Honni soit qui Mali pense

par T.R.
lundi 14 janvier 2013

Très chers lecteurs,

On vient à peine de clore la grande manifestation contre plus de droits aux gens pour s'ouvrir sur un conflit de barbus excités qui nous veulent du mal.

C'est donc dans la stupeur et dans les tremblements que sont réveillés d'abord les Maliens, mais aussi nos services de renseignement. Les charmants combattants d'Allah, réunis eux aussi en associations diverses et variées (AQMI, ANSAR EDDINE, MUJAO), sont descendus du Sud pour aller rapidos à la capitale Bamako. Branle-bas de combat dans les rangs de l'armée régulière, qui n'a pas réellement fait la malienne face à un adversaire beaucoup mieux armé que prévu. Et alerte générale au sein de la DGSE, qui n'avait pas prévu ce coup militaire.

Alors que les rebelles approchaient du point stratégique Mopti et surtout Konna, véritable porte d'entrée de Bamako, l'Armée française, seule capable d'être opérationnelle, a été appelée à la rescousse illico. Voilà donc la raison pour laquelle on a tous eu la surprise de se retrouver en guerre en plein weekend.

Les barbus, se contentant de la partie septentrionale du pays jusqu'alors, ont décidé tout d'un coup d'interagir de concert pour prendre le pouvoir du pays. Le choix cornélien s'offrait donc à notre Président : ne pas intervenir et laisser la gangrène pendre le pouvoir, quitte à se développer et quitte à les retrouver encore plus puissants dans quelques temps, ou intervenir de suite pour tacler la pourriture avant qu'elle ne se sème partout dans le coin.

Résultat des courses, on balance rapidos nos mirage 2000 et autres Rafales pour stopper cette avancée... Qui a pour l'instant été un succès relatif puisque l'Ouest du pays demeure très compliqué à gérer. Le hic, c'est que les fous d'Allah sont très bien armés. Et pour cause, puisqu'ils ont la joie d'utiliser les armes les plus récentes, prises en Libye, véritable maillon faible du jeu africain. Du coup, nos soldats, qui pensaient combattre facilement en face de Touaregs équipés de quelques AK-47 et quelques Jeep, se sont retrouvés comme des bleus sans le blanc et avec le rouge face à des armes ultra-sophistiquées et donc très puissantes.

Personne ne veut pour l'heure nous aider, c'est beaucoup trop risqué. Les américains, très rétifs après leur dernier échec au Mali, soutiennent du bout de la gâchette la France... Sans parler de l'Union Européenne qui a gentiment décliné l'offre de se joindre à nous... Et sans parler non plus de l'Angleterre qui nous soutient à fond, mais surtout pas militairement. L'Allemagne, qui compte envoyer des pansements et des médecins, n'est pas vraiment dans l'optique d'envoyer des militaires non plus.

 

Reste donc à commenter sur la pertinence de l'intervention... Il semble évident que ce choix est un moindre mal, sans toutefois que cette solution en soit vraiment une. L'armée française se trouve ici engagée durablement au Mali, ne pourra pas se permettre de ne pas envoyer de troupes au sol.

Cette intervention signe par ailleurs la mort de nos otages, mais également de futures menaces terroristes sur notre sol. Qu'on se rassure, ces menaces auraient sûrement été encore plus grandes à l'avenir si nous n'étions pas intervenus. Le pouvoir de Traoré aurait été mis à mal, et les jihadistes auraient pris le pouvoir dans ce pays, en le faisant bastion puissant et réserve de terroristes.

 

Les questions demeurent. Est-ce que cette intervention coupera les moyens de financement (drogues, migrants, cigarettes...), est-ce que ça découragera les jeunes Touaregs de rejoindre les islamistes ? Et surtout, est-ce que ça affaiblira ces barbus de manière durable ?

La guerre commence, et comme toujours, les questions se posent.

Un grand merci à Yann Mens une nouvelle fois pour ses explications claires, nettes et précises. Je vous invite à l'écouter sur RFI, et à le lire sur Alternatives Internationales.

 

Portez-vous bien, et surtout, faites pas les maliens !

 

Warly yours,


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