Ils sont vraiment très forts
par alinea
mercredi 28 décembre 2016


à moins que... vous ne soyez très cons.
Une telle unanimité imperturbable qui nous arrose, jour après jour, heure après heure depuis plus de cinq ans ! Un discours figé donné par ceux-là même que l'on conspue globalement, et en majorité,- il me semble qu'il reste peu de gens pour soutenir le régime qui nous étrangle-, quoi ? Pourquoi ?
Les Arabes du Moyen Orient, méconnus, inconnus pour beaucoup, sont sans doute, tous, des barbares capables de tout, la même engeance, puisque naissent en leur sein des terroristes, c'est qu'ils le sont tous potentiellement.
Mais, tout de même, un dictateur du calibre de Bachar el Assad, je n'ai jamais appris qu'il en ait existé d'autres de par le monde et de par les époques ; un dictateur qui, assailli de toutes parts par les forces mondiales les plus puissantes et qui, bien évidemment, continue d'assassiner son peuple, avec du gaz, avec des bombes artisanales et qui pour ce faire fait appel à un autre dictateur tout aussi sanguinaire ; non content de tuer, il n'hésite pas à détruire son pays, patrimoine et infrastructures ? Être le maître de ruines, est-ce là la seule ambition que vous projetez sur le chef d'un gouvernement républicain ?
Ce qui ressort de cette crédulité, c'est le racisme foncier d'énormément de gens, un racisme qui se nourrit d'ignorance et forge sa supériorité sur la peur de l'inconnu qui forcément est barbare. C'est vieux comme le monde, mais cela prouve que nos prétendus progrès, notre prétendue liberté d'expression ne sont bien que leurres. Et notre instruction, notre éducation, notre liberté, qui servent d'alibi à des guerres impérialistes de la pire espèce.
Nous étouffons sous des lois liberticides et, pour nous soulager, nous prétendons que c'est tellement mieux ici parce que là-bas, c'est pire ! Le besoin du pire ailleurs pour subir avec dignité !
Je ne suis pas dans ce nous.
Nous vivons dans une civilisation qui ne tolère pas la différence et qui passe à l'acte pour l'effacer. D'abord avec le tourisme qui a transformé tout point de cette planète en club med, tout en menant des guerres pour interdire l'autonomie des autres. Il fut un temps où l'on pouvait encore faire semblant de ne pas voir ou d'oublier vite, l'Indochine, le Vietnam, le Chili, l'Argentine... mais à force, la planète se rétrécissant, nous sommes cernés. Il fut un temps où il se passait des choses vraies dans d'autres pays, l'URSS, la Chine, puis l'Afrique du Sud, un temps où les ingérences pouvaient être tues puisqu'elles étaient faites avec discrétion ; mais la discrétion disparaît au gré des succès ; cela ne fait pas si longtemps que la vérité nous éclate à la gueule. C'est lumineux et bruyant comme un feu d'artifices et il s'en trouve encore pour ne pas voir. Il s'en trouve encore pour s'accrocher à quelques bouées crevées qu'on leur offre en soutien de leur supériorité et, comme il n'y a plus rien d'autres pour les conforter, ils s' en contentent avec toute la fougue d'un désespoir inconscient. Cela crée des tensions au sein de nos populations, qui n'avaient pas besoin de cela pour s'entredéchirer.
Regardons nos problèmes aujourd'hui : y en a-t-il un qui soit hors du champ du colonialisme ? Un rapport de force qui veut soumettre, que l'on subit ou bien que l'on a fait subir et dont les conséquences nous reviennent en boomerang ? Et qu'y a-t-il comme forces, extérieures à ce schéma, pour le contrer ? Il n'y en a pas, ou ça et là, si dispersées et sporadiques qu'on hésite à les appeler forces. La seule violence respectable à mes yeux est la violence des peuples, d'un pays, d'un groupe quel qu'il soit, qui lutte contre l'autre qui veut imposer son ordre en utilisant la sienne. Mais l'empire est tentaculaire avec, comme aides sournoises, plein d'avatars, de collabos, de traîtres...et de passifs. Des êtres qui s'en lavent les mains. Parce que parfois cette violence " est toute en douceur", flatteries, pognon,etc.
À l'heure actuelle, dans le feu violent qui nous entoure, nous oppresse, on s'aperçoit que ceux qui affichent " la nuance" sont ceux qui projettent leur vérité sur les autres ; ceux qui compatissent au sort des persécutés d'un régime fort qui leur est vendu comme sanguinaire, trahissent une identification qui fait fi des différences, de taille, entre leur réalité, celles des persécutés, et la leur, celle des compassionnels. Pour ma part, je tranche, avec la conscience d'éluder les multiples vécus de ceux qui, sincères, vivent l'oppression ; je ne me projette pas dans leurs combats ou expression, tant la situation mondiale actuelle exige, me sembe-t-il, de parer au plus pressé. J'arrive au contraire à comprendre que la plupart de ceux-là sont des traîtres à leur pays, qu'ils soient "islamistes" ou suppôts de l'occident dans des contrées que l'occident oppresse, des traîtres donc ; ou même des sursauts de bouillonnements anarchistes ou " révolutionnaires", complétement à côté de la plaque, vu l'état du monde.
Le problème de la Russie actuellement ne me paraît pas être le régime fort qui veut redresser le pays et le défendre des attaques incessantes d'un occident envahissant et violent ; vouloir lutter contre celui-ci me semble bien être anachronique. De même pôur la Syrie ; en temps de paix et sans ingérences extérieures, oui, bien sûr, pourquoi pas des luttes pour avancer vers une plus grande liberté.
Mais que des occidentaux s'imaginent que ces volontés, ou velléités de liberté, à la mode occidentale dont nous, nous connaissons les limites, soient légitimes en Syrie, là où elle en est actuellement, me parait une véritable distorsion de conscience. Et je dirais même plus : un aveuglement pervers.
Ici, nous ne sommes que des générations qui ont vécu le cul dans le beurre. Depuis plus de trente ans que nous sommes les chouchous, enfin, méprisés, de l'empire qui nous fout la paix parce qu'on s'est asservi, nous avons vécu sur les débris du colonialisme et nous vivons notre confort, de moins en moins partagé, sur les miasmes du néocolonialisme, du pillage ; mais on ferme les yeux, refuser notre confort qui ne s'appuie que sur l'exploitation, violente, immonde, des "gens du sud" n'est pas à la portée de tout le monde, on va dire, de personne.
Ces pays, que nous conspuons au point de légitimer notre violence à leur égard, je ne sache pas qu'ils s'enrichissent et s'engraissent sur le dos des autres ; c'est bien le contraire. Nous n'y sommes que pour l'énergie qui enrichira les transnationales, mais qui nous autorise le loisir de notre supériorité, le loisir de les juger, et si les peuples de chez nous rechignent à partir en guerre, donner leur peau pour le pétrole que je mets dans mon réservoir, tous ceux qui restent en dehors des combats ne font pas mine de vouloir arrêter le massacre.
Qu'à cela ne fasse, on a inventé les drones ! Les guerres par procuration, au fond, les terroristes sont aussi des arabes et qu'ils se foutent sur la gueule nous arrange bien, sans nous émouvoir.
Je ne suis pas dans nous.
Mais oui, nous sommes collaborateurs des guerres, des violences, dès que l'on fait le plein d'essence, dès que l'on s'achète une fringue, dès que l'on voyage, dès que l'on fait joujou avec nos gadgets si indispensables, dès que j'écris sur mon ordinateur.
Oui, ils sont très forts, à dispenser quelques miettes pour nous appâter, nous asservir, nous ôter jusqu'à la conscience de la solidarité pour ceux qui partagent notre sort en pire , puis, nous les ôter pour nous faire enrager et nous retourner contre ceux qui, pour nos privilèges, sont dans l'esclavage. Je déborde ici du cadre du Moyen Orient, quoique leur sort actuel n'est bien dû qu'à nos prérogatives. Quand nous aurons compris qu'il nous faudra payer le vrai prix de notre confort, mais pas aux actionnaires des transnationales mais aux peuples qui possèdent les énergies, quand nous aurons compris qu'il est urgent de faire le ménage chez nous pour qu'ils se fassent ailleurs, quand nous aurons pris conscience de notre responsabilité et de notre devoir, nous agirons. Et cela peut être très court, et sans effusion de sang ; à condition, juste, de savoir se priver le temps qu'il faudra. La compassion , en mots, c'est bien joli, mais ça ne suffit pas, le soutien des luttes, ça ne suffit pas ; faire tomber les dragons à têtes d'hydre, implique que nous refusions leurs roduits qui pourtant nous plaisent tant.
Alors, on comprend bien pourquoi il est si confortable de traiter tous ces gens d'inférieurs, et égrener des vœux pieux pour qu'ils accèdent à notre haut niveau ! Par magie, sans doute. Et sans que nous nous privions. Mais il est clair que nous ne pourrons pas accéder à un tant soit peu de libre égalité dans notre hexagone, parce qu'elle ne serait qu'obtenue sur des guerres, et cela semble de moins en moins envisageable ; et ceux qui le croient ont des lustres de retard dans leur vision du monde.
Il nous faut être patients dans notre détermination persévérante, et croire et faire croire à la solution, qu'on détiendrait la clé, le sésame, quelle illusion néfaste. Mais, c'est un autre sujet.
Cela fait un petit moment, mais pas tant, que se construisent des murs autour du petit jardin, que se scellent des barreaux aux fenêtres, que s'installent des alarmes et que chacun se promène avec un trousseau digne des gardiens de prisons ; sans blême semble-t-il. Alors, fermer l'hexagone et y grenouiller heureux semble être un but à portée de leurs mains !
Il faudrait un puissant exorciste qui extirpe de nos gènes, le colonialisme, l'esclavagisme, l'exploitation de l'homme par l'homme, la compétition, et le pognon comme seul bonheur. C'est un vœu pour l'an prochain !!!!
Juste pour finir, je voudrais noter qu'il importe peu à nos supérieurs dirigeants et à leurs suppôts, d'être les maîtres de ruines, de chaos, de malheurs ; et que c'est sans doute sans hasard qu'ils projettent sur les autres ce dessein ambitieux.