Habemus imperium ! Laissons-le travailler

par VICTOR Ayoli
vendredi 19 mai 2017

Depuis quarante ans le pays subit des gouvernements alternativement « de droite » et « de gauche ». Des gouvernements partisans, avec des membres tous issus du même moule et formant une caste inamovible de « professionnels » de la politique aussi opiniâtrement accrochés à leur fromage qu'un morpion sur le pubis d'un moine. Avec des résultats dont il serait hasardeux de dire qu'ils ont été brillants : fracture sociale béante, déficits abyssaux , désindustrialisation effarante, chômage endémique, enseignement inefficace, insécurité, etc. Alors ne crions pas avant d'avoir mal et laissons travailler ce gouvernement venu d'ailleurs. Sans pourtant être naïf et en attendre la lune, d'autant plus qu'il risque de n'être qu'un gouvernement de passage, le vrai ne pouvant être en place qu'au lendemain du 18 juin, jour du second tour des élections législatives.

Regardons tout de même d'où viennent quelques-uns de ses membres et à commencer par le premier : Edouard Philippe. Il a été directeur des Affaires publiques d’Areva de 2007 à 2010. Il a voté contre les lois de transition énergétique et sur la biodiversité et s’est dit favorable à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Un passé pas très compatible avec l’objectif de Macron d’abaisser à 50 % la part du nucléaire dans le mix énergétique français et qui ne rassure guère sur le projet d’enfouissement des déchets nucléaires Cigéo. Voilà qui promet bien des « séquences – huuummmfff – passion - huuummmfff » avec Nicolas Hulot chargé, lui, justement de cette transition énergétique.

Ce matin sur France Inter, le premier ministre assumait avec fierté son passé « dans une grande entreprise industrielle française » (poussée à la faillite par des dirigeants incompétents, à l'époque où Édouard Philippe y travaillait). Mais il faisait sienne l'optique de son patron de faire sérieusement évoluer le contenu du panier énergétique français, avec moins de nucléaire et plus d'énergies nouvelles. Concernant l'aéroport contesté de Notre-Dame-des-landes, il s'appuie sur les résultats d'un référendum douteux mais doit bien accepter ce que veut son patron : un médiateur qui mettra tout à plat afin de donner à Macron tous les éléments pour décider. A voir.

Bien sûr ce sont quelques vieux briscards blanchis sous le harnois, de Collomb à Drian en passant par Bayrou et Lemaire, qui tiennent les portefeuilles les plus importants, mais ce ne sont pas les pires. Quant aux femmes, l'une d'elles va diriger les armées ! Du jamais vu. Bravo. Mais aurait pu mieux faire, les autres étant cantonnées à des postes certes indispensables mais moins « prestigieux : l'enseignement, le soin des gens, la solidarité.

Ah ! Au fait, Emmanuel Macron, comme Édouard Philippe et Sylvie Goulard sont adoubés par le groupe de Bilderberg…

Donc, répétons-le, ne crions pas avant d'avoir mal, ne faisons pas de procès d'intention à ce gouvernement mais restons vigilants. Et faisons en sorte qu'il sorte des prochaines législatives une puissante composante réellement de gauche.

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