Identité, dieu, l’islam ?

par ddacoudre
jeudi 12 novembre 2009

Ce débat sur l’identité français rebondit quelque peu sur celui de la place de dieu, et plus particulièrement sur celle de l’islam.

Le débat sur « dieu » est essentiel, même si ceux qui ne croient pas aux récits monothéistes, se le posent par la recherche des raisons qui guident leur existence, qu’ils soient athées ou agnostiques, car ils posent la question, à savoir, vers quoi allons nous attacher notre existence devant l’ignorance des raisons de celle-ci, puisqu’il ne peuvent se soustraire à l’éducation sociale qu’ils reçoivent durant leur enfance.
 Il est souvent difficile de comprendre que dieu n’est pas une réponse mais une question que chacun se pose quand il en trouve le temps.
L’évolution de la forme de cette interrogation de l’homme des cavernes à aujourd’hui revêt bien des aspects dont l’animisme perdure dans des groupes humains qui sont restés à l’écart de notre évolution sociétale. Nos idolâtres n’étaient pas cons au point d’ignorer qu’ils s’adressaient à des statues, elles n’étaient qu’un lien entre eux et leur croyance dans une puissance supérieure, dont certainement quelques malins ont dû faire un usage personnel.
Aujourd’hui tous les prédicateurs ont la même fonction.

Aujourd’hui également il nous paraît facile d’en traiter car nous bénéficions du legs de l’historicité de nos prédécesseurs, de leurs interrogations, des édifices qu’ils ont dressés, et de leurs peurs pour se rassurer.

Ne pas reconnaître également le caractère politique de la religion est une erreur d’analyse. Ce n’est pas parce que notre pays a su faire dans la douleur la séparation de l’église et de l’état que sa fonction politique a cessé, car c’est elle qui a commandé et commande encore, nos valeurs dites républicaines épurées de tous les rituels barbares qui figurent dans les dogmes religieux qui se sont confrontés aux religions grecques romaines qui ont donné des syncrétismes, le catholicisme par exemple.
Également nous ne pouvons pas retenir dans l’analyse ou le débat, que des civilisations comme celles Égyptiennes, qui comptaient des élites où l’initié instruisait l’initié, et dont le savoir échappait aux populations par absence de moyen de diffusion, (ce qui n’est pas notre cas) étaient ignorantes. C’est ainsi que toutes les fresques et autres que nous avons découvertes ne sont pas de l’art comme bêtement parfois nous le disons mais un moyen d’éducation des populations,
La lecture des textes religieux fait parfaitement comprendre deux choses : 1. / la grande compréhension que les élites de ces temps anciens avaient de l’humain ; malgré les erreurs qui jalonnent leurs écrits et leurs interprétations : 2. / que la vulgarisation de leur savoir par l’usage de la parabole s’adressaient à des populations illettrées.
C’est ainsi qu’il faut s’affranchir de la lettre pour y retrouver l’esprit.
 Dans l’exemple suivant Exode (12,12-14)
« Cette nuit-là je parcourrai l’Égypte et je frapperai tous les premiers-nés dans le pays d’Égypte, je ferai justice, moi Yahvé. Le sang sera pour vous un signe sur les maisons où vous vous tenez. En voyant ce signe, je passerai outre et vous échapperez au fléau destructeur lorsque je frapperai le pays d’Égypte. Ce jour-là, vous en ferez mémoire et vous le fêterez comme une fête pour Yahvé, dans vos générations vous la fêterez, c’est un décret perpétuel. »
Ce serait une erreur fondamentale de retenir du massacre des enfants par dieu qu’il est un dieu atroce.
Nous serions là dans la lecture "intégriste" du texte, alors que si l’on veut, l’on peut y comprendre que les hommes, qui ont rapporté cela, comprenaient la cruauté du monde dans lequel ils vivaient, et attribuaient à la main divine leurs actes, ce qui n’est sommes toute pas faux car l’environnement détermine nos actions, et nous ne sommes responsables que d’elles et non de notre existence.
Quand l’on remplace la main de dieu par la cruauté qu’autorise "la nature" ou "la vie" nous entrons dans un autre paradigme, mais cela suppose de disposer de savoirs en constante évolution qui se réorganisent sans cesse, même en passant par des périodes d’obscurantismes comme pour mieux rebondir.
La difficulté des religions est leur rapport à la vérité, leurs écrits sont dogmatiques donc déterministes, non par volonté de domination auxquels ceux qui en tirent un pouvoir politique les réduisent, mais par souci de fournir une espérance stable et des repères sociétaux durables aux populations. Ce sont les tabous et les totems plus facilement observable chez des groupes restreints isolés et disposant d’un vaste territoire.
Quand se lie l’incompréhension des raisons de notre existence que traduit la peur, le combat du jeu politique des dominants avec l’exigence d’une sociabilité dans le respect de règles communes, et qu’ensuite l’on mesure la fragilité de cet ensemble face aux refoulement qu’ils opèrent, alors l’appel au Père ou à la Puissance ordonnatrice s’impose ou apparaît de fait, et nous abandonnons la lutte du dominant pour un espace hors de l’humain. et nous rejetons ainsi cette confrontation intra espèce, ( que nous avons réintroduite par la notion de compétition).
Nous faisons la même chose avec nos modèles économiques, en croyant qu’ils sont supérieur aux modèles religieux. Ils commettent les mêmes dégâts
 Si la nécessité d’ordonner des populations qui s’amassent par la sédentarisation dans des espaces restreints à poussé à l’élaboration de modèles déterministes, il est difficile de dire si à leur l’époque ils possédaient la connaissance de l’existence aléatoire du monde que notre "humanité" nous transmet, source d’évolution.

Bien qu’il semble qu’ils aient compris plus que nous que nous n’étions pas responsables de notre existence, que nous ne pouvions connaître le monde objectif que par le changement d’état de notre corps via la mort, comme l’eau devient gaz ou glace, l’instant de sublimation qui correspond à l’angoisse au moment du trépas.
Il est une erreur bien compréhensible de renvoyer à dieu nos actes atroces que nous commettons tous comme nos actes d’amours. Cela signifierait que nous sommes incapables de discerner les mécanismes qui nous y conduisent, bien qu’ils soient l’un et l’autre partie intégrante de la vie "prédatrice"et recyclable, et nous définissons cela autour du bien et du mal.
Aujourd’hui la science ouvre des portes de compréhensions, mais force est de constater qu’il faut lui laisser le temps d’entrer dans les esprits.
Nous le faisons le plus souvent sous forme de confrontations qui apportent plus de rejets que d’assimilation.
C’est regrettable, mais ce n’est qu’un visage du besoin chez l’homme de ne pas douter et d’avoir des certitudes auxquelles il est accroché et dont il ne peut se défaire s’il a son esprit borné par un enseignement et bloqué par la vérité.
L’histoire de l’islam n’est pas plus glorieuse que les autres, car ce ne sont que des êtres belligérants qui l’on faite et rapporté la dramaturgie. L’islam est aussi dangereux que toutes les religions qui ne se sont pas réformées dans leurs rituels millénaire.
Ce n’est pas la foi en un dieu qui porte nuisance c’est le déterminisme des textes et leur application intégriste. Les êtres dangereux sont ceux qui ne regardent que le doigt qui montre la lumière car ils sont incapables d’en trouver la route sans guide.
C’est malheureusement notre fardeau à tous quand nous arrivons dans un monde structuré, sauf que certains enseignants, des fonctions multiples que recouvre la religiosité, n’en retiennent que la puissance politique qu’elle autorise pour servir leurs convictions.
Qui pourrait penser que le débat sur l’identité n’a pas pour but de poser en non dit le problème de la place de l’islam en France. Dire le contraire est prendre des gens pour des cons, car le staff du président sait bien, que dans l’esprit des français ce lien se fera et c’est sur ce lien qu’il compte pour récupérer des voix par la crainte qu’inspire l’islam dont l’on fait depuis le 11 septembre le responsable de nos maux, et auxquels nous attribuons la violence des banlieues et autres.
Sincèrement s’emparer de ce débat sur l’identité française pour dire quoi, que je suis français parce que je n’ai pas choisi ce territoire pour y naître, et, qu’élevé dans son histoire et sa géographie, sa langue et sa citoyenneté j’y appartiens, que je sais que ses valeurs sont fluctuantes au grès des connaissances des sciences humaines, que nous sommes attaché à ce qui nous protège comme n’importe quel animal.
Est-ce que je suis inconscient au point de ne pas comprendre qu’en enfermant l’identité française dans des rituels républicains et laïcs, bornés par un enseignement, bloqué par la vérité, je ne vaux pas mieux que les religions. Cela ne signifie pas que s’il faut livrer un combat politique je ne le ferais pas, mais pas dans la confusion et l’amalgame.
Croyez-vous vraiment que si l’on avait organisait un débat national sur les droits de l’homme il en serait sorti quelque chose. J’ai longtemps pratiqué la chose pour savoir que la loi du nombre est un frein car on ne peut rien retirer de plus de soixante millions de personnes qui discutent, car une vie ne suffirait pas à rédiger ce qu’ils auraient dit. Donc, à ceux dont c’est la fonction d’animer les débats de le faire, et ceux qui se sentent concernés d’y participer.
Mais il n’y a aucune raison de fustiger ceux qui refusent ce leurre, et comprendre ceux qui y trouvent leur intérêt politique
Accéder au monde de l’incertitude sans se perdre est une longue route bordée de bifurcations où l’on peut autant s’y perdre que trouver l’innovation utopique.
Je termine sur une jolie parabole car je ne peux en une phrase expliquer cela, comme les anciens dans un livre religieux ne pouvaient expliquer la vie.
 
 

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