Humeur : appeler un chat... un chat ! Et oser prononcer égorgement

par Carte Senior
samedi 29 juillet 2017

N'oubliez pas, un camping... c'est de l'hôtellerie de plein air, la caissière de votre supermarché est une hôtesse de caisse et la personne qui fait le ménage dans vos bureaux le soir venu ou qui fait les escaliers de votre résidence est un(e) technicien(ne) de surface. Et les exemples ne manquent pas d'un parler que l'on dit "politiquement correct". Les blacks de la Nouvelle-Orléans ont été des noirs américains, puis des Afro-Américains. Ce sont aujourd'hui des Africains-Américains.

Et je ne mentionnerai pas la nov'langue.

Il y a la langue des technocrates... il y a celle des hauts-fonctionnaires de la pédagogie nationale. Pour qui, par exemple, emmener les élèves à la piscine (pratiquer la natation, quoi), c'est les faire... se déplacer dans un milieu aquatique profond standardisé (et la suite est pire "traverser en équilibre horizontal"...). Vous le savez, il y a les sachants et les apprenants ; le maître (le sachant, donc) apprend au jeune à écrire... euh... non : à maîtriser le geste graphomoteur...

Bref ! il y a tout un texte de parents d'élèves qui circule sur la toile et se repique de page en page sur les réseaux sociaux ; je n'insisterai donc pas.

 

Mais il y a aussi la parole des journalistes et animateurs de l'audiovisuel (qui, entre nous, démultiplient bien des fautes de français avec par exemple des "s'en rappeler" à n'en plus finir...), qui s'enferment dans des circonlocutions, pratiquent la litote, étudient les glossaires de synonymes et se perdent dans des périphrases leur permettant de ne pas dire certaines choses qui pourraient choquer (croient-ils, ou leur laisse-t-on croire au sommet des rédactions) le bon public. Ce n'est pas de l'auto-censure, c'est juste une pratique qui se veut "soft".

Comme par exemple au cours des bulletins d'information radio, diffusés régulièrement hier, 26 juillet, et même déjà avant-hier, au sujet de la date anniversaire de l'assassinat du Père Hamel (26 juillet 2016), curé de St Étienne du Rouvray, paroles qui ont éveillé chez moi une sourde colère et m'ont donné l'envie de coucher un billet d'humeur en quelques lignes.

Que voici :

 

Un an.

Et depuis hier, et a fortiori ce matin en raison de la cérémonie de souvenir, en présence du président Macron, les médias audio répètent à l'envi assassinat, attentat, prêtre assassiné (ou idem tué) alors qu'il disait sa messe...

C'est vrai.

Mais, pourquoi ne pas dire clairement que le Père Hamel a été égorgé, devant des fidèles ?


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