Images d’El Niño, le radiateur planétaire
par hommelibre
samedi 5 mars 2016
Mars voudrait nous rappeler l’hiver. Le ciel est repassé en flux de nord-ouest, après de longs mois en dominante sud-ouest. N’empêche : la Terre a pris un coup de chaud. On comprend mieux en voyant les images.
Il a commencé à se former au printemps dernier et a crû en puissance jusqu’à la fin de l’année écoulée. Il décroît progressivement depuis quelques semaines. Mais il a laissé une trace de son passage.
Pour mémoire El Niño est une collection d’eaux de surface chaudes dans l’est du Pacifique. Cette chaleur est habituellement du côté de l’océan Indien. Lors d’El Niño, poussée par un renversement des alizés, elle se déplace vers l’est et remplace les eaux froides. En augmentant sa surface ce courant réchauffe non seulement les côtes sud-américaines mais il relâche dans l’atmosphère une quantité phénoménale de chaleur.
Plus il y a de chaleur, plus long est le parcours de cet air chaud. Le courant jet a une particularité : il oscille et monte vers le nord (et le sud dans l’autre hémisphère) ou descend vers les tropiques. Ainsi des vagues de chaleur peuvent gagner de vastes régions des deux hémisphères.
La température de surface de l’océan pacifique monte de plusieurs degrés pendant presque une année. Et pendant tout ce temps cette vaste zone du Pacifique envoie dans l’atmosphère un souffle chaud continu qui s’y accumule. C’est ainsi qu’une année El Niño la Terre prend un coup de chaud.
On voit l’augmentation puis la progressive décroissance du phénomène. On voit aussi les alizés circuler vers l’est en 2015, puis en mars reprendre leur course normale vers l’ouest.
El Niño se retire donc. Mais ses effets vont continuer encore pendant plusieurs mois.
Elles ne suffiront pas à absorber tout le gaz, indispensable à la vie, mais avec le concours du plancton et de l’ensemble de la couverture végétale, dont la reforestation devrait être un des atouts, elles y contribuent.