Home, Yann Arthus-Bertrand : est-ce bien sérieux ?
par j-p. bédol
samedi 6 juin 2009
Home, un film avec des images remarquables qui montrent tout le talent du très grand photographe qu’est Yann Arthus-Bertrand. Positif dans son introduction comme dans sa conclusion, dommage que son développement soit émaillé d’erreurs grossières et de commentaires à la limite du spécieux, très sûrement volontaires, compte tenu de l’expérience de communicateur qu’est aussi devenu Arthus-Bertrand. Exemples :
Faux ! En effet, les mers et les océans occupent 72 % de la surface de notre planète. Si l’eau montait de 7 mètres cela ferait, au minimum et sans tenir compte que beaucoup de rivages seraient alors recouverts, quelques 2 570 373 klm3 d’eau supplémentaires (avec un rayon terrestre de 6371,007 klm). Or, sachant qu’un litre d’eau représente environ 1,1 litre de glace, cela veut dire, qu’actuellement, il y a 1,3 klm d’épaisseur de glace, uniformément sur chacun des 2 175 000 km2 de terre (les creux et les sommets) du Groenland. Si cela est possible au Nord et en son milieu, où la couche peut atteindre 3 klm dans certaines vallées, cela ne l’est plus du tout au Sud, où elle fait zéro centimètre en été. En fait, personne ne sait vraiment combien de mètres cubes représentent la calotte glacière de cette île. Les estimations vont de 2,9 millions de mètres cubes à 2,7 millions de klm cubes. Les acteurs économiques qui vivent du réchauffement climatique prennent bien sûr les très inquiétants 2,7 millions de klm cubes, les autres, seulement 2,9 millions de mètres cubes. La différence est énorme, et personne ne prend la peine de vérifier quoi que ce soit.
Par ailleurs, les dernières mesures sur l’épaisseur de cette glace, en novembre 2005, montrent qu’elle augmente et non pas qu’elle diminue.
Rappelons enfin, à Arthus-Bertrand, que le nom de Groenland signifie dans la langue de ses autochtones danois "terre verte". Pourquoi verte ? Parce qu’il y a 1000 ans environ, le Groenland était une île recouverte de verdure et très arborée. Donc, par définition, sans glace ou presque. Pourtant le niveau des mers et des océans ne recouvrait pas ce pays et n’avait pas 7 mètres de plus qu’aujourd’hui.
Est-ce bien sérieux ? Pourquoi ne pas tout dire alors que l’on défend une belle cause ?
—> Les rivières ne coulent plus du Kilimandjaro !
Faut-il rappeler que le Kilimandjaro est un stratovolcan éteint de Tanzanie et que les seules rivières qu’il a abritées, il y a environ 750 000 ans, étaient des rivières de lave.
Pourquoi laisser entendre que nous sommes responsables de la disparition des rivières de ce volcan, qu’il n’a jamais eues ?
Est-ce bien sérieux ?
Etc, etc. Et par la suite, dans la discussion avec Calvi, le DG du WWF annonce que les pets des vaches sont responsables de 30 % du réchauffement climatique ? Et son collègue de renchérit en disant que … dans 10 ans c’est la fin du monde si on ne fait rien dès maintenant … mais pour lui c’est déjà trop tard !
Ces discours réjouiraient Thomas R. Malthus (1766-1834) qui annonçait en 1798 que la Terre ne pourrait pas nourrir plus d’un milliard de personnes. Et le rapport Dennis L. Meadows de 1972 et 1974, qui sous l’égide du Club de Rome, annonçait la fin du pétrole 20 ans plus tard et qu’une croissance de zéro pourcent devenait indispensable !
Est-ce bien sérieux ? Est-ce bien sérieux de vouloir construire un nouveau monde sur des données totalement farfelues ?
Alors bien sûr, sous tout cela il y a un business fabuleux et porteur d’avenir. Ce thème alimente des flux financiers de plusieurs milliards de dollars US chaque et, in fine, des emplois. Bravo ! Mais, faisons du business tout en restant sérieux !
Alors, qui ne souhaite pas protéger la planète ? Qui ne désire pas une croissance durable qui n’empêche pas les pays pauvres de se développer tout en préservant le futur ? Mais quel contribuable acceptera de payer pour empêcher que les bovins fassent des pets ou que le Kilimandjaro se réveille à nouveau pour montrer que ses rivières ont bien existé ?
Dommage que de si belles images soient gâchées par le commentaire des fois erroné de Yann Arthus-Bertrand et suivi d’une discussion dans laquelle figurait deux ou trois hommes ou plutôt deux ou trois intégristes de l’écologie ...