Hollande Fillon les « couillons » de l’histoire

par ddacoudre
mardi 6 décembre 2016

Tous ces candidats qui veulent rassembler la France.

Dans la masse des informations qui circulent il est impossible de toutes les saisir. De la sorte nous raisonnons et nous pensons toujours dans le cadre d'une méconnaissance. Il n'y a rien d'anormal à cela ce qui est anormal c'est de s'en tenir rigueur réciproquement. Bien sûr il y a la nécessité, dans notre monde de désinformation volontaire par stratégie politique, de faire les discernements qui s'imposent, quand nos débats sont minés même pourris par le soupçon quasi permanent dont nous affublons tout et tous. La vie en société repose sur la confiance réciproque, dans la mesure où celle-ci n'existe plus, chacun se rabat sur le cercle restreint de ses relations les plus proches amis, familles et pour le reste s'en remet à des organisations systémiques et à des données qualifiables et quantifiables par des moyens de mesures qui servent de repères et décrivent des orientations, des tendances. C'est le cas de la comptabilisation de nos activités économiques.

De la sorte, plus la méfiance s'installe plus nous avons recours ou nous recherchons des paramètres, des mesures techniques de confiance. Sauf qu'il faut savoir que ces paramètres ne sont pas justes. Ce n'est pas parce qu'ils traduiront des situations afin qu'elles soient saisissables par notre psychique ou pensée qu'ils seront justes. Ils seront et auront une valeur d'appréciation comparative ni plus ni moins. S'ils ont pris une place aussi considérable dans nos sociétés, tel concevoir que tout peut être acheté ou vendu en établissant un prix comptable et en faire la pierre angulaire de nos organisations "sociétales", c'est parce que la parole humaine a perdu sa valeur de fiabilité, parce que l'on attend d'elle l'impossible, c'est-à-dire qu'elle dise la vérité. En l'espèce, je ne parle pas du relativisme, mais de la réalité d'un monde incertain que nous sommes obligés de vivre. S'il était fait de certitude il n'y aurait pas d'évolution possible.

Comment pouvons-nous comprendre cela simplement. Chaque individu est singulier tout en vivant dans un monde commun dont il percevra toute sa vie qu'une fraction, une partie à laquelle il essayera de ramener les autres. Ce que chacun vit est son monde et non le monde. Ce n'est pas seulement un problème génétique, car la génétique n'est pas notre destin. Elle façonne plus ou moins bien les composants sensoriels de notre perception du monde. Quand nous discutons en face à face avec un ami ou autre ce sont deux mondes qui se font faces, pour la simple raison que nous ne disposons pas d'un regard gyroscopique, il ne voit que ce qu'il a en face de lui et de plus se focalise sur les points précis qu'il « éclaire » successivement et le cerveau les mémorise. Il ignore complètement le monde qu'il a dans son dos, si ce n'est que d'en percevoir une présence définissable, par le son et l'odorat. Cela lui imposera de maitriser la connaissance des bruits et des odeurs. S'ils se retournent l'image que regardait chacun dans le dos de l'autre aura changé le temps de se tourner. Ainsi quand deux personnes se font face elles perçoivent un monde différent de l'autre. Se présente alors seulement deux cas de figure où nous lui faisons confiance ou nous doutons de la véracité de ce dont il tient compte et que nous ne voyons pas. Voilà simplement décrit pourquoi il est si important de se faire confiance dans une société où ce que nous percevons directement est infime par rapport aux informations que nous recevons venant du regard de l'autre. Faire confiance devient vital. Nous avons là les raisons de la méfiance, du développement du "complotisme" avec la limite réfutable entre le fantasmé et le réel, tous deux nourris par des éléments de conjonctions.

Or graduellement depuis les années 90 la confiance des citoyens dans leur organisation sociaux économique et politique s'est tout bonnement effondrée. Y compris les structures démocratiques qui sont indispensables au peuple, syndicats, partis, information, état, institutions, le leimotiv c'est : tous pourris.

Naturellement cela repose sur des éléments de conjonctions, ce n'est pas inventé, c'est seulement sur dimensionné, c'est l'exutoire parfait, c'est Saint Thomas, je ne crois que ce que je vois. Cette assertion est le mensonge parfait qui convient à ceux qui le portent, naturellement avec des raisons qu'ils n'évoquent jamais, car elles sont liées à leur existence singulière que personne d'autre ne peut partager dans la totalité.

Nous connaissons ou avons eu connaissance d'un ami, de parents qui ont pour des raisons propres trahis d'autres amis ou leur famille, est que nous disons la famille et les amis sont tous pourris. Nous ne faisons dans ce cas preuve de discernement, car nous ne pouvons vivre seuls et nous avons besoin d'une famille et d'amis. Alors, pourquoi diable ce rejet inconditionnel de tout ce qui structure la démocratie et de l'ensemble de l'élite qui, à suivre la rumeur et les racontars ne songe qu'à se remplir les poches et à comploter. Pourquoi avons-nous besoin de ce mensonge pour faire des choix politiques. Est-ce parce que ceux qui défendent leurs intérêts nous bernent en nous racontant qu'en défendant les leurs ils défendent les nôtres. Si c'est cela il faut vite grandir, car ce n'est pas parce que je vais me goinfrer que vous vous allez grossir. Ou plus simplement parce que nous ne croyons plus aux informations que nous délivrent ceux qui voient le monde qu'il y a dans notre dos. Ceux qui nous parlent de la mondialisation, de l'UE, de l'OTAN. Parce que nous n’avons pas appris à reconnaitre les bruits et les odeurs de la politique que nous ne voyons pas. Toutes ces organisations qui taillent le monde à la mesure de leurs comptes et qui nous disent s'il y a assez de monnaie pour faire ou non des enfants. Il aura fallu seulement 27 ans pour que le capitalisme livré à lui-même depuis 1989 détruise toutes les espérances que l'on pouvait avoir dans l'internationalisme, dans l'UE, dans la préservation de la paix dans le monde. 27 ans c'est plus rapide, à la vue des siècles, que la vitesse de la lumière, avec ses 70 ans le communisme en URSS aura tenu plus longtemps.

Ceux qui dans cette société capitaliste défendent leurs intérêts et se goinfrent sont-ils des salops ou seulement peuvent-ils le faire parce que face à eux il n'y a plus personne pour leur demander de partager ce qu'ils n'ont pas gagné tout seul. Celui qui lit le monde avec le filtre capitaliste nous traduit le monde qu'il y a dans notre dos avec son filtre. Cela ne fait pas de lui un menteur, ceux qui fixent nos destinées politiques en s'appuyant sur des ratios comptables ne le sont pas plus, ils oublient seulement d'être humain. étant donné qu'être humain c'est le plus difficile puisque c'est conquérir en permanence l'incertitude pour être assuré par la confiance réciproque que l'on se porte et non pas épargner de la monnaie pour se sentir rassuré, ce que nous faisons parce que nous vivons dans la méfiance du lendemain ou sous la menace d'un complot ourdis par des forces sataniques, ce qui n'enlève rien à l'existence de think-tank en tout genre.

Alors, Hollande et Fillon dans tout cela. Si chacun se souvient de la déclaration de Christine Lagarde qui disait il y a une paire d'années, la ligne d'austérité que poursuit l'UE est contre productive. Le 1er décembre Moscovici commissaire européen enfonce le clou. Il a plaidé pour un assouplissement de la règle des 3% de déficit afin de soutenir la pâle reprise dans les 19 pays de la zone euro. Si l'on se souvient également, Hollande et Fillon se donnaient pour objectif de se conformer à la règle des 3%. devant l'évolution de cette rigueur, l'on ne peut pas ne pas songer, aux Grecs, aux Chypriotes, punis pour leur outrecuidance, aux Espagnols, aux Italiens qui ont été tancés et mis en demeure d'avoir un plan de redressement. Au final Hollande en voulant se montrer bon élève, s'est politiquement suicidé. Quant à Fillon « programmatiquement » sur une ligne plus dure pour aller plus vite dans ce sens se trouve à contre-courant de la déclaration du commissaire de la commission de Bruxelles, le socialiste Moscovici.

Il semble que tous les hommes politiques qui ont géré les pays occidentaux de concert à la mesure des comptes bancaires des puissants de ce monde soulèvent une vague de fond qui se précise et je dois admettre que ce n’est pas l’aptitude à l’analyse politique qui en est la source, mais tous les ressentis surdimensionnés par la globalisation d’une perception émotionnelle qui en fait se retourne vers ceux qui en font usage depuis si longtemps pour manipuler la population.

Tous veulent rassembler, si plus humblement ils voulaient redonner confiance dans les valeurs humaines (même imparfaites) issues de la socialisation organique dont nous avons conscience afin d’intérioriser ces ensembles complexes que sont nos relations humaines, ce ne serait pas si mal. C’est l’inverse qui s’est produit, elles se sont « inhumanisées » au contact d’une rationalité normative productive à tendance régressive, qui nous empêche de faire face au défi qui est : comment organiser la liberté des personnes au sein des nécessités collectives ?

Cela pour ne pas devenir des esclaves heureux, efficaces, mais stupides au point d’organiser leur déclin.


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