Ils se moquent de leur avenir !

par Mutamuta
samedi 31 août 2013

Ils ne pensent qu'à faire la fête, se bourrer la gueule, fumer, se shooter ; ils savent que c'est dangereux et qu'ils s'avilissent ainsi mais ils le font quand même ! Et quand ils ne font pas la fête, ils ont les yeux rivés sur un écran. Sans écran, point de vie possible pour eux semble-t-il…

Ils sont prêts à gober n'importe quoi du moment que c'est affiché sur un écran et peu importe la taille, de l'écran (ils ont de bons yeux les jeunes) ! Si peu de leurs ainés le leur reproche c'est sans doute qu'eux aussi gobent tout ce qui est sur le grand, d'écran…

Des vidéos montrant des gens débiles faisant des choses débiles, ils aiment bien ça, les jeunes… Et aussi passer le reste de leur temps à "chatter" des futilités ou "tweeter" des sottises, mal écrites en plus. Et aussi raconter leur vie, qu'ils croient digne d'être admirée par le monde entier, sur des réseaux dits "sociaux" où ils s'imaginent aussi avoir des amis !

Ainsi très occupés, les jeunes, quand pourraient-ils trouver le temps de réfléchir, de méditer, d'imaginer leur avenir et de le construire (de construire quoi que ce soit d'ailleurs) ?

Ils pensent déjà tout savoir mieux que les anciens, mais ne connaissent et ne comprennent pas grand-chose à ce qui les entoure et sont effarés et ennuyés quand on leur parle de ce qui n'est pas dans leurs écrans. Ils font la gueule quand leurs ainés tentent de leur faire réaliser que ce qui se passe dans le pays est très important, leur parlent de choses sérieuses, de la vie future, de la vie "réelle". Essayez donc de leur parler de la retraite par exemple, même de la leur, même de celle de leurs parents. On les voit alors tirer la tronche, traitant mentalement les "vieux" de rabat-joie (pour les plus polis d'entre eux).

Mais, ces jeunes, s'ils ne foutent pas leur nez dans la chienlit actuelle pour dire "Nous ne voulons pas de ça !" comme nous l'avons fait en 68 (et aujourd'hui la situation est mille fois plus grave qu'en 68), leur retraite, réformée tous les quatre ans (5 réformes depuis 20 ans et ce n'est pas fini puisque le but inavoué est de la faire disparaitre), ils s'en passeront et bosseront, ou plutôt végèteront, jusqu'à leur mort.

Des placements pour leurs vieux jours ? Ils s'imaginent sans doute qu'ils auront la possibilité d'en faire, des placements ! Et si oui, imaginent-ils que la maison qu'ils croiront posséder, dans le meilleur des cas et s'ils ont de la chance, leur évitera de faire présence obligatoire à la mosquée le vendredi (le Qatar sera devenu le patron de leur entreprise et l'Arabie Saoudite possèdera la banque qui leur aura prêté l'argent pour ladite maison) ? D'accord, j'exagère peut-être un peu mais allez savoir, tel que c'est parti…

Qui protègera leur maison de la radioactivité de la centrale nucléaire voisine en perdition ou de ses déchets entreposés à proximité, des effondrements et de l'insalubrité de leur terrain dus à l'exploitation du gaz de schiste par des inconscients avides ?

Ils s'imaginent sans doute que leur petit pécule, difficilement économisé, placé en banque pour un rapport nul (livret A) et dont leur banque disposera à sa guise (pour jouer en bourse par exemple), ne leur sera pas piqué dans un tour de passe-passe par leurs requins de banquiers, ces bankters qui pleurent sans cesse pour être aidés par l'État (en fait les politiciens qui disposent de l'argent des citoyens) alors qu'ils s'enrichissent déjà par milliards chaque année en rackettant lesdits citoyens (la double peine pour ces derniers).

Et, en attendant cette retraite, qu'ils ne verront jamais s'ils ne la défendent pas aujourd'hui, ils auront une vie d'esclaves et de cochons payeurs pour remplir les poches de ceux qui, bien polis et bien propres sur eux mais dont la mentalité est inversement proportionnelle à leur apparence, se moquent de détruire tout (les emplois, les institutions, les services publics, la nature, le bien-être, …) du moment que ça leur rapporte du fric.

La sécu, les allocations familiales, les congés payés, … tout ce qui fait notre évolution sociale et nous différencie des animaux des jungles libérales ou des dictatures, sont dans le même sac que la retraite : bientôt jetés parce que les requins de la finance ne peuvent pas actuellement se remplir les poches avec. Ceux-là trépignent d'impatience de pouvoir tondre les "usagers" devenus leurs "clients" contre leur gré : en effet, pas d'actionnaires dans un vrai service public alors que dans des banques privées, des compagnies d'assurance privées, … des actionnaires voraces pourront saigner la population dépendante de leurs "services" soi-disant sociaux ou publics. D'anciens services publics transformés en boîtes-à-racketter, on en connait : l'énergie, l'eau, les autoroutes, les transports, les télécommunications, … Bientôt le tour du social…

Si, dès aujourd'hui, les jeunes n'arrêtent pas les escrocs de la finance qui gouvernent réellement et ne virent pas leurs pantins de politicards véreux, ils n'atteindront certainement pas l'âge officiel de la retraite. Ils seront minés par la pollution des intérêts pétroliers, par la nourriture industrielle dénaturée (que les actionnaires des grands groupes alimentaires imposeront pour avoir toujours plus de marge donc de dividendes), minés par le mal-être de vivre dans une société corrompue, injuste et inéquitable, minés par le mal-être au travail, aux cadences infernales imposées par les maîtres. Inutile de s'imaginer pouvoir se soigner avec une médecine hors de prix (plus de sécu ni de mutuelles, à la place des assurances privées dotées d'actionnaires à engraisser).

Ou alors si, dans un sursaut ultime, ils se rebiffent, trop tard, ils crèveront sur un champ de bataille : révolte, révolution, guerre civile, guerre internationale, troisième guerre mondiale, …). Les petits cons qui brûlent des voitures, caillassent les pompiers et cassent des vitrines pour passer le temps ou sous prétexte d'un contrôle d'identité découvriront alors ce qu'est la vraie baston. Seront-ils toujours là, en première ligne ?

Si, du fait de mon âge, je suis devenu psychologiquement plus fort, je déplore être devenu physiquement plus faible. Je n'aurai plus la force de faire le coup de poing afin de me faire respecter, de faire respecter le mode de vie intelligent et respectueux de la personne que nos parents ont organisé, de faire respecter ma personne et mes idées. Ces idées, mon point de vue, je me contente de les exprimer humblement sur le net, naïf sans doute de croire que cela peut enrichir un tantinet la réflexion d'un lecteur et encore plus naïf d'espérer que ce lecteur soit un jeune.

Je suis entré dans la dernière partie de ma vie. J'ai travaillé dur et j'aspire au repos et à la sérénité. J'ai fait des enfants, que, grâce à ma retraite, menacée, j'aide à survivre dans ce monde façonné insidieusement par des pourris. Je prie pour ne jamais basculer dans la dépendance et devenir une charge pour eux.

Au lieu de traiter les retraités de "parasites vivant à leurs crochets" (sic), les jeunes devraient défendre leur future retraite mais aussi celle des retraités actuels et des bientôt retraités pour que ces derniers n'aient pas besoin de reprendre ou garder des emplois. Ces emplois ne seraient plus libres pour eux, les jeunes ; déjà qu'il n'y en a pas assez rien que pour eux…

Le manque d'espoir pour mon pays, la honte que nos gouvernants corrompus jettent sur lui et sur nous, sa destruction qu'ils organisent avec chaque nouvelle loi scélérate, la vie médiocre qu'ils nous fabriquent à coup de mensonges, de tricheries et d'escroqueries, je ne peux l'accepter et cela me met en colère souvent (c'est très mal parti pour la sérénité). 

Pourtant, je ne suis plus parmi les plus concernés par le futur de mon pays. Les gens de mon âge ont fait ce qu'il fallait pour qu'il y ait la relève.

Où est-elle, la relève ? À chatter des futilités, à tweeter des sottises, à s'exhiber sans pudeur ni précaution élémentaire sur des réseaux factices, à rigoler béatement devant un écran minuscule !

Qu'ils se réveillent, les petits cons ! Qu'ils sauvent LEUR futur ! Le mien est devenu si peu important. Le leur l'est beaucoup et il dépend d'eux, pas de moi.

Notre pays est en danger grave. C'est maintenant qu'il faut renverser la table !

MAINTENANT ! Plus tard, il sera trop tard… pour eux.

 

"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour ce peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs."

Félix Niesche

 


Lire l'article complet, et les commentaires