Il n’y avait pas urgence !
par politzer
jeudi 19 octobre 2023
Il faut savoir perdre une bataille pour gagner la guerre
Dans le premier cas, c'est l'aventure, et on ne nous fera pas croire aux tirs « ciblés » ;
non parce que l'armée israélienne aimerait faire un carton sur des présumés complices des tueurs ( ce qui pourrait arriver par esprit de vengeance après avoir vu des horreurs) ;
Mais parce que les corps à corps dans cet espace infernal exigu, obligeront à tirer sur tout ce qui bouge, animaux ou enfants dans les décombres d'une ville réduite à des tas de gravats du genre Stalingrad, où, par ailleurs, l'armée allemande s'est fait piéger, en raison de la difficulté à circuler en véhicules blindés, à cause de ses bombardements massifs sur une ville devenue un coupe-gorge, inexpugnable.
Négocier avec le Hamas reste la solution la plus rationnelle intellectuellement et moralement, indispensable pour ne pas ajouter des souffrances évitables aux personnes capturées qui vivent dans l'espoir de voir leurs libérateurs les ramener dans leurs familles au désespoir.
Croire à la victoire totale, à l'éradication du Hamas dans les jours prochains en sauvant les otages est déraisonnable !
Nous ne sommes pas dans la configuration « Entebe » ! Gaza est une souricière truffée d'un dédale de tunnels impossibles à investir par les soldats sauf en progressant pas à pas sur les cadavres des premiers engagés !
Enfin, l'opinion publique internationale condamne par avance tout holocauste palestinien prévisible, ce qui dilapiderait le capital sympathie accumulé au fur et à mesure des visions d'horreur dévoilées dans les Kibboutz martyrs.
Il faut s'asseoir avec le Hamas et négocier la libération des otages : négocier sur la base d'une amélioration indispensable des conditions de vie des gazaouis (que personne n'évoque sur les plateaux TV) qui vivent, il faut le dire, l'enfer, l'humiliation et le désespoir dans ce camp de concentration amélioré à ciel ouvert.
Et tant pis pour l'image de ce gouvernement d 'extrême droite, qui porte une grande responsabilité sur cette guerre à bien des égards.
Les Israéliens ont perdu une bataille (ils doivent l'encaisser et virer Netanyahou -sic transit gloria mundi) mais pas la guerre. Une trêve ne remettrait pas les compteurs à zéro mais le curseur serait sur pause le temps de récupérer les otages. Une significative amélioration de son sort disposerait la population à se passer du Hamas porteur de malheur.
Enfin l'entêtement et l'arrogance accroitraient le risque que le Hezbollah n'entre en guerre pour sauver son allié de l'extermination, voire que la Cisjordanie ne se soulève et que la Syrie en profite pour reprendre le Golan. Scénario probablement venu à l'esprit du président Poutine qui appelle à la négociation avec le ... diable !
Il n'y a aucune urgence à intervenir militairement pour éliminer quelques dirigeants et militaires du Hamas dirigeants ou exécuteurs des tueries. Le Mossad a montré dans le passé qu'il sait bien punir les assassins de Juifs comme ceux qui ont massacré les athlètes israéliens, pris en otages aux jeux Olympiques de Munich : ils ont tous été passés par le "fil de l'épée", l'un après l'autre !