Hugo Chavez : un tyran accueilli en sauveur

par Aurelien
mercredi 21 novembre 2007

La venue de Hugo Chavez à Paris fait la une de nombreux quotidiens, à croire qu’il arrivait avec Ingrid Bettencourt dans les bras. Hélas, il vient nous dire qu’il ne sait rien, mais qu’il a confiance.

Le chef des guérilleros marxistes colombiens, les Farc, lui aurait promis qu’Ingrid est en vie. Mais il ne dispose toutefois pas d’autres preuves plus concrètes que cette simple affirmation d’un terroriste qui semble être son ami. Pour ne pas être venu pour rien, il nous promet une preuve d’ici à la fin de l’année. C’est déjà ça. Est-ce une raison pour dérouler le tapis rouge et faire des courbettes devant ce dictateur qui aurait pu jouer dans Bananas ?

Rappelons qu’Hugo se présente comme le nouveau Castro sud-américain. Il muselle la presse de son pays, exproprie les entreprises qui ont investi des milliards de dollars dans son économie et annonce une nouvelle constitution sur mesure. L’Etat vénézuélien deviendra officiellement un Etat socialiste, avec un président aux pouvoirs renforcés au nom de la légitimité populaire, une modification de la définition de la propriété privée, l’élargissement des prérogatives de l’Etat en matière d’expropriation, la suppression de l’indépendance de la banque centrale, la politisation de la police et de l’armée, l’encadrement de la liberté d’expression au nom du socialisme. Bref, une vraie république populaire qui verra la misère exploser, l’économie s’effondrer sous le poids du repli autarcique et de la corruption galopante et les libertés individuelles de plus en plus bafouées. Qui veut de ce tyran sur notre territoire ?

Les proches de Chavez, ceux qui ont participé à cette "révolution bolivarienne" dès la première heure, commencent prendre leur distance avec ce Leader Maximo. L’armée a des doutes, elle qui a sauvé Chavez d’un putsch ! Mais Hugo est un vrai populiste qui sait manipuler les foules. Assis sur l’une des plus grosses réserves de pétrole au monde, il distribue largement les revenus en aides sociales qui achètent les voix des plus défavorisés. Classes moyennes et supérieures n’ont qu’à bien se tenir si elles ne veulent pas finir lynchées. Lorsque le général Baduel a critiqué les derniers projets de Chavez, dont il était l’un des plus proches, le tyran a laissé une foule imposante scander le slogan prometteur : "Trahison, Baduel au peloton d’exécution".

Ceux qui osent le critiquer sont vite traités de "laquais de l’impérialisme" et évincés des emplois importants. Demain, nous assisterons sans doute aux premières disparitions d’opposants. En attendant, on sabre le champagne à l’Elysée avec ce margoulin sans envergure, mais qui finance, aux dépens du peuple vénézuélien, la diffusion de son idéologie populiste à tout le continent sud-américain, au point d’inquiéter Lula au Brésil.


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