Il nous faisait déjà son cinéma...
par Voris : compte fermé
jeudi 26 juin 2008
Maintenant il va nous faire sa télé ! Regrouper les journaux de France 2 et France 3 pour mieux contrôler l’information, désigner lui-même le président de France Télévisions, on n’a jamais vu en France une telle volonté de mainmise sur les médias. Il nous faisait déjà son cinéma avec ses coups de sang, ses amours mises en scène, voilà maintenant qu’il va nous faire sa télé.
Tout a commencé par une exigence des amis de Sarkozy détenteurs d’actions dans les chaînes privées. Ces amis trouvant que leurs juteux profits n’étaient pas à la hauteur de leurs espérances, et déçus sans doute des retombées de l’ouverture à la publicité pour la grande distribution, décidée par Bruxelles et effective depuis le 1er janvier 2007, ont tiré Nicolas par sa manche d’avocat dans un même mouvement exprimant leur juste volonté de voir reconnaître leur légitime soif de profit.
Rappelons quand même que la question du financement n’est pas nouvelle. On a laissé la redevance perdre 10 % de sa valeur en cinq ans en ne l’indexant pas sur le taux d’inflation. On a laissé Patrick de Carolis, président de France Télévision, s’époumoner en alertant sur la situation. Il réclamait soit une augmentation de la taxe soit des coupures publicitaires. Ni l’un ni l’autre ! La solution retenue par Sarkozy sera la suppression. Elle a déstabilisé tout le monde à l’exception apparemment des actionnaires des chaînes privées.
Particulièrement sensible sur la question de l’indépendance des médias et sur le respect des principes démocratiques issus de Montesquieu, François Bayrou a réagi vivement à l’annonce du tour que prend la réforme :
"Tout ceci serait impossible dans des démocraties de plein exercice. On a rarement vu un plan aussi déterminé de mise sous contrôle de la télévision. Le service public devient directement dépendant de l’Etat : son patron va être nommé par le pouvoir, et ses financements dépendront chaque année du bon vouloir des gouvernants. Quelle marge de liberté restera-t-il à la télévision ? Dans le même temps, les chaînes privées reçoivent la manne publicitaire qui se portait autrefois sur le service public, et pour leur permettre d’améliorer leur bilan, on leur offre la possibilité d’une deuxième coupure, qui double le temps de publicité le plus lucratif. C’est le consommateur qui va payer tout cela au travers de ses communications téléphoniques et des services internet."
Toute cette agitation et cette précipitation se justifiaient-elles ? N’y a-t-il pas des réformes plus urgentes sur lesquelles travailler ? Le pouvoir d’achat par exemple ! D’autant plus que la décision de supprimer la pub risque de l’entamer davantage. En effet, les trois pays européens qui connaissent ce régime ont des taxes télévisuelles plus élevées que notre redevance (117 euros) : 181 euros en Grande-Bretagne, 201 euros en Finlande et 280 euros au Danemark !
La coupure publicitaire entre le film du soir et l’émission qui suivait dérangeait-elle le téléspectateur ? Non certainement. L’enjeu est ailleurs.
Le chef de l’Etat - et de la future télévision d’Etat - a proposé de compenser la perte du chiffre d’affaires publicitaire par une taxe de 0,9 % sur les opérateurs de téléphonie et d’internet. Mais ces derniers crient déjà leur mécontentement.
Le mieux ? Les copains des chaînes privées ne sont pas les derniers à râler. Ils estiment qu’ils n’ont pas à payer de taxe de compensation sur les recettes supplémentaires qu’ils vont engranger ! Je tiens le pari qu’en définitive ils seront exonérés de cette ponction minime ou qu’ils seront récompensés d’une autre manière...
Rappelons quand même que la question du financement n’est pas nouvelle. On a laissé la redevance perdre 10 % de sa valeur en cinq ans en ne l’indexant pas sur le taux d’inflation. On a laissé Patrick de Carolis, président de France Télévision, s’époumoner en alertant sur la situation. Il réclamait soit une augmentation de la taxe soit des coupures publicitaires. Ni l’un ni l’autre ! La solution retenue par Sarkozy sera la suppression. Elle a déstabilisé tout le monde à l’exception apparemment des actionnaires des chaînes privées.
Particulièrement sensible sur la question de l’indépendance des médias et sur le respect des principes démocratiques issus de Montesquieu, François Bayrou a réagi vivement à l’annonce du tour que prend la réforme :
"Tout ceci serait impossible dans des démocraties de plein exercice. On a rarement vu un plan aussi déterminé de mise sous contrôle de la télévision. Le service public devient directement dépendant de l’Etat : son patron va être nommé par le pouvoir, et ses financements dépendront chaque année du bon vouloir des gouvernants. Quelle marge de liberté restera-t-il à la télévision ? Dans le même temps, les chaînes privées reçoivent la manne publicitaire qui se portait autrefois sur le service public, et pour leur permettre d’améliorer leur bilan, on leur offre la possibilité d’une deuxième coupure, qui double le temps de publicité le plus lucratif. C’est le consommateur qui va payer tout cela au travers de ses communications téléphoniques et des services internet."
Toute cette agitation et cette précipitation se justifiaient-elles ? N’y a-t-il pas des réformes plus urgentes sur lesquelles travailler ? Le pouvoir d’achat par exemple ! D’autant plus que la décision de supprimer la pub risque de l’entamer davantage. En effet, les trois pays européens qui connaissent ce régime ont des taxes télévisuelles plus élevées que notre redevance (117 euros) : 181 euros en Grande-Bretagne, 201 euros en Finlande et 280 euros au Danemark !
La coupure publicitaire entre le film du soir et l’émission qui suivait dérangeait-elle le téléspectateur ? Non certainement. L’enjeu est ailleurs.
Le chef de l’Etat - et de la future télévision d’Etat - a proposé de compenser la perte du chiffre d’affaires publicitaire par une taxe de 0,9 % sur les opérateurs de téléphonie et d’internet. Mais ces derniers crient déjà leur mécontentement.
Le mieux ? Les copains des chaînes privées ne sont pas les derniers à râler. Ils estiment qu’ils n’ont pas à payer de taxe de compensation sur les recettes supplémentaires qu’ils vont engranger ! Je tiens le pari qu’en définitive ils seront exonérés de cette ponction minime ou qu’ils seront récompensés d’une autre manière...