Histoire.... d’eau rose et grise

par Allexandre
vendredi 24 avril 2015

Et si nous sortions un peu des drames et autres tragédies récurrents de notre époque pour évoquer une histoire de l'Histoire plus tendre ? 

Un certain 24 avril 1854, une jeune princesse bavaroise remontait le Danube dans sa belle crinoline blanche et bleue pour aller rejoindre son impérial futur époux. La jeune Elisabeth de Wittelsbach allait devenir impératrice d'Autriche, en épousant le jeune et fringant empereur François-Joseph Ier (1848-1916). Fleurs et guirlandes pavoisaient le long du trajet, et une population en liesse accueillait avec enthousiasme cette belle jeune fille de 16 ans, appelée à devenir leur souveraine. Malgré une appréhension intérieure, le tourbillon de l'événement la rendait rayonnante et d'autant plus attachante. François-Joseph, fou amoureux de sa cousine, attendait impatiemment son arrivée, entouré de sa mère, l'archiduchesse Sophie et de ses frères, Charles-Louis, Maximilien et Louis-Victor. Elisabeth, elle, se déplaçait avec sa grande famille. Son père, le duc Maximilien en Bavière, sa mère, la duchesse Ludovica, née princesse de Bavière et soeur de l'archiduchesse Sophie, et ses six frères et soeurs, dont l'aînée, Hélène, initialement pressentie pour devenir impératrice d'Autriche. Mais l'amour en décida autrement... Cet amour est d'autant plus à signaler, que la plupart des mariages royaux étaient raison d'Etat. Si l'amour de l'empereur pour Elisabeth ne s'est jamais démenti, celui de l'impératrice pour son impérial époux est plus sujet à caution. Mais en cette journée d'avril 1854, aucun nuage ne pouvait troublait le bonheur ambiant (excepté dans le ciel). Pourtant la jeune princesse comprenait instinctivement que son futur destin ne serait pas à l'image de cette journée.

Entourée de sa mère et de sa tante et belle-mère, Elisabeth s'avance dans la nef de la cathédrale saint Etienne de Vienne, dans sa robe de brocart et sa longue traîne de dentelles. L'empereur l'attend près de l'autel, les yeux brûlant d'amour et d'émerveillement, avant de prononcer le "oui" fatidique.

Cette belle journée devait se conclure par la consommation du mariage. Moment de traumatisme pour la romantique princesse. Le sexe n'étant pas son principal intérêt, elle en conservera un souvenir terrifiant, peut-être à l'origine de sa supposée frigidité.

Ce 24 avril marquait le début d'une vie faite de désillusions et de tristesse. Jusqu'à son assassinat à Genève le 10 septembre 1898, celle que l'on surnommait Sissi, dut assumer un destin relativement tragique, marqué par la folie, l'anorexie et de profondes névroses. Cette femme attachante, mais néanmoins égoïste à ses heures, était née avec un siècle d'avance. Féministe avant l'heure, soucieuse de sa beauté (elle était la plus belle souveraine d'Europe au dire de ses contemporains) et très ouverte d'esprit, elle quitta ce monde "par une petite ouverture du coeur" comme elle l'avait écrit quelques années auparavant. Son assassin, Luigi Luccheni, lui transperça le coeur avec un stylet de cordonnier. 

Tout avait si bien commencé....


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