Hydroxychloroquine : le scandale, est-ce Didier Raoult ou Sabrina Agresti-Roubache ?

par Enki
vendredi 16 février 2024

Aujourd’hui, c’est l’Evidence Based Medicine qui guide les soins curatifs : sur les faits ou les données probants. Ce sont les études cliniques avec comparaisons entre groupes d’essai et placébo. Plus de 570 études sur l’hydroxychloroquine et le covid ont été réalisées : elles sont contradictoires. Elles sont d’autant plus compliquées à traiter que l’hydroxychloroquine seul n’a pas le même effet qu’en polythérapie et il y en a plusieurs combinaisons. Ajoutons les dosages et les résultats selon l’avancement de la charge virale et selon les atteintes organiques. La production de ces études, toujours contradictoires, a alimenté la division et fracturé le milieu médical comme la société civile concernée, de fait, par l’épidémie. En bref, ces études n’ont fait que renforcer le parti pris d’un côté ou de l’autre, au lieu de le résoudre. En science, il n’existe pas, comme à Wikipedia par exemple, de procédure de gel de conflit sur des études cliniques, de reconnaissance qu’il est insoluble, pour reprendre l’essai du soin sur d’autres bases. Il est possible, par exemple, de partager et confronter des données observationnelles en contexte de consultation entre médecins généralistes, tirés au sort, comme les jurés des tribunaux, avec choix de consentement à participer, puisque ce sont eux les concernés et premiers témoins.

 

Sabrina Agresti-Roubache a déclaré avoir été soignée par Didier Raoult durant une interview à BFMTV le 23 mars 2020 [1]. Elle est productrice audiovisuelle, habitant Marseille, non élue à l’époque. Elle connaît personnellement Brigitte Macron venue avec son mari visiter l’IHU de Marseille, ce qui leur a permis de se revoir, avec nouvelle interview à BFMTV le 24 mai 2020 [2]. Elle a témoigné être asthmatique : on comprend qu’une infection covid puisse inquiéter à l’époque de la souche d’origine Wuhan, avec encore présentes les images des hôpitaux d’Italie débordés et de cercueils dans tous les sens. Elle a insisté sur sa satisfaction au soin, expliquant que le réexamen de sa charge virale deux jours après la prise de médicaments renseignait déjà une nette réduction et que ses douleurs avaient disparu. Elle a déclaré avoir plaidé auprès de Brigitte Macron sur la chance qu’elle a eue d’avoir bénéficié d’un médicament repositionné plutôt que d’attendre à la maison avec du doliprane. Tout en soulignant qu’elle n’est pas médecin, elle a fait prévaloir son expérience de guérison au milieu de la polémique nationale incessante autour de Didier Raoult et son traitement. Des élus, d’ailleurs, en 2020, avaient témoigné de guérison du covid avec le traitement du docteur Raoult.

 

Devenue secrétaire d’Etat à citoyenneté, Sabrina Agresti-Roubache a été chargée de porter à l’Assemblée Nationale le projet de loi contre les dérives sectaires [3]. Il contient le controversé article 4 condamnant l’incitation à renoncer à un traitement. Controversé car les lanceurs d’alertes contre un traitement délétère peuvent maintenant être condamnés : une Irène Frachon aurait fait de la prison, les patients continueraient à prendre du médiator. Cet article a été dénoncé par le Conseil d’Etat, refusé par le Sénat, réintroduit à l’Assemblée Nationale qui a voté contre la nuit du 14 février, qu’elle a soumis à nouveau le 15 et la majorité des députés a voté pour.

 

Didier Raoult est concerné par cette loi avec son traitement ayant pu motiver à la renonciation à être vacciné contre le covid quand l’on est bien portant si l’on sait que l’on peut guérir quand on est malade. L’ancien ministre de la santé Olivier Véran, les autorités sanitaires, les médias, les décideurs d’opinions reconnus par les institutions ont incité toute la population à la vaccination, dénoncé le traitement à l’hydroxychloroquine. Même s’il a été reconnu publiquement par la suite que Pfizer n’avait fait aucune vérification si son produit arrêtait les contaminations [4]. Olivier Véran en a profité pendant les débats sur l’article 4 à l’Assemblée Nationale pour se moquer de lui [5]. Il avait interdit l’utilisation par les médecins généralistes de l’hydroxychloroquine contre le covid, et l’avait autorisé dans les hôpitaux pour soigner les patients (en plus des essais cliniques) arrivés aux urgences [6], [7]. Si ce médicament est réputé inefficace contre le covid et dangereux, faut-il être médecin, scientifique, diplômé d’un doctorat pour avoir le droit de constater l’irrationalité à le refuser en début de maladie quand l’organisme est encore fonctionnel et à le donner quand des organes sont déjà atteints ? D’ailleurs l’étude qui a relevé 200 morts de l’hydroxychloroquine et 17000 dans un panel de six pays, dont les médias ont fait état ce mois de janvier, avec toujours les mêmes accusations, n’a concerné que les hôpitaux, aucunement la médecine de première ligne [8].

 

Concernant Sabrina Agresti Roubache, que penser de son incohérence entre sa reconnaissance publique qu’elle avait exprimée à être guérie par ce médecin et son insistance à faire voter une loi qui peut l’atteindre pénalement ? On connaît tous la déclaration de Jean-Pierre Chevènement : « Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne ». C’est une question morale, qui la concerne, mais qui ne lui est pas demandée en tant que secrétaire d’Etat. Un salarié exécute les directives de son employeur, c’est la raison d’être du contrat de travail. Auquel cas, où se trouve la question morale parmi l’Exécutif qui l’a chargée de rapporter ce projet de loi et d’insister sur cet article 4 ? L’Exécutif est maintenant libre de décider qui soutient les dérives sectaires, ou ceux qui trouvent raison à dénoncer un traitement médical, de les bannir socialement, professionnellement, avec emprisonnement possible. L’obstination contre le Conseil d’Etat, le Sénat, le premier vote de l’Assemblée Nationale ne plaide pas en faveur de la sincérité de l’Exécutif. Un garde fou a été supprimé, non seulement sur la liberté d’expression, mais en plus sur la santé de la population.

 

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[1] Sabrina Agresti Roubache - BFMTV 23 mars 2020 https://twitter.com/BFMTV/status/1242059406377922561

 

[2] Sabrina Agresti Roubache – BFMTV 24 mai 2020

https://www.bfmtv.com/politique/coronavirus-comment-les-merites-de-didier-raoult-on-ete-vantes-aupres-de-brigitte-macron_AV-202005250087.html

 

[3] Projet de loi adopté avec l’article 4 rétabli

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/dossiers/DLR5L16N48909

 

[4] Pfizer reconnait n’avoir jamais testé son produit contre les contaminations

https://www.youtube.com/watch?v=Dizqg08Y1U8

 

[5] Olivier Véran contre Didier Raoult pendant les débats sur l’article 4

https://twitter.com/Beatrice_Rosen/status/1757826627390562697

 

[6] Déclaration officielle d’interdiction de l’HCQ + témoignages de guérisons

https://twitter.com/PChaibriant/status/1757884161279291580

 

[7] Communication de l’ANSM sur l’usage de l’HCQ

https://ansm.sante.fr/actualites/plaquenil-et-kaletra-les-traitements-testes-pour-soigner-les-patients-covid-19-ne-doivent-etre-utilises-qua-lhopital

 

[8] Etude, relevé de la mortalité avec l’HCQ

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S075333222301853X#bib56


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