HOIST finances, spécialiste du rachat de créances n’existant pas

par Gérard Faure-Kapper
mercredi 27 septembre 2017

Par Gérard Faure-Kapper

Suite à mon premier article, j'ai reçu un certain nombre de demandes concernant la société HOIST Finance.

En examinant les lettres de relances et en écoutant les témoignages, j'en suis arrivé très vite à une conclusion.

HOIST Finance, est issue d'un groupe suedois spécialisé dans les rachat de "crédits peu performants" (ne me demandez pas, je ne sais pas ce qu'ils entendent par là).

Cette société est spécialisée en France dans le rachat des dettes forcloses auprès des établissements financiers.

La forclusion, pour reprendre la définition donnée sur un site spécialisé (http://www.dictionnaire-juridique.com/definition/forclusion.php) est

"la sanction civile qui, en raison de l'échéance du délai qui lui était légalement imparti pour faire valoir ses droits en justice, éteint l'action dont disposait une personne pour le faire reconnaître."

En matière de crédit, ce délai est de 2 ans après la constatation du premier impayé non régularisé.



Pour faire simple, vous ne devez plus rien à personne.

Sur le "marché" de la créance impayée, une dette forclose se vend peanuts. 

HOIST achète en masse ces anciennes dettes. Les banques prennent simplement le compte "créances irrécouvrables".

Si vous deviez 10.000€ par exemple, et que la banque a laissé passé la forclusion de 2 ans, elle ne peut plus rien faire. Donc elle passe à perte... et récupère environ 5.000€ sous la forme d'une diminution de l'imposition.

Elle va vendre environ 100€ le nom et les coordonnées de la personne.

La société de recouvrement sait très bien que la créance est irrécouvrable par voies judiciaires puisqu'elle est forclose.

Alors elle va relancer, harceler, intimider, menacer le client. lettres, téléphone, appel des voisins, de la famille, de l'employeur, tout ce qui lui passe sous la main.

C'est interdit me direz-vous ? Oui, et ils savent très bien qu'ils enfreignent la loi.

Sur un enregistrement d'une conversation téléphonique, la personne de chez HOIST mise tout sur le ton de sa voix. 

Elle reconnait n'avoir aucune preuve de la créance "les banques ne nous fournissent pas les contrats". Hallucinant.

"La forclusion ? c'est 10 ans", "si la banque vous envoie une simple lettre, alors ça coupe la forclusion", "nous allons saisir votre salaire", "Les gendarmes vont forcer votre porte", etc.

Bien sûr, cela va faire rire ceux qui ont quelques notions juridiques, mais ce qui importe à HOIST, ce sont les 95% restant. C'est tout bénéfice.

Une petite analyse.

HOIST sait que la dette n'existe pas. Le fait de la réclamer en force peut se définir comme 

"Tentative d'extorsion de fonds en utilisant la menace, l'intimidation et le harcèlement". 

L'extorsion de fond est punie par l'article Article 312-1 du code pénal de 7 ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende .... Circonstances agravantes : en bande organisée, sous la menace, avec harcèlement, par des professionnels, etc...


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