN et des États-Unis que de Porochenko, Hollande et Merkel…

 Porochenko avait aussi avoué cette imposture des accords de Minsk le 14 juin 2022 :

Nous avons réalisé la mise en œuvre de ce que nous souhaitions. […] Notre tâche était, tout d’abord, d’écarter la menace, ou au moins de reporter la guerre, et de nous assurer huit années pour pouvoir rétablir la croissance économique et renforcer les forces armées. C’était la première tâche, et elle a été accomplie. (6)

 Dans cette déclaration faite cinq mois avant celle susmentionnée du 17 novembre 2022, Porochenko parle de huit ans au lieu de quatre ans et demi. Si l’on prend sa déclaration textuellement, elle signifie que c’était prévu dès 2014, dès le premier accord de Minsk, que ça prendrait huit ans pour que l’Ukraine puisse se renforcer économiquement et militairement, et qu’une guerre contre la Russie puisse alors être entreprise à partir de 2022.

 Biden était vice-président des États-Unis en 2014, et a évidemment cette année-là « supervisé » ou « géré » avec Victoria Nuland le coup d’État de Maïdan, tout comme la fumisterie des accords de Minsk de 2014 et de 2015 (7). (Devenu président en janvier 2021, il nommera, au mois de mai suivant, Nuland sous-secrétaire d’État pour les Affaires politiques, soit le troisième poste le plus important de la diplomatie états-unienne.)

 Biden a sûrement, avec Nuland, Porochenko, Hollande et Merkel, décidé cette imposture des accords de Minsk pour pouvoir, durant les huit années suivantes, renforcer l’armée ukrainienne, et, vers 2022, être en mesure de commencer (provoquer) une guerre ouverte entre l’Ukraine et la Russie.

 Il est entré en fonction comme président des États-Unis le 20 janvier 2021. 

 Deux mois plus tard, le 24 mars 2021, Zelensky signe un décret provocateur qui constitue carrément une déclaration de guerre contre la Russie. Ce décret prévoyait de reprendre par la force la Crimée. La même « logique » s’appliquait évidemment de façon implicite au Donbass, c’est-à-dire aux deux républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk appuyées par la Russie.

 Le reste de l’année 2021, l’armée russe et l’armée ukrainienne se mobilisent chacune de son côté. 

 Le 16 février 2022, l’armée ukrainienne, renforcée depuis huit ans par les États-Unis et l’OTAN et enfin prête pour la guerre, commence à bombarder intensément le Donbass, alors que l’armée russe est carrément déployée massivement aux frontières mêmes de la Russie et de la Biélorussie avec l’Ukraine, ainsi qu’en Crimée !... 

 La provocation est cette fois évidemment décisive ; et Poutine, le 24 février, procède forcément à l’invasion de l’Ukraine.

 Sans doute devant la dure réalité et l’ampleur de l’invasion, et parce qu’il préférait au fond la paix plutôt que la guerre contrairement aux ultranationalistes ukrainiens et aux mondialistes occidentaux, Zelensky a voulu commencer à négocier avec Poutine dès le lendemain 25 février.

 Mais le mondialisme occidental, et au premier rang le mondialisme anglo-saxon avec Biden et Johnson, ne voulait rien savoir de la paix. La fumisterie des accords de Minsk visait la guerre et non la paix. L’Union européenne a donc dit à Zelensky, le 27 février, de ne pas négocier car elle lui donnait des armes… 

 L’engrenage infernal vers l’Apocalypse a donc continué, « gracieuseté » de l’Occident mondialiste…

 Jacques Baud a parfaitement décrit les odieuses manœuvres de l’Occident pour pousser inexorablement l’Ukraine vers la guerre plutôt que vers la paix. Il a ainsi souvent relevé les fois où on est allé dire à Zelensky de ne pas négocier pour la paix, par exemple dans cette interview publiée le 29 septembre 2022 par le journal suisse Zeitgeschehen im Fokus sous le titre « Conflit ukrainien : « Les Occidentaux ne veulent pas de négociations » :

Ce qui est intéressant est que si les Occidentaux avaient laissé Zelensky continuer avec la proposition qu’il a faite à la Russie à la fin mars 2022, l’Ukraine conserverait plus ou moins sa configuration d’avant février 2022. Je vous rappelle que Zelensky avait fait une première demande de négociation le 25 février, que les Russes avaient acceptée, mais que l’Union Européenne a refusé en apportant un premier « package » de €450 millions d’armes. Au mois de mars, Zelensky a fait une offre que la Russie a accueillie favorablement et était prête à discuter, mais l’Union Européenne, une fois de plus est venue empêcher avec un deuxième « package » de €500 millions pour des armes.

 Comme l’explique l’Ukraïnskaya Pravda, Boris Johnson a téléphoné à Zelensky le 2 avril et lui a demandé de retirer sa proposition, sans quoi les Occidentaux cesseraient leur soutien. Puis, le 9 avril, lors de sa visite à Kiev, BoJo a redit la même chose au président ukrainien. L’Ukraine était donc prête à négocier avec la Russie, mais les Occidentaux ne veulent pas de négociations, comme le précisera BoJo lors de sa dernière visite en Ukraine en août. (8)

 Baud a déjà déclaré avoir quelquefois beaucoup de peine pour Zelensky, parce que ce dernier a souvent été menacé, et même de mort, par les ultranationalistes ukrainiens qui ne veulent que la guerre avec la Russie ; et qu’il est d’autre part aussi coincé du côté de l’Occident, qui ne veut également que s’en prendre à la Russie. (9) 

 

André Lafrenaie

 

Notes

 

1. Thomas Kaiser, « Une reconquête des territoires pris par la Russie est irréaliste ». « Le potentiel militaire ukrainien est lentement broyé », trad. de l’allemand, Zeitgeschehen im Fokus (Dietlikon, Suisse), « Articles traduits en français », zeitgeschehen-im-fokus.ch, no 2 (10 février 2023), voir la réponse à la question : « Quelles seront les conséquences sur le nombre de morts et de blessés ? » :

https://zeitgeschehen-im-fokus.ch/fr/home-20.html

2. Ibid.

3. Ibid., voir la réponse à la question : « La ministre allemande des Affaires étrangères Baerbock a déclaré […] ? ».

4. « Right Sector’s Dmytro Yarosh Told 2019 Interview, “Zelenskyy Will Hang”, Executive Intelligence Review, larouchepub.com, 6 mars 2022 :

https://larouchepub.com/pr/2022/20220306_yarosh.html&nbsp ;&nbsp ;

Ce texte de larouchepub.com est cité par Wikipedia (anglais), « Dmytro Yarosh », note 46, qui va avec une citation de la section « Political positions and views » :

https://en.wikipedia.org/wiki/Dmytro_Yarosh

Il reprend des éléments du texte suivant :

Yves Smith (du site naked capitalism, nakedcapitalism.com), « Zelensky And The Fascists : « He will hang on some tree on Khreshchatyk », Moon of Alabama, 5 mars 2022 :

https://www.moonofalabama.org/2022/03/zelensky-and-the-fascists-he-will-hang-on-some-tree-on-khreshchatyk.html

Enfin, ce texte de Smith analyse l’article original de l’interview de Yarosh. Voici les données de cet article traduites de l’ukrainien par Microsoft :

Lilia Ragutskaïa, « Yarosh : si Zelensky trahit l’Ukraine, il ne perdra pas sa position, mais sa vie », Obozrevatel, obozrevatel.com, 27 mai 2019 :

https://incident.obozrevatel.com/crime/dmitrij-yarosh-esli-zelenskij-predast-ukrainu-poteryaet-ne-dolzhnost-a-zhizn.htm

5. Vovan et Lexus, « L’ancien Président ukrainien… », Sputnik Afrique, Twitter, 18 novembre 2022 (12 h 50 PM), 0:13 à 0:37 (durée totale : 1 min 10 s). En langue ukrainienne avec sous-titres en français. Les mots en italique et caractères gras sont de nous :

https://twitter.com/sputnik_afrique/status/1593662901008863233

6. Radio Svoboda, « L’ex-président ukrainien Porochenko révèle les buts de Kiev lors des né… », RT France (Facebook), 14 juin 2022, 0:04 à 0:33 (durée totale : 1 min 35 s). En langue ukrainienne avec sous-titres en français :

https://fr-ca.facebook.com/RTFrance/videos/lex-president-ukrainien-porochenko-r&eacute ;v&egrave ;le-les-buts-de-kiev-lors-des-negociations/316507913890259/

7. L’implication de Biden dans le coup d’État de Maïdan apparaît dans une conversation téléphonique de Victoria Nuland avec l’embassadeur états-unien en Ukraine, Geoffrey Pyatt, le 28 janvier 2014. On peut voir à ce sujet les deux premières sections (« 1. Après la fin de l’URSS : les États-Unis ont craché sur la main tendue de la Russie en geste d’amitié » ; « 2. La guerre en Ukraine : la faute à la base revient aux États-Unis ») du texte suivant :

André Lafrenaie, « Guerre en Ukraine. Les « valeurs morales » de l’Occident mondialiste. Odieuse manipulation de l’Ukraine et une guerre de plus au bilan de Biden », Vigile (Montréal), vigile.quebec, 23 avril 2022 :

https://vigile.quebec/articles/les-valeurs-morales-de-l-occident-mondialiste

8. Thomas Kaiser, « Conflit ukrainien : « Les Occidentaux ne veulent pas de négociations ». « L’Occident est prêt à sacrifier ses propres citoyens pour atteindre des objectifs guidés par le dogmatisme et l’idéologie », trad. de l’allemand, Zeitgeschehen im Fokus (Dietlikon, Suisse), « Articles traduits en français », zeitgeschehen-im-fokus.ch, no 17 (29 septembre 2022), voir la réponse à la question : « Est-ce que l’on est dans une situation irréversible ? » :

https://zeitgeschehen-im-fokus.ch/fr/home-20.html

Baud revient aussi sur ce sujet dans un long texte de sa part : « La recherche de la paix en Ukraine ? », et trois autres interviews, tous publiés par ce même journal Zeitgeschehen im Fokus : 

Jacques Baud, « La recherche de la paix en Ukraine ? », no 22 (22 décembre 2022), voir les sections : « La position de la Suisse » ; « Le cœur du problème : sa compréhension » ; « Les Russes demandeurs de négociations ? » ; « Absence de stratégie et de cohérence » :

https://zeitgeschehen-im-fokus.ch/fr/home-20.html

Thomas Kaiser, « Une reconquête des territoires pris par la Russie est irréaliste ». […]. », voir la réponse à la question : « Les médias grand public véhiculent actuellement l’image […] ? » ;

Thomas Kaiser, « Les sanctions européennes ont été adoptées dans le seul but de nuire selon le principe « la fin justifie les moyens  ». « Zelensky est prisonnier des mensonges que les Occidentaux lui ont dit », no 14 (16 août 2022), voir les réponses aux questions : « Jusqu’à présent, nos médias ont présenté Poutine comme un homme peu enclin à négocier, […] ? » ; « Gerhard Schröder a conseillé à Zelensky de négocier avec Poutine, […] ? » :

https://zeitgeschehen-im-fokus.ch/fr/home-20.html

Thomas Kaiser, « Les pays européens – et la Suisse en premier lieu – devraient essayer de calmer le jeu au lieu de jeter de l’huile sur le feu », no 6 (5 avril 2022), voir la réponse à la question : « Qu’est-ce qui vous fait dire cela ? » :

https://zeitgeschehen-im-fokus.ch/fr/home-20.html

Notons au passage cette autre interview de Baud publiée par ce journal :

Thomas Kaiser, « La politique des États-Unis a toujours été d’empêcher l’Allemagne et la Russie de coopérer plus étroitement ». Contexte historique, politique et économique de la guerre en Ukraine », no 4/5 (15 mars 2022) :

https://zeitgeschehen-im-fokus.ch/fr/home-20.html

On lit ainsi, dans le texte « La recherche de la paix en Ukraine ? » :

 Le 24 février, l’objectif de la Russie était limité et Vladimir Poutine pensait vraisemblablement que son opération inciterait l’Ukraine à négocier et se terminerait rapidement. Son calcul était bon puisque dès le 25 février, Zelensky a demandé l’ouverture de pourparlers, qui ont débuté à la frontière du Belarus. Ce sont les Occidentaux qui ont rapidement interrompu ce processus. À la fin mars 2022, c’est le même scénario. Les Russes étaient prêts à discuter les propositions de Zelensky et avaient retiré leurs troupes du nord du pays en signe de bonne volonté. Mais début avril, les Occidentaux ont pressé Zelensky pour qu’il retire ses propositions. […]

 Les Russes n’ont pas sous-estimé l’Ukraine, mais la volonté des Occidentaux à vouloir un conflit. Les Russes ont alors compris que l’enjeu pour les Occidentaux n’est pas l’Ukraine, mais l’effondrement de la Russie, et qu’ils feraient tout pour empêcher l’Ukraine de négocier. (Voir la section : « Les Russes demandeurs de négociations ? »)

Également, dans le texte « Une reconquête des territoires pris par la Russie est irréaliste » :

 Cela étant dit, la Russie a toujours dit qu’elle privilégiait la solution négociée. C’est pourquoi, elle a accepté toutes les propositions de négociation lancées par Zelensky en février 2022, en mars 2022 et en août 2022. Ces tentatives ont été systématiquement empêchées par l’Union Européenne et la Grande-Bretagne, qui ont – au contraire – alimenté le conflit avec des armes. (Voir la réponse à la question : « Les médias grand public véhiculent actuellement l’image […] ? ») 

9. Pour plus de précisions sur les déclarations de Baud à ce sujet, on peut lire :

André Lafrenaie, « Au pouvoir à Kiev : une dictature ultranationaliste d’inspiration néo-nazie alliée au mondialisme anglo-saxon… Zelensky : Dr Jekyll et M. Hyde. De peur d’être sacrifié, Zelensky sacrifie à la place le peuple ukrainien… », Vigile (Montréal), vigile.quebec, 5 octobre 2022 :

https://vigile.quebec/articles/zelensky-dr-jekyll-et-m-hyde


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