Il faudra faire sans Michel Onfray

par Pierre Régnier
mardi 21 juillet 2015

Le récent entretien entre Michel Onfray et Ruth Elkrieff (1) est doublement désolant.

Suivant d'assez loin l'évolution de la situation en Grèce, et n'entendant plus parler de l'Eglise et des armateurs qui ne paient pas les impôts qu'ils devraient payer, j'avais fini par croire qu'il avait été mis fin à ce scandale. Peut-être même avant l'arrivée de SYRIZA au pouvoir.

Onfray m'apprend qu'il n'en est rien, et qu'Alexis Tzipras est, sur le sujet, aussi démissionnaire que ses prédécesseurs.

L'autre coup m'est asséné par Michel Onfray lui-même. Il veut qu'on respecte et qu'on installe plus encore, en France, la "civilisation qu'est l'islam". Il la déclare compatible avec la République, comme Abdennour Bidar qui, pour "appeler à la fraternité", croit utile de répéter cette énormité : l'islam est compatible avec la laïcité ! (2)

Onfray croit utile, même, d'énoncer à son tour le grossier mensonge que, pour faire ricaner sur Canal Plus, le journaliste Paul Moreira avait proféré sur cette antenne : Jésus avait appelé à égorger ses ennemis !

Dans l'intéressant Traité d'athéologie de Michel Onfray (3) les sources sacralisées de la violence religieuse n'étaient guère recherchées. Suite à son évolution ultérieure on pouvait cependant espérer de l'auteur qu'il propose une réforme de la loi de 1905 pour l'améliorer.

Par exemple en faisant dépendre l'acceptation de la pratique religieuse d'un officiel et clair rejet, par chaque religion concernée, de la théologie criminogène qu'elle continue de justifier et enseigner.

Or Michel Onfray propose bien une réforme de la loi de 1905 mais, comme l'avait voulu avant lui Nicolas Sarkozy, c'est pour l'affaiblir, pour légaliser les multiples violations qu'elle subit depuis qu'elle existe. Il veut lui faire dire explicitement que l'Etat finance les différents cultes.

Même si c'est caché par un véritable néo-négationnisme cultivé par les gouvernants et les journalistes intellectuellement paresseux, d'Anne-Marie Delcambre au père Boulad bien des auteurs honnêtes et courageux disent la réalité islamique depuis des années. Parmi eux, Sami Aldeeb est porteur d'un espoir particulier : ses écrits sont publiés en plusieurs langues et ses lecteurs arabes sont de plus en plus nombreux et intéressés.

Les français, de plus en plus nombreux eux aussi, qui sont islamophobes - dont la phobie, la crainte de l'islam, grandit avec la multiplication des actes barbares commis au nom de cette religion - devront donc compter sans Michel Onfray pour la résistance à l'islamisation.

Il montre même aujourd'hui qu'ils l'auront contre eux, complice des gouvernants sarkhollandiens et des intellectuels carriéristes engagés dans la dhimmitude.

J'espérais que "mon camarade de gauche Michel Onfray" - lui au moins - s'indignerait clairement devant l'islamisation de la France et de l'Europe.

Il ajoute au contraire à ma propre indignation en mettant son indépendance d'esprit au service de ceux qui travaillent à renforcer la soumission à la barbare religion. (4)

 

(1) reproduit ici sur Agoravox :

http://www.agoravox.tv/actualites/europe/article/onfray-tsipras-c-est-beaucoup-de-50502

(2) Plaidoyer pour la fraternité, par Abdennour Bidar (éd. Albin Michel, février 2015)

(3) publié en 2005 aux éditions Grasset

(4) http://ripostelaique.com/mes-camarades-de-gauche-vont-ils-enfin-sindigner-pour-cette-bonne-raison.html

 


Lire l'article complet, et les commentaires