Huguette et Mohamed ! On ne vous oubliera jamais !

par vlane
mercredi 19 janvier 2011

Le propre d’une étincelle efficace c’est d’être imprévisible… L’étincelle doit être poignante, spontanée, faire l’effet d’une bombe et surtout ne pas être, si j’ose dire, réchauffée sinon perdant l’effet surprise elle perd l’effet domino et n’entraîne souvent que la pitié sans engendrer la rage nécessaire à lever les foules. Voilà qui explique pourquoi celles et ceux qui veulent s’immoler par le feu pour crier leur désespoir ne réussissent pas toujours à lever une armée.

Le cas de Mohamed Bouazizi, que dieu ait son âme, est sublime car jamais le jeune ne pouvait imaginer que son geste allait produire la chute d’un régime ou du moins la chute de la tête du régime ; c’est bien cela qui le distingue de tous ceux qui après lui essayent, avec beaucoup de désespoir et de courage, croyant qu’en se sacrifiant ils vont entraîner le peuple.

Le jeune tunisien n’a rien prémédité, c’est du désespoir pur. Il était diplômé et n’arrivait pas à trouver du travail. Il a ensuite essayé d’avoir une autorisation de faire son petit commerce, en vain ; il a donc essayé de survivre en vendant ses quelques légumes ; la terre entière ressentit son désespoir quand la police lui retira le peu qu’il avait pour survivre alors qu’il ne faisait de mal à personne.

Etait-il musulman ? Je n’en sais rien. L’islam interdit le suicide mais face à de tels drames en tant qu’humain je laisse à Dieu le soin de juger et je pleure avec le malheureux et je le comprends car quand on en arrive à cela c’est vraiment qu’on ne passe pas très loin de perdre la tête à cause du désespoir. N’oublions pas cet autre tunisien qui lui a sauté sur des câbles et s’est électrocuté avec le même cri de désespoir.

On ne peut souhaiter cela à personne : se suicider dans atroces douleurs comme si seul le feu pouvait éclairer les gens autour de vous.

Hier, chez nous, un autre jeune a fait de même sans perdre la vie. Que faut-il en penser ? Pour ma part, les seuls mots qui me viennent, c’est : quel gâchis ! car n’avoir pas peur de mourir permet de faire des choses formidables en luttant mais se suicider n’apporte rien dans des pays comme les nôtres sinon la bonheur de savoir qu’il y a encore des gens capables de tout même de mourir pour une cause sans faire de mal à personne juste pour dire « je meurs pour que vous m’entendiez une seconde ensuite faites comme vous voulez ! »

Ainsi, me revient à l’esprit cette autre histoire d’une jeune femme, poétesse, qui s’immola à 28 ans ! Pas pour faire tomber un régime mais juste par pur désespoir comme ce jeune tunisien qui ne savait pas qu’il serait ensuite immortel comme elle comme celles et ceux qui sont emportés d’abord par la sincérité pure sans une tache tout en cri en douleur et en soif d’un monde meilleur.

Cette jeune fille , vous vous en souvenez, c’est Huguette Gaudin « Désireuse d'alerter la conscience sociale à propos, entre autres, de l'écologie qui la préoccupe fortement, elle s'immole à l'âge de 28 ans, le 4 juin 1972, sur la Place Jacques Cartier de Montréal. Ses dernières paroles furent ce cri déchirant : « Vous avez détruit la beauté du monde ». À ses côtés fût retrouvé son calepin de notes, dont elle ne se séparait jamais, et dans lequel elle avait consigné ses dernières réflexions. Son ultime appel demeure pour toujours dans la mémoire collective « wiki[

Une pensée à Elle et à toutes les âmes trop fragiles pour supporter notre cruel quotidien

http://fr.wikipedia.org/wiki/Huguette_Gaulin


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